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BCU - Lausanne
IlillUIIIII
10948000S2
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L'INVARIABLE MILIEU,
OUVRAGE MORAL DE TSÈU-SSÉ.
BCU - Lausanne
1094800052
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UINVARIABLE MILIEU,
OUVRAGE MORAL DE TSÈU-SSÊ.
L'INVARIABLE MILIEU,
OUVRAGE MORAL DE TSÈU-SSÉ,
EN CHINOIS ET EN MANDCHOU,
Avec une Version littérale Latine, une Traduction Fraoçobe,
et des Notes,
PRicioi
D'UN£ NOnCB SUR LES QUATRE UTRES MOBAUZ COMMUNÉMENT
ATTRDUiS X CONFUCniS,
Par m, ABEL-RÊMUSAT.
A PARIS.
D£ L'IMPRIMERIE ROYALL.
1817.
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AVERTISSEMENT.
La Notice qu'on va lire, et fa traduction dont elle oftre un
échantillon , étoient rédigées depuia plusieurs années. On a
profité du long retard qui s'est écoule pendant l'impression et
qui a été mis à la publication , pour faire disparoiire plusieurs
erreurs, soit dans l'interprétation isolée de quelques caractère»,
•oit daMTeiplication de quelques phrases diflicilês. QuanJ fau-
teur entveprit la vetsion tittérale des Qiiatxe Livras , il n'avixli à
•a disposition qa^nn trèt^petit nombre d'ouvrages Chinois , et
if ne possédoit pas même un dictionnaire. Avec si pes de se*
cours, ii étoït difficile de ne pas commettre beaucoup de mé-
prises. Les plus graves, celles qui altcroient le sens et pouvoient
induire en erreur les étudians, ont été soigneusement corrigées:
on croit pouvoir assurer qu'il doit y en avoir peu dans les textes,
ainsi qoe dans ia pronoRciatkm et f accaittMrtkm des csracàtèfes.
I On nTa jamais détùgé au sens donn^ à ces derniers par les
meilleurs dictionnaires oiiginanx» si ce n'est sur la iôi des plus
habiles commentateurs, qui sont cités, et dont le lecteur pourra
peser l'autorité.
On n'eût pas été embarrassé pour ajouter de grands déve-
loppemens à la partie de cette Notice qui a rapport à l'histoire
littéraire : on eût pu recueillir beaucoup de faits bibliographiques
dans les nombreux commentaires des Quatre Livres, que possède
la Biblîotiièque du Roi ; mais on a pensé que ces faits et ces
développemens , intéressant moins le texte même des Livres
moraux et leur état primitif, que les travaux multipliés dont
ils ont été l'objet dans les siècles postérieurs , grossiroieni inutile-
ment cette Notice, déjà trop étendue, et seroient d'une utilité
médiocre aux personnes qui se livreront à l'étude de la langue
(ij)
de Cnnfucius. Comme cette utilité étoit le principal objet qu'on
avoit en vue, on a pensé qu'il y falloit tout sacrifier, et, dans
cette'intention, on a mieux aimé remplir le même espace par
de courtes notes propres à conduire à la par&ite intelligence
du texte, que par des recherches historiques ou littéraires, plus
laborieuses sans doute, et peut-ctre plus Intéressantes, mais
étrangères au but qu'on s'étoit d'abord proposé.
Au reste , les personnes qui voudront approfondir davantage
ce qui n'est qu'indique dans la Notice sur les Quatre Livres,
trouveront de nombreux matériaux à exploiter dans les éditions
de ces Livres , avec ou sans commentaires , qui sont indiquées
dans le catalogue de Fourmont, sous les n.*' CXX» CXXI,
CXXII, CXXIII, CXXIV, CXXVI et CXXXI. ainsi que
dans les autres ouvrages du mcine genre qui font partie du
fonds d'acquisitions nouvelles, dont il n'existe encore aucun
catalogue. On trouvera encore des détails précieux dans le We/i"
hian tlwûn^ klido (livre i84 et suivans), et dans le Recueil de
mémoires sur les sciences et la littérature, intitulé Tstn td'i pî
chou. On croit pouvoir avertir aussi que beaucoup de renseigne-
mens sur ces matières seront rassemblés dam la seconde secâon
(sur les livres classiques du second ordre) du catalogue des Uvres
Chinois de la Bibliothèque du Roi, dont le Ministre de l'in-
térieur a confié la rédaction à fauteur de cette notlpe.
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( i )
NOTICE
Sur ies fuatre Livres moraux ûttrihtis tommtmiment
Après les cinq livres classiques que les philosophes Chinois
regardent comme étant d'une autorité irréfragable, il n'en est
pas de plus estimés que ies quatre ouvrages moraux qu'ils ont
coutume de désigner par le titre de |Hi| SU thcu [ies
Quatre livres] (i) : ce sont ces derniers qiie f ai Jesseîn de &ire
connoître plus particulièrement, soit par des extraits, soit par
quelques faits qui peuvent servir à leur histoire littérnire.
Quoique ies Quatre livres soient connus en Europe scîusïenom
de Livres de Confuàus , aucun d'eux n'a été écrit immédiatement
par ce philosoplie, dont il ne nous reste guère que la Chronique
du royaume à'C^^Lou, qui forme le cinquième J^*»g U)»
et des commentaires qui fimt partie intégrante des quatre autres.
l^s Sse c/ioil sont l'ouvrage Je ses quatre principaux disciples, qui
écrivirent les leçons qu'ils avoient reçues de lui, en s'appuNant
presque continuellement des propres paroles de leur maitre.
Ainsi ils coiuicnnent l'exposition de sa doctrine morale, rédigée
{aj I Mi ch0& rià* j/èn, Pam intioductto i» quatuor iibroram Ventoneni.
{6)
par lés philosophes de son école, comme nous trouvons dans
Platon et dans Xénophon le résumé des leçons de Socrate, leur
maître commun.
Le premterdes Qi»«re Itvmut intitulé >^ Tdi kiS{j)
[la granék éhidej, It rbtiile toui entier sur If nécMSit^de se régler
soi-même, avant de chercher i éclairer les peuples et de vou»
loir gouverner fes empires. Il est divisé en onze ' tchâng ou
chapitres, subdivisés chacun en un certain nombre de tsiei
OU paragraphes. Le premier chapitre est en entier de Confu-
cius , et par conséquent d'autorité irréfragable , au dire de
.M' Tchoâ-là dans ses annotations. Les dix autres sont
l'interprétation de ce premier chapitre, nûte par --j* ^ Thseng-
tseît, l'un des principaux disciples de Confucius (a). Ainsi le
véritable TA hiâ est un morceau fort court (6J ,et le reste du
livre n'en est que le commentaire. Le Ttti àiâ est d'une Intel*
ligence facile; mais il est fastidieux par la continuelle répétition
dâ mêmes idéta et cles mêmes expressions : la fîn en est un
peu plus intéressante, à cause d'un assez grand nombre de pas*
livre occupe le premier ruig dans toutes fes éditions des St^
ehh, et Llgnore pourquoi tes auteurs du grand dictionnaire
Chinoii'Mandchou (tfïùnt mis au second.
Le second des quatre livres, ou le troisiènie dans l'ordre où
lia ph* aux lexicographes iVlandchous de les disposer, est inti-
ttrié^^ r|f TchûngyouttgfrinvariahkmiUeuJ, Tsa^
ssê, petit'fils de Conflicius (d) , est l'auteur de ce livre, qui traite
(a) Vo/ei quclaues deuils sur la vie
de ce philosophe , dans les MémoifCS sur
les Chinoii, t, XW, p. 8,
(h) Il coBticpt so; canctêna.
(c ) Thsing wên kiàn, classe de la Ihtf-
rature, ordre des livres, art, i ,dept.;r.
(4) Voyez, sur la vie et les opinions
de ce philosophe. Ici Méowiit» acf mis-
lioniMiiet, u XÛl, f, i».
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<7)
de di^^ns sujets de morale , et en particulier dumWteu, terme
abstrait et de convention i pat lequel les ntoralistes Chinois en-
tendent la conduite vertueuse par excellence, et cette partie de la
sagesse qui consiste à se préserver de tous les excès. Je ne saurois
mieux faire connoîire le Tchoung yoûng ^u'en transcrivant ici le
jugenient qu'en a porté Tclwn-h):
Tseù-tchh'tng-tseà s'exprime <le la manière stiivante : Ce qui n'eU pa«
dévié, s'appelle tchoûng; ce qui ne diange pas, s'appelle yoùng. ïjt milieu est
h éf^lt toit de l'univers, nimriabîElé e^ «st la raison fixe (4)- Cet ou*
vrage contient la règle du otrur , telle que Fenseigne lecole de Confùcius.
Tseù-ssi craignant que par l'efièt du temps elle ne vînt à se corrompre,
réahk et la transmit ainsi k Mhg^seè, Ce Svae-oonmenoe par un seul
prindpe } an nâlkv, il se lépand stu- mille objets diUKrens ; à fa fin, il se
resserre pour re\'enir au même principe. Dans son extension , il remplit les
six parties (Tunivers) ; dans son resserrement, il revient sur ce qu'il y a
Au» h nature de plus snbil et de plus caché. Sa saveur est inéputiable:
tout Y est vériié et science. Ceux qui le Jiront bien, pourront , à force
d'attention et<de travaii, parvenir ^ l'entendre ; mais quand ils passeroieut
leur vie à l'étudier, ils ne pourront jamais en épuiser le sens (a).
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( 8 )
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( 9 )
Sans adopter entièrement ce jugement d'un lettre enthousiaste,'
on peut dire que le Tclioun^ youiig n'est pas indigne de Confu-
cius, dont H contient la doctrine, et que sll ne peut rien ap-
prendre de nouveau aux Européens .qui ont bien d'autres traités
de morale plus méthodiques et plus par&its, il peut au moins
88su«er à Tseu-ssê une place à côté d'Epictète et de Marc-Aurèle,
avec lesquels il est môme assez curieux de fe comparer. Suivant
les auteurs du dictionnaire Chinois- mandchou , «« le Tcliotlng
» yoihtg est un livre où Tscu-sse-tseu a cciairci tout ce qui tient
»» au caractère et à la nature, pour en déduire ce qui concerne
» la vertu et la morale (a). » Cette importante madère y est
effectivement traitée avec profondeur , mais quelquefois avec
obscurité , comme on pourra le voir plus Ims.
Le troisième des Qjiatre livres, ou le premier dans l'ordre
du dictionnaire Chinois-mandchou , se nomme Lan- A
f Discours], et ne contient effectivement que des discours moraux,
des apophthegmes, et les entretiens philosophiques de Confii-
dus et de quelques-uns de ses disciples. La matière en est
agréable et variée» et la brièveté des pluases en rend la lecture
facile. Les Discours sont divisés en deux parties principales;
dont chacune contient dix chapitres, qu'on a coutume de dési-
gner par les deux premiers caractères de la première phrase. Ces
chapitres comprennent ensemble quatre cent quatre-vingt-dix-
sept tchdng ou articles assez courts, subdivisés en paragraphes.
Le dernier des Quatre livres porte le nom de son auteur
- "jp * Meng-tseu , le premier des philosophes Chinois après
Confucius ; il est plus long que les trois premiers ensemble, et
se divise en deux parties : l;i première contient trois livres, et
la seconde quatre, partagés chacun en deux sections. Le sujet du
B
( lo)
"Méhg-tseu est le même que celui des autres livres , c'est-à-dire
qu'il offre des discussions morales entre le philosophe
et quelques personnages illustres de son temps. Le style en est
plus vif, plus poétique, plus orné, mais moins profond, moins
naturel et moins sublime : «^est, à mon avis, celui qui perdroit
le moins à passer dans une langue étrangère.
Voilà les objets dont se composent les Quatre livres; voilà
les ouvrages moraux les plus estimés des Chinois, ceux que
doit posséder à fond, et même savoir par coeur, tout homme qui
se destine à la carrière des lettres et de l'administration. Je crois
qu'on auroit tort de traiter de puérile une étude aussi approfon-
die des Qtiatre livres, avant de les avoir lus et examiné avec
attention et impartialité. Non-seulement Us contiennent une foule
de préceptes m<Maux exceilens, mais on y trouve la substance
de l'histoire, qui est à ia Chine, plus qu'ailleurs , la leçon des
gens en place, et, ce qui vaut mieux encore, des exemples ad-
mirables d'actions honnêtes et de vertus sans éclat, qui sont ia
leçon de tous les états.
Les éditions des Qtatn livres sont, comme on peut le croire,
extrêmement multipliées à la Chine : les unes contiennent des
commentaires plus ou moins étendus ; les autres ne présentent
que le texte avec quelques petites préfaces et des annotations du
célèbre Tckov-h) , l'un des plus estimés entre les interprètes des
King. Ces additions ont pour but d'éclaircir les endroits les plus
difficiles, et de faire sentir l'ordre et l'enchaînement des idées,
que l'obscurité du texte et sa concision dérobent souvent à un
lecteur peu attentif. On trouve aussi dans un grand nombre
d'éditions la vie de Confïicius, extraite des Mànoires historiques.
Ce morceau biographique, fort bien écrit, se place à la tête du
Lutt'iu, Les éditions destinées aux étiidians sont ordinairement
enrichies de notules marginales , pour déterminer le sens des
caractères ambigus, et le ton ou la prononciation de ceux qui
peuvent se lire de plusieurs manières ; ces derniers y sont aussi
marqués d'un signe dont j ai fait connoître l'usage ailleurs. Ce
n'est guère que dva ces éditions classiques qu'on trouve les
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( ,. )
phrases ponctuées et distinguc^es par un ^ . Au resté» toutes ces
additions, qui peuvent feire varier l'étendiie des Ssé choû» depuis
quatre petits volumes jusqu'à trente , quarante, ou même un
plus grand nombre, ne me paroissent pas assez importantes
pour exiger une notice particulière de chaque édition ; le texte
même esL invariable dans toutes les éditions , et la dilTérence
n'est que dans les accessoires.
Il y a cependant une particularité qu'il n'est pas inutile d ob>
server pour retrouver plus fecilement les passages cités des Ssi
ehoû. Les écrivains Chinois, s'adiessant à des lecteurs qui sont
présumés les savoir par coeur, se contentent, en rapportant un
passage, de désigner celui des Quatre livres auquel il appartient;
mais il est nccecsaire pour des Européens de les citer d'une ma-
nière plus circonstanciée. J'ai dit que les livres moraux dont il
s'agit étoient divises en sections et en chapitres ou tchang: ces
divisions, qui se retrouvent aussi dans les Kuig, sont invariables,
au moins dans les éditions modernes. Mais les cliapitres sont
eux-mêmes partagés en ts^ ou paragraphes, dont le nombre
est sujet à varier dans les différentes éditions. Ainsi, on ne doit
pas prendre cette division pour i>ase des citations, comme fa
fait Fourmont (5) ; il faut moins encore se servir du numéro des
pages, parce qu'il est différent dans chaque édition, et qu'il re-
commence à toutes les grandes divisions. Mais on doit seulement
marquer les sections et les uhâng : ces demlera ne sont jamab
assez étendus pour qu'il puisse y avoir de feml>arra8 à retrou*
ver les passages indiqués de cette manière.
Si la conformité des éditions Chinoises des Ssé chou sur les
points essentiels , rend inutile la description de chacune d'elles en
particulier , quelques remarques sur les traductions qui en ont été
faites me paroissent devoir trouver place dans une Notice comme
celle-ci. Je commencerai par la version Mandchoue, celle de toutes
qui doit être la plus fidèle, et qui mérite le plus de confiance.
Cette version , exécutée par les ordres des empereurs Man-
dchous , a été Imprimée, pour la première fois, antérieurement
à l'année 16^1, ainsi que le prouve le titre de l'édition qui
Ba
( " )
pânit cette même année, en cinq volumes ; elle est intitulée
iséà ssi ckêtt, ou bien j ■ ■ 9?^**^ (Sh^^t^ \f^)
heV 0 h^P^'V ' ^ ^^^'^ ' caractères Chinois et
Manachous (^nouvellement gravés). La petite préface placée en
tète du premier volume, est datée i> y^ v ^O <^ 0 [■ ^'^^^ ' to ^
jour heureux de la y' lune intercalaire de la trentième année Khang-
hi [ I I ]• Dans cette édition , chaque page est partagée en
deux parties, dont la supérieure contient la version .Mandchoue ,
et l'Inférieure, le texte original Chinois. Mais comme les soins
continuels que les princes Mandchous ont pris , depuis cette
^pnque, pour perfectionner leur langue, et revoir les anciennes
traductions, ont fait faire à celle-ci quelques changemcns essen-
tiels, je me suis servi de préférence de la nouvelle édition, qui
est intitulée ^ ^ j^^^^^lUcHfcM iséchàu.
ou bien [^^^ | i' * (I)J * ''^{. 'v99a [ j " ^ ' V 0
c'est-à-dire, les Quatre livres , traduits /7<2r( l'ordre de) l'Empereur.
Elle a paru à Péking , en 1 7 5 5 > À s'en rapporter à ia date de la
pr^ce , avec le texte Chinois disposé interlinéairement et dans
f ordre Mandchou , c'est^àrdire , en lignes perpendiculaires qui se
suivent de gauche à droite. Le texte est accompagné des pré-
feces de 7chôu-h) , et des annotations dont j'ai parié plus haut, et
précédé d'une préface de l'Empereur, où ce prince rend compte
des soins qu'il a pris pour que la version Mandchoue fût aussi
exacte qu'il éloit possible (6). Je rapporterois ici cette préface en
entier, si , comme toutes celles que les Mandchous ont mises à ia
téte de leurs traductions d'ouvrages Chinois, elle ne contenolt
pas beaucoup plus de mots que de choses , et le détail de frits peu
importans, rendu dans un style prolixe et plein de verbiage. Il
suffira, pour ia faire connoltre, d'en extraire ce qui suit :
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( <4)
AfiisitAt^liN notre d^f'nastie ëat commencé d'avdr des lettres «t des fivres»
on traduisit les ùns après les autres les six Nomoun (Kîng), et les livres
historiques. Comme les Quatre livres sont destinés à être étudiés à fond
et appris par co^ir , ils furent gravés et pubUés des premiers ; et dès que
|e1tts assis sur le trône, |e clial*geai le gtand conseiller Orial de revoir cette
traduction et de Fui donner une plus grande perfection. II dut rectifier et
Gort^r tout ce qu'il pouvoit y avoir d'inexact, examiner ce qui étoit con-
ferîile an éçxte, et ce s*en écartait, la mttiière superficielle ou profonde
dAlt le nèat étok tendu, et fe son ^rave ou léger des mots
Dahs fes momerts de loisir que me laisse le soin des affaires,
en faisant quelques recherches, je revis encore Tancienne traduction, et
coitime oik n'avoit pas m» dans un parfait âccord le texte, le sens et le son *
des mots, je ne crus pas qu'on y dût renoncer. C'est pourquoi je donnai
m<ô^mêmte à quélques officiers de mon pafais un pf;in pour fa traduction des
livres, en leur ordoiuiant de rechercher , d'examiner, de corriger avec la
pliis miraitieiise atteniran, phrase par phrase et mot par mot» de distmgner
avec clarté les cUlferentes parties de Pouvrage pour en fbhner nn tout h^pir
lier, et de ne cesser leurs efforts que quand ils seroient parvenus îi ne pas
laisser le moindre heu à douter, ne fùt<e que de la valeur d'un cheveu.
la ao.* année de ia protection céleste, h i a.* lune, le i4<* jonr.
Les instructions Je fempereur ont été suivies à fa rigueur, et
Ton a poussé tians cette version ia fidélité jusqu'où elle pouvoit
aller. La copie n'abandonne jamais l'original, et chaque phrase
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( '5 )
Chinoise est invariablement rendue par une phrase Mandchoue.
Cette méthode , iavorable ^ l'interprctation isoiee de chaque
caractère en particuJier, est souvent préjudiciable à la clarté c|e
Ja traduction en général. De plus, i'obiigatîon que se sont im-
posée les traducteurs» de rendre presque toujours un mot Chinob
par un mot Mandchou , e( |« peu d'ég^d qu'ils pnt eu à la cons-
titution de cette dernière langue, en employant une phraséolp-
gie servilement calquée sur celle du chinois, fpnt qije la version
n'est que d'une utilitc iiicdiocre dans les endroits difficiles, Presque
tous les mots Chinois d'un sens vague, ou qi|i sojit susceptible^
de plusieurs acçeptions , sont soigneusement e;)(prin)és en man-
dchoB par des mots qui jouissent 4m mênje a,vant4ge, ou ^ui
présentent le m6me inconvénient. Les traductewrs fefnUeRtaVoir
oublié que si la brièveté et la concision peuvent être le premier
mérite d'un original , la clarté et l'exactitude doivent être pré*
férées dans une traduction. Ce n'est pas traduire que de se bor-
ner à mettre les mots d'une langue à la place de ceux d'une
autre; ce qui étoit clair dans la langue originale, grâce à son
génie particulier, peut et doit souvent devenir obscur dans l'autre,
et les passages qui n'élolent que difficiles, deviennent par la
même raison tout«4^< Intntelli^bles. Je vflls montrer par quel-
ques exemples, que les auteurs de la version Mandchoue des
Quatre livres n'ont su éviter aucun des écueUs que je viens d'énu!
mérer.
On lit dans le Liht-iiî cette phrase un peu obscure, et qu'on Lkf.X, idktg
pourroit même regarder comme tronquéf :
Ces caractères, pris isofônent, ont à-peu-près le sens suivant:
Appnretnin — stûthn — surgere — (particuia finalis) — revolnre —
et — postcd — sistere. Il seroit peut-être difTicile, par cette seule
Interprétation littérale, de deviner le sens tel que les commen-
tateurs- et les missionnaires fexposent:i4 la i^e àa chasseur.
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( )
l'oiseau s'envole missitôt : puis , aytint phvié , en regardant par-tout
avec attention, il revient se poser à su pLue. Les traducteurs
Mandchous ont rendu ce passage par ces mots :
9^ (^(-*^
signifient littéralement : Appdrentia — • stadm <— volât —
scrutata pèst ^ shtit. Assurément, dans cet exemple, les
formes grammaticales ajoutées par les Mandchous, n'aident en
rien à l'intelligence du sens. Remarquez que cette phrase, dans
l'original, ne tient ni à ce qui précède ni à ce qui suit, et que,
pour la faire entendre, les traducteurs dévoient nécessairement
exprimer le sujet, et spécîfbr les droonstances dikemAneot
l'oiseau à sTenvoier.
Voici un autre passage du même ouvrage, 4jue son extrême
concision rend obscur :
o
HP
M
o
o
o
o
0
B
o
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( 17 )
Yâit'YemêK ccmsulta (son maître) sur (Fart de) gouverner les royaumes;
Confiicius répondit : fiire marcher le temps des Hid (a) ; monter sur les
chars des Yen (b) ; se coiffer de fa couronne des Tchcou ; pour musique le
Ckâo-wiu (c) ; quitter les airs des Tching(d) ; éloigner les flatteurs. Les
arn des Tcklng sont impudiques , les flatteurs sont pernicieux.
Ce passage, dont à la rigueur il n'est pas très- difficile de
saisir le sens, à i'aiile de quelques notes» est rendu en man-
dchou de la manière suivante:
Cette traduction n'est-elie pas à-ia-fois serviie et inexacte!
(a) Suivre la forme de caleadrieren
usaee mus la dynastie H'ià.
(9) Se serTir de chars simples et rus*
tiques , comme sous la dynastie Ckéng,
nommée, vers sa fin. Yen.
(c) Châo-wôu est le nom du système
musical inventé par Chùn. Voyez le
ChmMngAt Gaubii , p. it.
(d) jch'ing est le rom d'une prin-
cipauté tributaire sous ics Tcheèu.
(t) Je nets kt h méufliraie Latine
de ce morceau ; on pourra la comparer
avec la traduction du chinois rapportée
ci-f'essus.
Yân-youân, quhd rtgna gutemare
interrogasset ; Foutse respondit: Khiya
rtgni tetnpus agere; Yen rrgni teinonihus
insista* j Dcheounr^i coronam induertj
musica stt . hsruHtûHii musicOi Dcheng
re^ni sonos arcere ; gram/ilo^UOS homines
remotos facere; Dcheng nj^m Mui « luxu-
rimi §nttuBbjiil hmidneSfperieuM,
( •« )
La partîciife f ^ * ' ' ' "^ > placée ici après i.mf t nl^ , iie fbrt inu-
tilement la question et la réponse , séparées dans l'original.
Du reste les mots Chinois htng, ^§
qui doivent, pour i'inteliigeace du passage, être un peu dé-
tournés de leur sens ordinaire fûj, sont rendus par des termes
Mandchous qui n'ont que ce dernier ; de sorte qu'avec la ver-
sion seule, il est impossible de rendre les phrases dont il s'agit
autrement que par digère tempus , induere coronam, insidere temo-
tiîbus. Le mot [royaume , dynastie], répctc six fois dans
ce peu de lignes , rend le discours languissant ; défaut grave
dans le morceau dont il s'agit, parce que la concision et une
sorte d'obscurité sententietise en ^nt tout le mâ-ite. Enfin l'on a
vouhr, mai-À-propos , développer ce qui n'avoit^s besoin de
l'être» en rendant le nom de la musique de Ckun, Ckâo^wlhi,
par pi^ (V) * v^ ^f [musique héréditaire] ; car ce n'est pas
là le sens du mot cMo [i), et d'ailleurs ce sens eût pu être plus
convenablement et plus pleinement expliqué dans une note.
Oo lit dans le Titi Aiâ:
Moi, fugitif, je n'estime rien de précieux , si ce n'est la bienveillance
et la piété filiale.
Dans cette phrase c'est le caractère p/iiw qui exprime l'idée
de précieux. Ce caractère a primitivement la signification de sceau,
cachet: et parce que les sceaux se font ordinairement en or,
en pierre de iU, ou autres matières précieuses , le mot phah
(a) ////>|r^ agir, marcher ;^«^ se re- | ('«(^ CAib«iurmoDieuzjbeau«agr«able.
vêtir; M, wancûd.
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( )
s'est étendu à tout ce qui est précieux, d'abord au physique,
et ensuite au moral. Par une sorte de paragôge qui leur est (a-
milière, les Mandchous ont fait de pàûo, 0* J^Ci9 » substantif
qui ne signifie réellement que sigUlum, car Us ont dans leur
langue plusieurs adjectifs qui rendent l'idée de précieux et peuvent
se joindre aux substantift, ce que celui-ci ne peut pas faire.
C'est donc bien improprement» à mon avis» que 1 on s'est servi
de ce mot dans ia version du passage Chinois dont il s'agit:
<Jr' 3' -^ 3 9 P'"'^ 'J'^ns un sens adjectif qu'il n'a pas ordi-
nairement, pour correspondre plus exactement au caractère Chi-
nois pAûo. Je suis loin de blâmer une conformité de ce genre,
qu! se trouve entre plusieurs mots à double sens dans diffi^>
rentes langues, et qui n'a rien de ficheux quand elle n'est due
qu'au hasard : mais elle est générale dans ia langue Mandchoue;
il n'y a pas un caractère Chinois, à plusieurs acceptions, au-
quel les Mandchous n'aient créé un mot analogue qui lui cor-
respond dans toutes ces acceptions; et en adoptant sans réserve
ce procédé grammatical, leurs traducteurs semblent avoir, à
dessein , rejeté l'un des moyens les plus simples de faciliter
l'intelligence de leur texte.
Dans le passage qui nous occupe, il n'y aurait eu aucun in-
convénient i se servir du mot ^ Djet^ V^ [estimer , mettre
une chose au-dessus d'une autre] , que je trouve employé dans
d'autres cas tout-irfiùt analogues, et notamment dans ce passage
Des nges ! quel isge que cet honune! et qo^I sait bien estimer i» ver»!
Et si fon vouloit être exact jusqu'à la minutie, on pouvoit dire:
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{lo)
(7) ►►v ^ ' i ' Cpn v
Confiicius dh dans le Lh-ié:
4
0
0
0
rt
0
Cette phrase singulière, qui ne consiste presque qu'en parti-
cules , est rendue en mandcliou de la manière suivante :
Avec la plus grande connoissance du mandchou, if est impos-
sible, sans le secours du texte, de rien entendre à cette phrase,
qui signifie : «< Si un homme n'a pas soin de se demander à
» lui-même» comment faire! quel parti dois- je suivre! si je
' veux instruire un pareil homme, comment m'y prendrai-je,
n et que faire!
On a pu juger, par les exemples que j'ai rapportés, si la version
Mandchoue est propre à éclain^ les passages oliscurs du texte
Chinois; je dois ajouter que dans les endroits où elle est exacte
et claire, elle n'est guère capable de fidre sentir les beautés de
f oripnal. Mais il seroit injuste de faire un reproche aux traduc»
teurs, d'une chose qui tient à la nature des deux langues. H est
impossible de rendre sensibles, autrement que par un commen-
taire, les beautts pocticjues qui naissent en foule du rapproche-
ment heureux des caractères Chinois, de ces caractères expres-
sif et pittoresques, qui présentent, non de vains sons i Toreille,
mais les images les plusvriches aux yeux eti l'esprit des lecteurs.
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( )
li ne sera pas inutile de faire connoitre la manière froide et
insipide dont sont rendus les morceaux les plus animés et les
plus brillans ; et le passage suivant du livre des vers, rapporté
dans le M^g-tsiu, me poroît propre à servir ^exemple:
Â
m
o
o
o
O
M
M,
i
•m*
'à
i
o
lil
o
0
o
â
'ISXI
4
M,
M.
Q
11 suffit d'une connoissance mtîme superficielle des clefs, pour
sentir la richesse des images qui brille dans ce morceau : à la
vérité, ce genre de beauté n'est pas de nature à se conserver
dans une teiduction ; mais on conviendra, je crois, qu'il a trop
complètement disparu dans la version Mandchoue suivante:
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( )
Le livre des vers dit : (fFen-wangJ imagine le plan de la tour de l'Intel-
ligence ; il 9»fi9iiçDil Tiipief il «i tnce fesquîsse: les peuples accourent
en ftiafe pour confrilwiBf à um exécution; elle est achevée en moins d'un
jour. Suivant ses pfans , la construction n'eût pas été si rapide; mais tout Je
peuple accourut comme un fils. Le roi étant venu dans le parc (de la tour)
de l'Intelligence , les bidies et les cerfs j eiroiatt une délicieuse sé-
curité* Él y briUoient du plus vif éclat. Des oiseaux d'une blancheur éblouis*
santé y charmoient les yeux. Quand le roi vint sxir les bords de l'étang de
l'intelligence, une multitude de poissons y nageoient en faisant mille tours
et détours.
J'ai pris au hasard tous les passages que je viens de rappor-
ter» et j'aurois pu facilement en accumuler un bien plus grand
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( -3 )
nombre. J'ai pciit-ctre mal réussi à faire sentir les défauts de
cette version Mandchoue; mais ceux qui savent iesdeux langues
pourront en juger, et je ne crains pas d'être démenti en avan-
çant que qui n'a lu que ces traductions, ne connott pas ies King,
Dans une autre occaûon (a), f ai clwrché à montrer, par l'analyse
du système grammatical des Mandchous» les causes du vague
et de l'obscurité qui régnent dans toutes leurs compositions. La
seule chose qui me reste à dire pour achever de faire connoître
l'édition de cette traduction, dont je me suis servi, c'est que,
quoiqu'elle soit sortie des presses impériales, elle est fort incor-
rectement imprimée. Le mandchou sur-tout fourmille de fautes
qui viennent principalement de la confiision des points, et qui
altèrent les mots tellement qu'ils seroient souvent méconnois-
sables, slls n'ëtoient placés à côté du texte Chinois (8). J'ai
corrigé, en les transcrivant, tous les passages que j'en ai extraits
pour les insérer dans cette Notice.
Après avoir parlé en détail de la version Mandchoue des Ssé
choil , je dois dire un mot des travaux des Européens sur ces
livres. Le premier qui soit venu à ma connoissance est la tra-
duction du 1^, en latin, imprimée en t66± avec le texte
Chinois, k Kiiùi^tchhang-fo^, dans la province de Kiétg-^, Le
P. Ignace de Costa, jésuite Portugais, est Fauteur de cette ver-
sion , qui fut publiée par les soins du P. Prosper Intorcetta. Ce
dernier donna quelque temps après le Tchoûng yoûng , en chinois
et en latin. J'ignore la date précise et le lieu de la publication de
cet ouvrage, mais je crois que c'est celui qui, suivant ^ayçr (h) ^
fut imprime en partie à Canton, et en partie à Goa. La première
partie du Lôn-iû est le troisième et dernier ouvrage Chinois publié
en Chine par les mosionnaires , avec le texte original et une
paraphrase Latine ; et ce sont là les livres de Confuchis qu'on a v^déam.
coutume de désigner sous le nom ^éJithn de Goa*
(aj Dmttoes Rechfnhasur Ut langues (bj Mvt. Sin, prœf. page 15. Vtytr
Tartam, ravrage qui cft actacOement anm un Ariséa r. fntorceKa,intMi
sous presse, ctqac je compte publier la fin de la Vie de Ccnfucius en latin,
bientôt. dans la Coliection de Thévenot, t.//.
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{^4)
Ces mêmes verrions, dépouilléet du texte Chinois» et réim-
primées à Paris , composent le Cdnfticttts Smarum philosophas,
ouvrage à la téte duquel quatre jouîtes seulement sont nommés
comme auteurs (a), quoiqu'un bien plus grand nombre eussent
tigjf, k-fiL concouru à son exécution. La paraphrase du TcAoûng yoûng avoit
en outre été imprimée séparément en i 672 , in-fo/. (h) , et insérée
dans la collection de Melchiscdech Thcvenot, et elle a encore
été redonnée depuis dans ics AiiaJecla Vindobonensid. l outes ces
réimpressions ne dl^rent de l'édition de Coa, que par l'absence
du texte original.
Une nouvelle traduction des Quatre livres, à laquelle se joint
ou de i'Obeîssaace f/iale, et du
y tSifud hiâ ou de la Petite étude, fiit donnée en 1711
Fnigut, tjti, par le P. Noel, sous le titre de Sinensis imperii libri chissici sex.
Nous avons aussi, dans le tome I.*' des Mémoires sur Us CM-
nois, une version Françoise du Tdi hiâ, et du Jckoung yomg.
Enfin, il faut ajouter à toutes ces versions, l'édition du premier
Livre de Confuàus, apparemment du Td't hiô, publiée récem-
ment à Sirampour, au Bengale, en chinois et en anglois, et
accompagnée d'un commentaire, par les missionnaires protes-
tans. Je ne comprends pas dans cette éninnt'ration quelques
morceaux des livres moraux, insères dans la compilation de Du-
halde» dans la collection des miwalistes, et ailleurs, parce que
ces extraits ont été faits, non sur les orij^aux, mais sur les
dîSéstn^ traductions des missionnaires , dont je viens de parier.
On pourra s'étonner de ce qu'après tant de traductions des
Sséchoû, j'ai cru nécessaire d'en rédiger une nouvelle, et, ce
qu'on aura peut-être peine à croire, c'est que cette traduction
m'ait coûté presque autant de peines que si je n'avois eu aucun
secours en l'entreprenant. Il faut remarquer, cependant, que
mon but principal ayant été de faciliter la lecture des orlgî-
(a) Le» PP. Intorcetta, Herdtricb, 1 ^) Sous le tiare de JV/iârum Kuntia
Couplet «t RooieoMnt. j pameo-mmdu.
naux,
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( ^5 )
naux, j'ai dû, non pas me borner à lencbe feiens en général, mais
analyser chaque phrase, et interpréter isolément tous les-carao^
tères. Cest dans cette intention que j'ai &it ma version litté-
rale Latine, qui, j'ose l'assurer» n'a de commun que le fond
avec les djff(5rens travaux des missionnaires. Il me siéroit mai
d'examiner en critique les ouvrages de ces vertueux et infati-
gabies savans, auxquels tous les si/io/ogues Européens sont re-
devables des progrès qu'ils ont pu faire dans la littérature Chi»
nojse. Il me suffira, pour me justifier d'avoir re£iit leur travail-,
d'observer que ce ne sont pas, A la rigueur, des traductions qu'ils
ont donnée» des (^uitre Unts, et que ce sont plutôt des para-
phrases où le sens littéral est souvent perdo dans les commen-
taires. Ce reproche peut sur-tout s'adresser au P. Noel, qui a
confondu, dans un discours continu, le texte, les gloses et les
notes, et qui, par-là, a remplace la concision, quelquefois ex-
cessive, des disciples de Confucius , par une prolixité qui rend
sa traduction presque illisible.
Quant A la traduction Françoise que je joins à la version It^
târale Latine, elle est, je crois , plus concise et plus conforme au
génie de l'original que les leurs, et sur-tout que celle du Tdk iiài
et du Tchoûng yoiing, faite en François par Cibot ; mais elle est pres-
que en tout conforme à leur sens, et le principal avantage qu'elle
peut avoir sur leur travail est celui d'avoir été faite postérieure-
ment et avec le secours que ce travail m'of&oit. £iie étoit, au reste,
indispensable pour éclaircir le sens des plurases , qu'il n'auroit pas
toujours été làcile de «aisir i l'aide de la seule métaphrase Latine,
dépourvue» comme elle devoit l'être, de signes g^rammaticaux et
^ moyens phraséologiques. Le propre d'une version littérale est
d'être exacte, et de faire connoître le sens des mots; celui d'une
traduction libre est de s'attacher à l'esprit plus qu'à la lettre,
et de faire juger le génie de l'auteur original. Les missionnaires
ont peut-être fait tort à ces deux objets, en cherchant à les réunir
dans une même version. J'ai cru que je réussirois mieux à les
atteindre en les séparant. Voilà les raisons qui m'ont enga)/é A
Aire une double traduction. Au reste, j'avoue que c'est aux mis-
D
nonnaires qu« je dois fmttlligente dé ces livres, que je n'au-
ttik peuc-étt« jamais parfiiicemeiit compris sans le secoius de
leurs paraphtases. Mais <|uelle ^ue soit la juste confiance que f ai
daiis leu# ékactitudè, je n'ai jamais adopté leur sens, sans le
dllcuter et le comparer avec celui des meilleurs commentateurs
Chinois. Je ne voulois pas d'ailleurs laisser dans ces livres une
seule phrase, un seul caractère dont l'interprctation fût douteuse,
et j'avois besoin d'être soutenu, dans cette tâche longue et pé-
nibie> pak* ie de«r d'exécuter un ouvrage à l'aide duquel -on pût
s*«nrcer à la traduction, et piendre une connoissance exacte da
génie de la langue Chinoise; «n Un mot, par le désir de rendre
les Quaife Ihnts clài»îques en Europe» comme lis le Sont à la
Chine.
En attendant que les circonstances me permettent de pu-
blier mon travail dans son entier, j'ai cru faire une cfiose utile
pour tous ceux qui voudroient à l'avenir <:tudier la langue Chi-
noise, en saisissant une occasion précieuse et ditficîle à retrou-
ver» de mettve «au jour un texte extrait des Ssé ckoê. Aucun livre
Chinois n'a encore été publié en Europe : i'édidon de Gùa est
Ici de Ik plus grande rareté, et je ne sais même s'il en existe en
FrOfide un seul exemplaire (p). Il est probable que le livre de
Confiicius, traduit et commenté parles missionnaires Anglois, ne
sera jamais beaucoup plus rcpandu ( i o). En choisissant le Tchofing
jfoi//ig pour l'insérer ici en chinois et en mandchou, mon inten-
tion «st donc d'achever de faire connoître les Ssé chou, et en
même temps de ^omitir ^aux lîmdbnfr un livre «usu estimé i la
Chine fer stfta contenu que par sa'fernie , «eiui des quatre livres
fnof«rix-(le'Confucius, qui m'a paru ïenlêrmer, sous une moindre
étendue, les ^idées tes plus sublimes et le style le ^]^s par&it,
un livre <enjili pM^re à intéresser ^alenient>les momIiS»e§^ les
philologues^ ...
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( ^7 )
NOTE&
' (O'On ki aipfék «ani Xj/ «Mé-idIciM [la Civiet
des quatres Docteurs]. C'est ainsi fju'ils tont designés dans la préface mise à la
tête de la traduction Mandchoue, pp l'Empereur. Mais le plus souvent, on joint
au titie de Sii <hoâ, des mots ou des phrases qui caractéhi«nt ies ditferentesé jdi*
lioiis; ptt cxcmpit, ^jl lA-Hkl, Àlilion impériale;^^ {p triMiy
r/n« texte pur; ^fe '^^'^S^ Tekâtigfin tua, iààtàam dont les Mi4nj: sont
subdivisés en paragraphes, &c
(l) Fourmont a confondu les Sséch. û avec ies fCing : les premiers forment un
ordre à part , intérieur en authenticité aux cinq K'in^, et non pas le cinquième King,
COBUDC il le dit dans son catalogue*. Ç'est le '^^^ Tçkhùn thsitu, oo
ta Chronique du royaume de Loù, écrite par Confucius lui-même, qui tient le
cinquième rang parmi les K'ing. Au reste, il y avoit autrefois six hing , avant qu'on
perdit le Jj jjstt ^Qr^ Yô lûng, ou It livre de la Musique. On en compte encore
i présent six, en joignant aux cinq livres vraiment classiques, le
Hiâo li'ing, ou livre de l'obéissance filiale. V^fit^ la jNré&(^ de l'EinpeKiir, rap»
portée dans la Notice, page rj.
i}) Tous les missionnaires et tous ceux qui ont pfnlé 4* ce livre, le nomi^ent
Ail. Cest sur raaioriié' ds néng wên Uân ^ que |e tts Zii A». Ati resie fe
canctéic J^i^ > qu'on le Hse là on Mi, dgnific fresque également, grand itupritMt
. MwUime. Tàk hii est donc ia^rum^r étude, ia sc'unce sublime, et non pas ï école dtt
ûéditt, ÂpuuroMUM SCHPtÂ, cennc le ttadnh Je P. ffiloëL
' (4) Cet mot! ibtewfie, iMÎitfii/nr.iiepii^iqittatpw w
Cet» ^^^^ ^'^^ ^ li, qtii se lisent dun le chinois, sont de et$
termes abstraits, tels qu'en emploient les métaphysiciens de tous ies pays, et qui
sont très-nombreux dans la philosophie Ghinoîie* rrate d'expressions équivalentes,
on n'en pounoit fidie sentir la force que par an oommcntaiie. J'cxpliqae aiUeun «
* yiJ caktm Cfmmmàt.Smiat. p. 40). 1 « Nettèv le TAêê^I.» du TMkgJ»6eg.
^ CisMc de 1» B u famu i e , oidre da Una, |
( «8 )
le mot taô. Quant à celui de £, c'est , suivant les dtctioniuirei , U règk» h
droite raison ou le droit chemin des choses , U lumière naturelle indiquant ce
qu'il faut fiiire et ce qiÂl fiiut ériteryle premier principe de tooicf choses, prin-
cipe immuéiid» nab aéceaiairemeat inMient à U matière et à toutes cMMei,
CQBftititaiit les choses mimes avec oa annc pnodpe, qu'on ^peUe * ^5^ AAit Par
cette cstptîcatfoflt je ne crois pas avdr suffisamment édaird Te ^esiage de Tdtoê-
fii; je crois siulenicnt avoir montré pourquoi il est obîcur. Ce n est pas ici le iieu
d'approfondir ces objets, qui demandent d'être traités en détail dans un ouvrage
exprés. Les Missionnaires ne nous ont donné, tet la métaphysique Chinoise, que
des notions imparâiies et fort superficielies : mon projet est d'y revenir quelque
)our, si je paiYÎens k en débrouTlIer le chaos.
(j) Dans sa Crammatica Sinica, page 203, il cite le Lùn-'iû, page 35 et
p. 41 * désigner aucune édition. Aux pages 22 et 23 , il cite plus vaguement
encore Cu^ùâus, iib. 1, $. 2, et lib. 1 , p. a, S< >• Avec de pareilles indicatbns/il
est impossmte de retrouver les passages cités; et si le caractidre littéraire de Four-
mont n'étoit pas connu d'ailleurs, on seroit tenté de croire quC SCS cttatiOBS étolcOt
faites en l'air, ou qu'il se souciait peu qu'on les vérifiât.
(6) L'édition de cette version ^que j'ai eue entre les mains, est en six volumes,
ds format ordinaire des livret Cnintris. Le 4exte entier, la vie de Coniûcias ,
et tOOtCS les préfaces , ainsi que les accessoires ou annotations de Tchoù-hi , %or\i
dans les deux langues ; chaque phrase Chinoise est placée à droite de la phrase
Manddwne eorrc^ndante. La longueur des mots Mandchous fait qu'il y aqud-
qocfois nii asses giaud intervalle cotre U fin d'une phrase Chinone et le com*
mencement de la suivante.
(7) Ai-je besoin d'avertir que mon intention est ici, non de donner aux Man-
dchous des leçons sur leur propre langue, mats de montrer le vice du système de
.traduction quils ont suivi, et de proposer des exemples de celui qu'il auroii été
^ns conveimUe' d'adopter! Il y a men,dans le génie des langues, quelque chose
d'arbitraire, qui dépend du hasard ou du caprice particulier des hommes qui les
parlent, ou des premiers auteurs qui les écrivent; mais il y a aussi quelque cho»e
«Indépendant de ce même caprice, et qui tient 1 la nature même des idiomes,
an nombre et k rcspccc des formes grammaticalct, et à d'autres ol^cU} c'est cette
partie du génie de leur langue , à laquelle lès Mandchous n'ont pas eii asMZ d'égard ,
on plutôt qu'ils ont entièrement négligée dans leurs traductions. Le langage qu'ils
y parlent est tellement devenu Chinois, qu'il n'a presque rien conserve du génie
naturel de leur langue maternelle, et qu'il seroiti peineenteoda de* Mandcnoos
qui habitent au nord de la grude muraille.
(8) Par exemple, on y lit v>***iyan lien de Vî * i \ ' ^ ; Aj "* l'^L ' X » "
0J > i '' ! \ i v)*' "? 'v,pourO^-M»^; oHX>*^*^ 1 pour 0*^,^J***^V>**^ 1 «
ainsi & chaque page, et presque k chaque ligne.
(9) Bayer tut. Je mH», le premier qnl ait pnUié des leitti d'une certaine éten>
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(»5>)
due; tavoir, dans son Munam Mi^tmn, le commencement du livre Tôt hlo^ et
celui du Siab tùl lùn, avec un petit vocaliulaire Cliiooi>;et dam lei Commeataria
meadmîm Petropolirana ' , le premier ^/«lun dn Tehhim thsivu it Confùciiu. Mail
le» gravures du Aluseum Sinicum sont si mal exécutées, qu'il est à-pcu-près im-
possible de lire les caractères qu'elles contiennent. Le fragment du Tchhun thsiou
est plus correctement 'gnvé, mais les cinctéres n'en ont pas plus d'élégance. Ce
•ont là les seuls morceaux qui aient encore fté czuraiu des livres Chinois, et
publiés textuellement en Europe. Un ttés-pedt tiombre de fragment moins con-
sidérables, donnés par Foarmont, Kircher, M. de Klaproth et ouclqucs autres,
forment la totalité oes passages eu caractères Chinois j mis , jusqu à présent , à U
dbpoahion do étadin».
(lo) Quand je composai cette Notice (en iSio), je n'ayt^paseucore wlelhrfe
de Confncius dont il s agit , et je ne le connoissois que parles annonces des journaux.
Ce n'est point le Toi hi'o, c'est la première partie dn Lûn iù, qui a été publiée
à Sirampour , en 1809, avec le texte Chinois , une traduction littérale et un
commenuire. L'auteur, M. Marshman, a fùi précéder sa traduction d'une vie
de Confocins , ce tfane dissertation grammatkab» J'ai eu occasion de parler de
cette dissertation , en faisant U revue des ouvrages élémentaires publies sur la
langue Chinoise par les Européens^ Quant à la version du Lûn-iû, j'en ai fait
l'objet d'un examen particulier. La seule observation que je placerai ici, à son
suje^i c'est que la première partie de ce livre, traduite et publiée aujourd'hui par
M. Marshman, est préctoément celle qui a été donnée anôcfbis , en chinois et en
latin, par les Missionnaires catboliqnct, et fui fidt partie deféditioo de Gea.
K0^<^ ci-dessus,/;. 2/.
" Ttm VU, f. jfSn mAl
b Plan d'nndktlniiaiic CMasis,/. ^.
(jo)
AVERTISSEMENT
Sur le Tchoûng-yoûng.
J'ai dit, dans la notice précédente, que le Tchoûng yoitng se
dîvisoit en trente-trois tchang ou articles. Cette division se marque
dans le texte par des alinéas et un signe particulier qui en fixe
le coramencenient.Des chiffres romains correspondront, dans les
versions Françoise et Latine, à la division. Chinoise. .
A k fin de cha^e uhémg, on trouve, dans les éditions origi-
nales » une phrase qui avertit que ce qui précède fait partie du
I.*', du n.' » da in.*» i&c. Dans un grand nombre d'éditions»
ces pluases sont » comme je l'ai dit plus haut, suivies d'une an-
notation ou d'un résumé dont l'auteur est le célèbre Tchoii-hi. J'ai
conservé les phrases dans mon édition ; quant aux annotations
de Tchêû-hi, comme elles ne font pas partie du texte, je les ai
supprimées dans le chinois et dans le iatin ; mab comme elles
peuvent être de quelque utilité pour l'intelligence du livre , je
les ai mises en firançob et placées à la suite des tckang auxquels
elles appartiennent.
La division du tchang en tsiè'i ou paragraphes sera marquée»
comme dans les éditions Cliinoises , par le caractère tsiiï*
J'ai numéroté ces paragraphes dans les deux versions avec des
chiffi'es Arabes qui répondent aux tsiei Chinois.
Il étoit nécessaire de distinguer par un signe les caractères qui
sont l'objet de quelques remarques et auxquels on doit faire une
attention particulièn. J'ai fait usag^ d'une marque dont se servent
aussi fes Cliinois : cette marque n'est origmairement que le coup
de pinceau placé par les maîtres à la droite des caractères ausi^ttels
1! est nécessaire que les étudians fassent une plus grande attention.
Elle a passé dans la t>'pographie Chinoise ; et en l'employant ici,
j'en ai étendu l'usage à marquer les passages cités du Chi king et
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( 3' )
qiief<|iies antres objets: Quand on désirera un éclaircissement sur
les caracières ainsi désignés, on pourra recourir aux mots de la
métaphrase Latine qui leur correspondent, et on y trouv^qa le
renvoi aux notes placées à la fin du livre.
Plusieurs des caractères marqué» comme je viens de ie dire»
sont en outre affectés, à l'un de leurs an^s, d'im demi-cerdequi
est encore un signe employé dans les livres Chmols» «t dont fw
expliqué l'usage ailleurs. Par l'effet de ce signe , le ton du «ano- if
tère est toujours changé, et ie cftangement de ton en entraîne '""f"* rfh>fa!
souvent un dans la prononciation. Dans ie texte dxiTchoûngyoûng fH-iS'
qui va suivre, une notule marginale, placée vis-à-vis de ces ca-
ractères inodiBés » avertira le lecteur du ton wquei on doit les
Kre.'
J*ai marqué la ponctuation avec plus de soin qu'on n'a coutume
de le fiûfe dans les éditions originales » distbguant par un ^ ^
non-seulement les ^durases , mais encore jes membres de phrase
dont la confusion pourroit altérer le sens. Les particules finales
et explétives sont indiquées dans la version Latine, afin que le
nombre des mots Latins puisse correspondre à celui des caractères
Chinois. Les abréviations p. s. ( particula stparam ) , p. f. ^ fart,
fiu^s J,p.T. (part, relatha),tii quelques autres ^lles à con»-
prendre, indiquent la natuie de ces particules. Chacune d'elle»
est représentée par une parenthèse qui doit compler pcaur un
caractère. Par ce moyen , et i faide de la précaution que j'ai
prise de rendre toujours un caractère par un mot Latin, ou de
réunir par un tiret les mots qui, dans un très-petit nombre de
cas, doivent rendre le sens d'un seul caractère, il sera toujours
aussi aisé de retrouver dans la version Latine ie sens isolé des
mots Chinoib, que si la version étoit inteflinéairvk
A Texemple des traducteurs Tartares, |e n'ai loarqué dans la
version Mandchoue.q«e la division des uhcwg, suppdmant celle
des tsîel. On remarquera que le numàro d^ordre ^t placé à la
fin de chaque chapitre, et marqué par ce» mpts : ^"éffSiatah
premier , h iecottdebapitre, &c, ■'.
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( 3^ )
o
% Tchoùnf, au 1
3«* loii* 1
o
o
PB
t
#:
1
II
M
> Prononcez fô. ]
Ce même ca- 1
ractcre, pro-
il
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noncé yi> , si- 1
gnific musique.
\W, concorde,
1 Q
u
4
o
cgante sans ac-
mtuiwès.
1 w
r
•XJU
#•
1 o
PB
PB
T
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ton.
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4
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o
LINXARIABU
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(33 )
L'INVARIABLE MILIEU.
Chapitre premier.
$. I. L'ordre établi par le Ciel s'appelle juttsm ; ce qui est
conforme à la nature s'appelle loi; l'établissement de laloi's'ap*
pelle instruction.
S. 2. La loi ne peut varier de l'épaisseur d'un cheveu; si elle
pouvoit varier, £e ne seroit point une loi. C'est pourquoi le sage
veille avec respect à ce qui ne se voit pas» et pense avec crainte
à ce qui ne s'eutend pas.
S. 3. Il y ades choses qui ne se votent pas, parce qu'elles sont
cachées; d'autres échappent par leur subtilité. Cest pourquoi le
sage veille sur ce ^'il y a en lui de plus secret.
S. 4> Avant que la joie, la colère, la tristesse, ia gaieté ne
soient nées dans lame, elle est dans l'état qu'on appelle milieu:
lorsque ces passions se sont élevées et qu elles ont toutes atteint
MEDIUM IMMUTABILE.
CAPUT PRIMUM.
S. I. Cœfum jubet (t) quod dicitur natura (2) ; confbrmari (3) naturx
{p. r.^ dicitur régula (4) ; instaurare regulain(^;;.r,^ dicitur documentum (5).
S. 2. Reguia ( part. sep.phras.J ( part, relat.subj. ) non potest piii mo»
aMnto (6) al>es8e (part. fin.) » pcmet abesie, hand regubu (p.f.)lùil causa
sapiens (7) attendit vigilatque.in Và que non videntur ; tûnet pavelque
in lis qux non audiuntur.
S. 3. Non apparent eo quod recondiu; non manifèstantur eo quod
ittbdHa. Qnapropter npleos sno imeriori-soU. { p»f.}
S. 4- Gaudium, ira, tristitia,hiIaritas^/7. r.^nondùmorta, dicitur ('/J.r,^
médium ^iî^; oru et simul attigerunt mensuram dicitur /^^.n^acquilibrium.
Médium (p. s.) ( p. r,)t orbis ( p. gtnitiv.) magnum
(a) lAîro Jt »« 'wesLjtiaiK , «Mei it | vit'torum et utr'mqiit reJtictum (Hor.),
«e^f ifiit (Aristot.) Virtus est mecUum \ 'O MtVtf ^ /h'yw»; (Arisiot.)
E
( 34 )
une juste mesure, c'est ce qu'on appelle éfjuiUhre. Le milieu est
la grande base de l'univers, l'(îcjuiiibre en est la voie universelle.
S. 5. Lorsque le milieu et l' équilibre sont tltins leur perjection , le
ciel et la terre sont tranquilles ; toute» choses prennent leur
acat>t88eineiit.
Ceci est le premier chapitre.
Chapitre H.
S. I. Le philosophe a dit : le sage tient invariablernant le
milieu ; le vulgaire le viole.
51 2. Le sage tieut invariablement le milieu , et par aa sagesse
il le ^ude toujours; les hommes vulgaires ont aussi un mBieu.
qu'ib tiennent ; nais, par ièur corruption , ils ne craignent pas de
le violer.
Ceci est le second chapitre (a).
Chapitre Ilf.
S* !• Khoung-tseu a dit: 6 lasubUme chose que l'invariable
fandamentum. ( p. f,)CouBatiàM. (f*s,)( p, r,) orBis ( p, g,)* penetnns
régula (8) (p.f.).
S. j. Perfectis medio concordiaque , coclum terraqu« stant quieta.
(p'f.) Decem millia rerum (^) nutriumur (p.f. ).
Denrorsiu j^/wrr. •ri») primnm cspitulum.
Caput II.
S* Tckmi\g-mi (10) ah: Sspieaies medio «oqstsnt (ii); parvi.lib-
nines^is) opponuntu^' tnedio coastancL
Ç. a. Sapiens (p. r.) medio constat, (p-f ) sapien.ique et semf>er
inedio stat; parvi homines (p. r.) medio constant parvique homi-
nés et'imtd tiaiem val eatenrantur. (p.f.)
DestroAùs /^/MKt Mrffff.p «acuadam .capîti^
CavutIII.
S. t. Tstu ( abbreviat. pro Khoung-ueu ) ait : Medio coDStantia) a^aa
sublime , (p. f,) quàm ! populi pauci possunt jaindiù
< tfoi DtfttInAieluphrcs suivaiK , il est parié 1 da premier. QuotcniHc? parafes n'.iicnt p» de
nNini iMaïUIr, pottrx^i^aer le *cta \ liaiion, ie kdsjic uitic pot d'être bkn luivi.
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milieu ! Mab, depuis long- temps» combien peu «fhommct lavent
s'y tenir!
Ced est le troisième chapitre.
Chapitre IV.
S. t. Khoong-taeu a dit : je sais pourquoi la Toie de la vertu
est peu fi^6|uentée : les hommes éclairés l'outrepassent; les igno-
lans n'y parviennent pas. Je sais pourquoi la voie de la vertu est
peu éclairée : les sages l'outrepassait, et ceux qui sont sans iôrces
ne l'atteignent pas.
S. a. Parmi ke hommes il n'est personne qui ne boive et ne
mange; bien peu savent discomer les saveurs.
Ced est le quatrième chapitre.
Chapitre V.
S. I. Khoung-tseu a dit : quel malheur que la voie de la
vertu ne soit pas plus £^entée !
(P'f-)'
Dextroniii (p» wL) teniaiii cipindnn.
Caput IV.
S. I. Khetmg-iseu ait : Via [i"^) (p. t.) non frequentatur (p. s.) ego
scio (p. T.) , (p.f) prudentes (p. r.^excedunt, (p.r.) rudes (p.r.)
non atdngunt. (p.f) Regnlk (f, r.) non indarescere, (p, s.) ego sdo
(p, r.), (pf-)\ sapientes (p, r,) excédant (p»r,)\ non generod
(p*r») non attingunt. (p»f)»
%. 2. Hominum nullus non biiiit comeditque; (paru- stp,) panci
possunt noscere sapores ( p. },).
Dextrorsiis(^/. ord.) quartum capitulum.
Caput V,
ÏÏfma^m ait ; RegMia , fixe non fieqnentata (p.f.) ! (p, doiwis txd,)
( J8 )
Ceci est le cinquième chapitre (a). . •
Chapitre VI.
S. I . Khoung-tseu adit : Qiie la pradence de l'empereur Ckûn
étoît grande! Ckûn aimoit à donsuUer et à examiner les moindres
réponses de ceux qui i'entouroient; il cachoit les mauvaises et
pubiioit les bonnes : prenant ces deux sortes de réponses , il em-
ployoit le milieu pour son peuple. C'est par ces moyens qu'il est
devenu le grand Chûn,
Ceci est le sixième chapitre.
Chapitre VII.
S. I. Khoung-tseu a dit : Tout homme qui dit, je suis
éclaire, se trouve bientôt rebuté, poussé dans mille filets, et
tombe dans toutes sortes de pièges qu'il lui est impossible d'é*
vher. Tout homme qui dit : je suis éclairé, s'il choisit le milieu ,
ne pourra s'y tenir l'espace d'une lune.
Dextrorsùs ( part, wdin.) quintum cafMtuIum.
Capvt VL
Kkoung-tseu ait : Qittn, «fut nugat prudentia (p. séparât.) (parût,
admiratïonh ) '. Clmn amabat interrogare et amabat exaininare proxiinormn
verbairecondebat inala etevuigabat bona: accipiens eorum duo extrema,
utditeir teoratn médio ni popuionik It ids ab fiîans est Cbon (p.f. ).
Dntrdritu (p^ aibt.) sexnim capituhim.
Caput VII.
Khoung-tseu ait : Homo quivis dicens ego ptudens , &big^ifur, et ôccurrtt
piuriniis retibus decipuiisque, incidit fovearum { part, genit. ) tntàxo , et
nunquam (p, r.) sdet se substrabere (p.f.J. Homo quivis dicens egt
pndaa, ^gat in medio conitanti» at non poierit «patio mensis lenrare. . .
(a) Ce dupitre est l« suite du précédent , | qui fréoaentent la voie de ia Tenu, coaMneocc
et oeoe ddnâiitn iw k pende pcnaanct | leMvtShchiflacninat.
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Ceci est le septième chapitre {aj.
Chapitre VIII.
KJioung-tseu a dit : Moei étoit vârîtablement un homme ;
choisissant dans Tinvariable milieu , ionquli étoit parvenu à sai-
sir une vertu , il s'y attachoit avec opiniâtteté» la rûifermoit dans
son coeur et ne la perdoit plus.
Ceci est le huitième chapitre.
Chapitre IX.
Khoung-tseu a dit : On peut gouverner les empires et les
royaumes, refuser les titres et les richesses, fouler aux pieds les
épées nues Tout (iia est plus facile que de garder invaria-
blement le milieu.
Ceci est le neuvième chapitre (b).
Dextroniis (f, erim,) tq>timam tupBoaSmu
Caput VIII.
Khoung-tseu ait : Hoeï (i4) > (p- r.) , fiiit homo (p,s.) ; eligebat in
medio constuiti» aaiequutusque unani virtutem, fliicô pugno-arcie
■iringelMit , tamebiique pecto» , et nonqnani diniittdwt. (p, t»)(p*f)
Dextrors&s (p, vréSm») octavum apinduin.
Capitt IX.
Khtmng-tseu ait : Orbis régna possunt aequaliter-regi (p>f')\ dignitates
ceniusque poMunt lecusari (p-f.)\ albi anses possant okiri (p'f.)\
ntdinni çonstans non poiest tenert (p*f*)
Dextroisiu (p, 0nHn,Jaonvm capindoin.
fil/ On ^He du gnuul uge du chapitre
précédent. De plus, rexcljmation jur la voie
de U venu peu écUirte, ouvre le xtu du
i^CÊd m nnKJie cacore an chapitre
et ovifc b duftm wiànuiL
( 4« )
Chapitre X.
S. I. Tseu-lou consulta Khoung-tseu sur la force d'ame.
S. 2. Khoung-tseu lui dit : Est-ce de la force d'ame des con-
trées méridionales , de celle du iior<I« ou de la votte, que tous
vouiez parler?
S. 3. Avoir de la capacité et de la douceur pour instruire,
n'être pas trop sévère envers les criminels ; voilà la force d'ame
des contrées méridionales, el c'est à elle que s'attachent les sages.
S. 4* Coucher sur le iec et les peaux de bétes, savoir mourir
sans peine; voîià la force «famé des pays du nord, et c'est à
cela que s'attachent les braves.
S. j. Mais quelle force que celle du sage qui sait vivre en
paix avec les hommes , sans avoir la moihilité de feau , et rester
au milieu d'eux ferme et incorruptible ! Quelle force que celle du
sage qui, lorsque son pays est florissant et bien gouverné, sait
ne pas se laisser corrompre et ne pas senorgueillir ; qui , lorsque
son pays est sans lois et sans vertus, sait être immuable jusqu'à
la mort!
Caput X. 0
S- 1. 7jrftf-/pi/ (i 5) quxsivil-de fortitudine.
, S- i^hûung-iseu sât i ^^ieiidiei pasih ^ part, genitiv.j (ormudine { parf.
interrog.) ! Septentrioois partis ( part, genitiv. J fbrtitudine ( part, interrog.)!
sive (16) vestra fbrdtiuîbie (^ert, imtmg.)i
$. 3. Benignum lenemque in institutione , non retribuere imfwo-
his (17] , meridiei partis fpart.gaiit.J fotûtudo (p. f.J, Sipieat commors-
tnr {n 8} {p. r.J
S. 4 • [ ] stonm nietaflum , coria ( < 9) » mon «t nonâstidire , septen-
irionb partis fp. genit.) fbftiuido//r./^ct fortes (p,r. aif,Jwmmonatur
{ p. r. com plein,)
S. 5 . Idcirco snpientem concordare et non fluere (20) , fortîtudo proh !
fortb; niedio stare et non inciiuari , fortitudo proh I fortis. Regnuin habeat
l«ges» non commutaii, replerive (p.J.) ^dtado proh! fôrtis. Regnuin
careat legilM», vaque -ad mortem noa commutari, fortitudo prohi ftrtb.
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Ceci est ie dixième chapitre.
Chapitre XL
S. I . Khoung-tseu dit : Rechercher les choses obscures et
faire des actions extraordinaires pour être renominé dans les
siècles à venir, est uiie conduite que je ne voudroîs pas t«iîr.
2. Le sage prend le chemin de la vertu et le parcourt;
parcourir la moitié d'un chemin glissant et s'arrêter ensuite* est
une chose que je ne voudrois pas faire.
S- 3. Le sage se conforme à l'invariable milieu. Fuir le siècle,
souffrir sans regrets d'être Ignoré et inconnu des hommes, est une
choj^ qui n'est possible qu'à un saint.
Ced est ie onzième chapitre (a).
Chapitre' XII.
S. I . La voie des sages est obscure et immense.
S. 2. Les hommes et les femmes, quelque ignorans qu'ils
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■ Dextrorkùs (fart, erdin. ) decimum capitulum.
Caput XI.
S. i. Khoung-utu ait : qiuerere (ai) lecondita, agere exuiordinaria,
posieris SKCiilia haiieantnr nanaioies (p*f*)t ego non ftceram (f. r.),
(ff)
S. 2. Sapiens obsequitur vix ; progredi dimidium, labricaiB ei de-
ficere, ego non possem desisiere (p.f.)
%. 3. Sapiens conformatur cum medio constanti. Fugere szculum,
non videri cognoscique, et non pcenitere, solus tancx^i (p. r.) potest
(p,r,) (22).
Dextrors&s (part* wdin.) decimum primum capitulum.
Caput XII.
S* I. Sspientis {pigeait.) ngahudmiti ob8Cun(i3).
. S> 2* Viromm Ibeminsnunque (p, g.} rudes ,
(<\) Les paroles de Khoung-tSCU, que rrlc
'1 <it, sucit pour éf l.iircir lc>ensHu premier
rhipitre.et ic rapportent .lux trois vcrtu5 car-
dinale», Uffudcocc, la bonté et ta force, ^
sont comme les portes pour entrer dans !i mo
raie. C'est a rcl.i que revient i c (ju'on dit , dans
celle première p.irtie, de la r<ini!uitc de l'cm-
pcrcur Clum, de ÏM-feuM et de Ticn-t«H;
soient , peuvent acquérir des connoîssances ; mais, quelque éclairé
qu'on soit, on ne peut atteindre le comble de la science, et il
reste toujours des choses qu'on ignore. Les liomines et ies femmes,
quelque foibles qu'ils soient, peuvent fiiire quelques pas dans la
voie de la vertu; mais, quelque éclairé qu'on soit, on ne peut
en atteindre le sommet, et if y reste toujours des choses qu'on
ne peut pratiquer. Ainsi, quelque immenses que soient le ciél et
la terre, il est encore en eux des choses auséqueUes l'homme peut
trouver à redire. C'est pourquoi nous disons, en parlant de la
grandeur du vrai sage, que le monde ne peut la contenir, et en
parlant de la subtilité de cette vertu, que le monde ne peut la
diviser.
S. 3 . Le Livre des poésies dit :
L oiseau Youaii pénètre dans les deux, et le poisson se plonge dans
Ces pwoles slgiufient que la vertu se montre dans les choses
les plus basses, ainsi que dans les plus sublimes.
S. 4* La voie du sage a son origine au commun des hommes
et des femmes, d*où, s'életant à sa sublimité , elle se découvre
dans le ciel et sur la tccre.
possunt ad acoedere sclendain (p.f'); pervenire-ad ejus zyicem( p. sé-
parât.) ersi sanctus (24) vir, etiam eril quod non sciât, { p. f.) Viri focmi-
nxque (p. r.) non generosi possunt ad posse agere ( p.f. }; pervenrre-ad
ejus apicem séparât.) etsi tancuii vif, etîam erit quod non possiu^T'*
f.) (25) Cœiuin terraque (p.r.) magna (p, stparaL.) homines adhuc erit
quod oderunt. Idcirco de-sapientis dicamus magnitudine, orins universus
non poterit coniinere. (.p. f, ) dicacnu&-de subtiiîtate, orbis univeisus non
poterit rumpere (p.f.) ( 26 ).
$. 3. Gurmen ail (17) : Ymtan vofando pertingtt ccdos ; piscts immer-
gitur in abyssos : signîficat eam summis iniisque cognosci (p.f.)
%. 4" Sapienus ^fn/A^regub exordimr principio h vinsfemtldsqae,
perveniensque-ad ejus apicem (p. s.) cognoscitur in ctelo
ssvok.dciâpnidaioedeCîbui, «UbiMni^de 1 peut plu MaKruke Té^ficc de k nuraie, ni
ykB^wuw, Cl de h mce de 7WA«. De ces parfaire fi verni. Le jwsK m vem éu» lé
mb vctou, une vcaaot k mn^Mr, on ne j «ingliitne ehepim.
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Ceci est le douziime chapitre (a).
Chapitre XIII.
S. I. Kltoung-tseu a dit : La loi n'est point éloign^Se des
hommes. Si les hommes se forment unje loi éloignée d'eux, on ne
doit point l'appeler ici.
S. 2. Le Livre des poésies dit :
Quand on taille un m û ne lie , le modèle n'est point éloigne.
Celui qui prend un manche pour en tailler un autre d'après
son moilèle, le regarde et l'envisage de côte ; encore en est-il tou-
jours un peu éloigné. Ainsi le sage gouverne l'homme d'après
l'homme, et se borne à le diriger au bien.
S. 3. Celui qui est sincère et attentif à ne rien faire aux autres
de ce qull ne voudrait pas qu'on lui fît , n'est pas loin de la loi.
Ce qu'il désire qu'on ne lui frsse pas, qu'il ne le 6sse pas lui-
méme aux autres.
S* 4* quatre règles du sagp, moi K&êW, je ne puis encore
terraque.
Dextrorsiis (p. ord.) decimum secundum capitulum.
Caput xin.
s. 1 . Khoung-tstu ait : Régula non remota hominibus ; homines r.)
faciant regulam et remotain hominibus (28) , non potest pro haberiregulâ*
S. 2. Carmen ait (29) : txciso manubrio exscindens manubrium, hujus
exmptarim iSstat, Acàpten manubrium ad extcindendum manubrium ,
obiique-respicit et considérât, ^p. r.) ; adhuc ex fit dîstans. Iddrcô 8a|Mei|S
ex hominibus régit homines , correctisque , tune quiescit.
$. 3. Rectus, sincenuque (30) refragatur regubc non procul (31J;
addi in seipsum et [quod] non optât, etiam non addit in homines.
S. 4- Sapientis {p. gen.J rcgulac quatuor. Ego- kkieeu (31)
fa) Ce chapitre contient les paroles de Affl- peut v iricr. l .cj ha\t chapitre* soivans «mt
tst , pour corameriicr et ccl.iirrir le sens du des cit,i!ii<ii5 de paroles de h kimng-bea , mi
premier chapitre, ofa il ta dit <}uc la toi ne ordre, pour juitificr et teiiircir ccliii<L
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( 50 )
en observer une seule. Ce qu'on a droit d'attendre d'un fîb,
qu'ii soit entièrement soumis à son p&re, je ne parviens point
encore à l'observer. Ce qu'on attend d'un sujet , qu'il serve fidèle-
ment son maître , je ne le pratique point encore. Ce qu'on exige
iTiin.irére cadet, qu'il soit soumis i son aîné, je ne i'ai point
encore rempli. Ce qu'on exige d'un ami, qu'il prcfc're à tout son
ami, je ne i'ai point encore suffisamment mis en pratique. Exer-
cice constant de ces vertus ; continuelle circonspection dans
les paroles ; ne pas manquer d'employer tous ses efforts, lorsqu'il
y a de^ dbses quW ii'a pi»-'iiiffiaMiinent pratiquées ; ne pas
s'iéaiidomier ft dies paroles supeifties ; fiiire que les paroles ré-
poèdleiit aux actions, et que' ic» actIoM lépondent aux pardos ;
de cette manière, comment 'Ife -éogeiie sèrakklL pas solidement
vfftnaiBfct
Ceci est le treialèrae chapitre (a).
nondùm possum unam (33) (p.f.) \ quodquxritur a filio,ut serviat patri,
nondum possum ; (p.f. ) quod quxrttur a subjecto , ut serviat principi,
nondiim possum ; ( p.f. ) quod quzritur a fi-atre-minori, ut serviat fratri-
majorî , nondùm possum ; (p\ f.) quod quzritur ab amicis sociisque, prias
adhibere (p. r.), nondùm possum. (p. f.) Constans virtutum (P'grnit.)
«xerdtiiun, constans verborum ( p. g.) circumspectio , [sij habeatur cui
■on tuffidat, non audere non conari ; [si] baJbeatur superfluum , non
audere exiiaurire. Verba respondeant operibus , open respondeant verbis.
Sapiens ^omodo non sincems (34) perfectnsque (p,btttmg,fai.)!
Dextronùs (p. ord.) dednniin terdom capitalnm.
(a) La loi n'est pai éloignée de U nature
Jet nommes, et c'est en cela <]u'cllc tient au
valpiie des hommes et de» kmmekKUm ac
fovrait «More prat^uer wiriiiinwiit awtiwfa
vertu , et c'est ce qui prouve qne les sainu eux-
mêmes O'ouvent encore des choses impossibles.
Tout cela ett cUr. Le chapise «ihnat l'ex-
plique eocoïc
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( J3 )
Chapitre XIV,
S. I. Le sage agit convenablement à son état et ne désire
rien au dehors.
$. 2. S'il est riche et honoré , ii agit comme homme riche et
iMMioré; s'il est pauvre et méprisé , ii agit comme homme pauvre
et méprisé; s'il est étranger , ii agit comme étranger ; «'il est mal-
heureux et souflîrant , ii ^t comme malheureux et souffirant.
Nuiie part et dans aucune situation, le sagp n'est mécontent de
son état.
5. 3. S'il est élevé en dignité, il n'accable point ses inférieurs;
s'il est dans un rang subalterne, il ne s'oublie pas avec ses supé-
rieurs. Il règle son ame et n'attend rien des autres. Au-dessus de
lui, il ne murmure jamais contre le ciel: au-dessous, ii n'est
jamais aigri contre les hommes.
S. 4- Ainsi le sage toujours égal attend l'ordre des destinées;
tandis que le vulgaire se jette dans mille dangers pour chercher
le bonheur à tout prix.
S. 5. Khoung-tseu dit: f archer ressemble au sag^ : quand
Caput XIV.
S. 1. Perfectus vir (3)) secundum suum satum et.agit , non cupit
ab hoc ^enum.
S. 2. Ez-eo-quod cBves honontusque , agit ut ^vct honontnsqu»;
ex-eo-quod paûper ignobilisque , agit ut pauper ignobifisque ; ex-eo
quod harbarus alienigenaque, agit ut barbarus alienigenaque ; ex-eo-quod
infeiix (36) afflictusque, agit ut infeiix afflictusque. Sapi^ens nusquam
intnt et non de-se contentus (f.fou),
S. 3. Sit superiori gradu, non vexât inferiores; sît inftffori gradu , non
contendit-ad superiorem [37); rectificat seipsum, et non quxrit ab ho-
muiibus. Itaque non indiguatur : suprk, non iudignatur>de cœlo, inirï
non culpat bomincs*
S. 4* Iddrc6 perfectus vir coinmontiurftcilè in exq)eet«adocœ&>)nssnsv
Vttigaris hoino agit periculosa ad exposcenda grata (38).
S. Aàomfg-utu ait : Sagituritis liabet tiaiUitudîiiem « . * .
( J4 )
il s'écarte du but, il reTÎent sur lui-même pour en chercher la
cause.
Ceci est le quatorzième chapitre (a).
Chapitre XV.
$. I. La voie sage peut se comparer au chemin du voya-
geur qui commence près et s'éloigne ensuite. £lle peut se com-
parer au chemin de celui qui monte sur un lieu élevé en partant
du point le plus bas.
S. 2. Le Livre des poésies dit :
. Une f'pouse et des enfans qui se chérissent et sont lien unis entre
eux, sont comme k tambour, le Ché et le Khîn.
<5Sf Ut Jrins-wiima iamlwâw. Us sua àtaneux et Joyeux par leur
Du bon ordre itabh dans ta fa»^ a/Altiankeur Je ton ^ouse et
Je tes enfiuu»
S. 3. Khoung-tseu a dît: Heureox les parens qui jouissent
ainsi de la piété de leurs enfans !
Ceci est le quinzième chapitre.
eu m sapiente; aberret à scopo picto (jp)^* refleciens qiuerit à piopriâ
perso na.
Dextrorsùs (p. ord. ) decimutn quartum caj)ituJuin.
Caput XV.
S. I. Per<ec<I viii (p^g,) regmh coinpantur(4o ) histar fàdentis Ion«
ginquutn-iter : certè à pnnimo; oomptntnr inkar ascendentis aitnm:
certè ab infimo.
S. X. Carmen ait f40 ■ Uxor filiique ainantes concordiain , sicut tym-
pamiiiL, cytbaca lestudoque (42); fraue&>ii»Jtfres minoresque, statim-ul
concorduit* cohcordiae gaudium sic e]ri)ifarant(4})f convenit luz domui
fâniilixque, «xTilTarantur tua uxor nepotesqu«.
S. 3. Khoung'tstu ait: Pater materque ipsi beti-tranquillique (p^fn,)
( part, admiration} s )!
Deittvrsùs ^/A dedmum quintum capituTum.
fm) Ce chapitre en de Tteu-ue, cMiune tous ceux qui ne comnoenccot pu far cei motj:
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Chapitre XVI.
S. I. Khoung-tseu a dit : Que les vertus des esprits sont
sublimes!
S. 1» On les regarde, et on ne les voit pas ; on les écoute , et
on ne les entend pas ; unis à la substance des choses » ils ne
peuvent s'en séparer.
S. 3. Us sont cause que les hommes, dans tout funiyen, se
purifient et se revêtent d'hat>its de fête , pour offi'ir des sacrifices,
lis sont répandus comme les flots de l'Océan au*dessus dt nous,
à notre gauche et à notre droite.
S. 4- Le Livre des poésies dit :
L'arrivée de l'esprit à qui t on offre un sacrifice ne peut être apetÇUt;
à plus forte raison, le sera-t-elle , si on l'honore ne'gUgemmentf
S. 5. Cette subtilité qui se manifeste, cette vérité qui ne peut
être' cachée, sont comme la voie du sage.
. Ceci est le seizième chapitre (a).
Caput XVI.
Si I . Kkoung-tseu ait : spîrituufn geniorumque (44) (p- gf'*-) virtus :
cft ctput ! (p.f.) (pan, admirât.)
S. 2. Reipids (p. r.), et non vides; auscultas (p,r»),9\ non andbi
consubstantiati-sunt rébus, et non pussunt amoveri.
S. 3 . Efficiunt-ut orbis universi ( p. gen, ) homines puri , clari , âorenter
Vestiti , ut oflmnt sac^coi oUadoneiqae (4 j ) : multitiido i mi ii e n aa {4<S J
(pmt*0éÊdnât,)lmaA mA cuhit topili, sksnti sint cuivisiiaiiiionin (tac-
trorsùsque.
$. 4- Carmen (4/) ait : Spîritûs (p. gen.) adventus { txpîtt,) non
potest \\xi\QXt\(explet.) : magisne poterit negiigenter / -
S. 5. Hujus subliiftatis (part, genit.) manifeitaiîo , veiinitis (p.gtn.)
non possibiUs oocultado, sic hoc (p.fi>>)»
J}atn*$bM(p* «nHa. ) dedmiun scamim capitnliun.
(û) Lei opriu imperceptibles ne se voient suivanj, il cit parlé «Tobjets luui clain qu'im-
ni ne s'entenoeati noAii , liéi à la substance Ht s portin^. Dons celui qui sait, néa nmo i n i, il ot
chose», on connoît manifettemeiit '< i:rcxis- cmorc p.irlé de choSM cUkS 4t tbiCIMff
ttocc. Oam la traù ciupRNt ptécédepi, ii est grandes et fcdliei.
' fuUdcsboNifnicfalKijmiibdiuiMàNib
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( 5B)
Chapitre XVIF.
S. I. Khoung-tseu a dit : Quelle admirable pieté fiiiafe que
celle de Chun I Sa vertu fut celle d'un saint ; sa dignité fut le trône
Impérial; tes richesses, tout ce qui est entre les quatre ners. Il
fit les sacrifices impériaux i ses ancêtres , et ses nevewc fliono-
rirent comme leur ûeul.
$.1. Ainsi, par sa grande irertu, il obtint sa dignité » ses ri-
chesses , sa renommée et la longue durée de sa vie.
S. 3. Ainsi le ciel, dans la production des choses , ne manque
pas de régler sur leurs qualités les accroissemens qu'il leur
accorde ; il soutient et nourrit l'arbre qui est sur pied, et détruit
celui qui est tomIȎ.
' S. 4i* Le Livre des poésies dit :
- lMum§t M amour à t homme vermaucf Clotn» gloire à sa vertu!
Il rend au peuple , il rtuè aux kmumêS £§ fld^à eux.
C'est du Ciel qùil tient ses richesses, Sts oréres soui four eousemr
, et pour protéger.
Et le Ciel redouble de bienfaits.
S. y Oui, un homme d'une si grande vertu est digne d'ob-
tenir le commandement.
. CiuroTXVIjL .
$. 1/ JtiÉy-cmr aif : CAéit ejns magna obedtentia fp. sep.) (p.
€imlTat.yi Viitiiie fliit sanctas homo , dignhaie &it imperator , divitw
habuit quatuor marium (p. genit. ) interius ; majonim UnîpHt onr l ficillit
(p.r.), fiiix nepotesque consenraverunt ( p. r.) (48).
$. u Ueo magn nmilecenè oMOHtt suaiq digniutem , certè ob-
dnuit silos chmus , csrtl.«biMt nmm aoiMn, certè ofatinnit swa
longcvîtatem.
S. y. Ideo coelum (p. r.) producens res» certè sdj eanim disposido-
nilnv <fk incramènttMiat ( p.f. ) . ^ sumeni-vl>oreni (p. r.) fovet (p. r. );
dejectam ( p. r.) destntit ( p. r. ).
5. 4- Carmen (49) ait : Éximius, exhilaratus sapiens : resplendet, r«s-
pIeQde((j^o)prxclarî virtute. Retribuit populo , retribuit (5 1} hominibus;
tmet centitt k okIo; picat, prolegit, régit (p. r.)i koodo dninô (p. r.)^
$. 5. .Idc& tsnti virtute ; •.
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Ceci est ie dix-septième cliapitre (a).
Chapitre XVIII,
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S. I . Khounf^tseu dit : S'il lût jùiuls un homme exempt èé
chagrin, ce fût^en-wang; il eiit'V^B]i|^ pour pèreetlf'otHirajig
pour fifa ; ce que son père svatt commencé» int achevé par son'
£Is.
S. Wou-wang acheva l'entreprise de Tai-wang, de Wang-
ki etdeWen-wang. Il ne revêtit qu'une fois la robe de la guerre
et ce fut pour conquérir l'empire; son nom ne fi|t.jamais'ol)scuirGl
dans Tunivers ; sa dignité fut celte d'empereur i ses richesses» iput
ce qui est entre I^ cniatre mers. Il témoigna son respect à ses an-
cêtres par des sacrifices » et sa postérité lui témoigne son -amour
par ses soins.
S. j. Vou-wang étoit d^à vieux quand il d>tînt l'empire;
(f, r,) certè accepit imperium.
Deitrorsiw (f. né») decimnm tqrtinnun cspimlam.
Cafut XVIII.
S. I . Khoung-tseu ait : Ab«que moerore (p, r.)t is solus JTen-wang ( ; 2)
(p.f, )s ex Wang-ki fok fwtn , ex Wm^wtoig fuit fifio ; peter onns>
est (p. r.)i fiiiut pavccntui^t (p.r.), .
5. 2. ITffit-vm^ GOntinuavit (54) Tat-wm^t Vang-ki, Wtn wangop»
(p.gtn.) inccrptum: semel bellica vestimenta-induit et habuit imperium.
Persona non perdidit imperii (p.gtnit.) illustre nomen; dignitate ftiit
impentor i «fivtliîs, habnii quatuor nuiam ( p. gcnit.) iotcrius ; majoran
temple «acrificabet ^/.r.^, fifilnepoteiquecoiiienraTwiuit (55) (p*T.),
S. 3. IFffi-Nwy ienioraooepit imperiiun(jtf).
HMoiré Ici ■ctwluamen* et h | qoeocttevokt dtciclié.Le daudupiim
hautcar qui (ont les effets «fane conduite ver- 1 salw OU la mIbW \HÊU
tueuic, et ie «ane usag^ de U venu -, puis, ce |
f )
Tcheou-koung acheva cequ'uvoient commencé les vertus de Wen-
wanget de Wou-wang. II revint à ses ancêtres Taï-wang et Wang-
ki pour leur donner le titre de rois, et leur sacrifia suivant le rite
Impérial. L'usage de ces cérémonies s'étendît parmi les tributaires
ft Im gruKis jusqu'aux magpstratscitiui peuple*:Si lepère avait été
lin des grands «t que le fils fût magistrat , celui-ci lui fa|S(»t des»
iîllléiiallles comme à un g^and, et lui sacriôoit ensuite comme à
un magistrat. Si le père avoit été urt magistrat et que le fils fût
un grand, celui-ci lui faisoit des funérailles comme à un magis-
trat, et lui sacrifioit ensuite comme à un grand. Le deuil d'une
année s'étendoit jusqu'aux grands, celui de trois ans jusqu'à l'em*
pèrair ; le «Ml 4e p(r» et de nièi«: n'étolt pfÉp diiliibnt màw»
la dlgnhé on VthUvaM, mai» le même fiiat tans. ^
. . . »
Cedeslk di&rhtticiinie chapitre^ . < >
7khm4tÊMng ( {7) adimplevit PV»<roMfue fp. gtnH.) viriMes. Retrdklor-
navit'tsiulo-regis Tdi'urang Wang-kique, solemne sacrificabat deTunctit
majoribus jurtk imperatorum {p. gtn.) ritus. Hique rinis (p. s.) exten-
debantur iiuer regulos magnatesque , u$^ue-ad iiieratos pleb«ïosque
hominet. Pater esset magnus vir, fiiiiis*etMi fitentos, iiqiellefaac nr
magnum virum, sacrificabat ut Hterattis. Pater esset fîteratus, fifius esset
magnus vir, sepeliebat ut literatum, sacrificabat ut magnus vir. Annuus
(p-r.) luctus extendebatur àd viros magnâtes; trium annorum ( p.gcn.)
Inctas «tteadslietar ad l i ap e rst awau Patris wan^nae (p. ^^.inctus
non oobittiun igpphiliumqaa» ws (f-Jb»*/* \
Dextroffsiu {p» wi*) decimum octavam capitulum.
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Chapitre XIX.
i 65 )
Chapitr& XIX.
$. I . Khoung-tseu a dit : Que la piété filiale de Wou-vang et
de Tcheou-koiing fut universelle!
5. 2. Ces princfs pieux surent saisir les intentions de leurs
ancêtres, et achever ce qu'ils avoient entrepris.
$. 3. Au printemps et i l'automne, ils préparoient les salies
de leun ancêtres, langeoient les vases respectables destinés aux-
cérémonies , disposoient ieurs véiemens et leurs robes, . et leur;
oftoient les mets de la saison.
$. 4' comm'e ces rites étoient ceux de la salle des ancêtres,
on y observoit soigneusement la distinction de ceux qui dévoient
être places à droite ou à gauche ; en disposant les rangs, on avoit
égard aux personnes en dignité et aux hommes obscurs ; en dis-
posant les offices , on avoit égard aux gens de mérite. En buvant
ensemble , les inférieurs servant leurs supérieurs, la cérémonie
s^étendolt ainsi jusqu'aux hommes cd>scurs. En dbtribuant, dans
les repas , les places suivant la couleur des chevelures, on «voit
égard i l'i^e.
S* 5. Succédanti la dignité de leurs ancêtres, pratiquantleurs
Caput XIX.
S. 1 . Khotmg'tseu ait : Ww-wang, Tcheou-hnmg homm propagata obe-
S. 1. Hi obedientes (p.r.) optimè prosecuti majorum (p. gen.) \o-
luntatem , optimè prodnxerunt inajorum (f.gtnit.) fàçinora (R-rel.)^
(p.fn^l.) •• ' * ,
S. 3. Ver» automnoque adornabant suorum mayonim tein|^, dis-
pdnebant eorutn venernbiiia utensilia, panbant OOrUOl tO|^ VCSlesque,
offerebant iilis temporis edulia.
$. 4> Avorum templomm (p. gen.) ritus, idciro& orcfinabantur ad be-
Vun ducteramque (P'fin.) : ordinabantur dignitates, idcirco distingue-
bantur nobiles îgnobifesque p. fin.); ordinabantur officia , idcirco distin-
guebamur sapientes (p. fin.) ; omnibus se-invitaniibus-ad-vina , inferiores
ministraliant superioribus , idbiro& perungebat ignofailet (p. fia. ) ; epu-
itodo canitief , idcira& ordinabantiir dentés, (prjm»)
5. s- Prosequebantur (58J eorum dignitates , agebant eorum ritus,
(^nebant eurum mus(cei\,. venerabantur illi quod coluerant,
^ . I .
( 66 )
rites, exécutant leur musique, respectant ce qu'ils avoient honoré,
chérissant ce qu'ils avoient aime, Wou-wang ei Tcheou-koung
lesservoient morts, comme s'ils eussent encore été vivans; les ser-
voient quand lis n'étoient plus, comme s'iU les eussent encore
possédés. O degré sublime de piété, liliaie!
S. 6* Les rites du Kiao et du Che sont ceux par lesquels ils
rend<»ent leurs hommage au suprême Seigneur. Les rites, d^ la
salle des ancêtres sont ceux suivant lesquels ils sacrifiaient à leurs
prédécesseurs. L'homme qui comprendra clairement le seni'^du
Kiao et du Che, et celui du Ti et du Tchang, gouvernera, les
royaumes comme il regarderoit la paume de sa main. .
Cèd est le dix-neuvième «chapitre. t : j
Chapitre XX. '
S. I. 'Aï-koung consulta Khoung-tseu sur l'administration.
S. 2. Khoung-tseu lui dit : L'administration de Wen-wang et
de Wou-wang est expliquée sur les tablettes de bambou. Si ces
princes vivoient encore, bientôt leur administration revivrolt ;
niais ils ne sont plus , et leut administration à ekyité avec-eux.
amalMUit illi qi|od dBfezersnt (59), serviebant mortub sicuti senrliisent
viventibus , servidiant defunctis sicuii tmîissem «ntantibiis. Obedieotia,:
(p. gen.) summum ! ( p. jin.)
S. 6. Sacriftcii-cocio terrxque (60) ( p. gen.) ritus , ex quibus înservîeban t
supremo domino (6 1 ) p. fin. ) : majorum templi(^/'.^f/i.^ ritus, ex quibus
sacrificabant ad suos majores (p.Jit,),GiaaJU in tTiaa, Che {p»gn*) ritl-
bus, 77, Tchang {62) (p,ff*,) seqsa > gobemabit régna, ipse ut aspsQsret-
ad palmam. ( p. fin.) . ' - • ,
Dexurorsùs (p.ord.) decimum nonum capitulum.
Capvt XX.
S. N *Â^-k9ifiig {6i) qmnivîhde regimine.
$. 2. Khoung-tseu ait: W'/n Woùque (p, gm.) regimen, Ordinatttia.
exstat in tabulis arundinibusque (64I. Hi hoimnessaperesseittympZ eomm.
regimen resurgeret; hi homines absumpti,. •.•••.••..*.•
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5. 3- bonne administration est comme ia fertilité de la
terre qui donne de la force aux végétaux, et comme les ro&eaiuç
et les joncs (qui poussent d'eux-mcmes ).
S. 4- En effet,. l'administration dépend des hommes qu'on
emploie. On doit choisir ses ministres d'après soi-même, se régler
soi-m(}me d'après la raison , et fonder la raison sur l'amour de
rhumanitd.
S. 5. L'amour de l'humanité, c'est l'homme tout entier;
l'amour des parens en est la principale partie. La justice , c'est
la répartition ; les honneurs qu'on rend aux sa^es en sont la prin-
cipale partie : la distinction qu'on doit à ses parens ( suivant
leur proxiinîté) , celle qu'on doit aux (suivant leur mÀite),
c'est ce que font ou ce que produisent les cérémoniei.
$. 6, Si les sulialtemes n'ont pas la confiancë de leurs supé-.
rieurs» le peuple ne pourra parvenir à être bien gouverné.
S. 7. Ainsi le prince ne doit pas manquer de se régler lui-
même. Dans cette' vue, il ne doit pas manquer de rendre à ses
atque eorum regimen inieriit.
$. 3. Hominutn virtus expedit regimen, terras virtus expedit arbores;
hoc regimen , {p. s.) (p. r.) fliiviamis canna (p. fin.).
S. 4* Enimvero , agere regimen est hominum. Deligere bomines ex
coipoie, componeie ctnpus es regulfl, oomponere ' regalim ex pie-
tate (6$).
S. 5. Pietns (p. T.) homo ; (p. fin.) amare parentes est prxcipuum.
Justitia (p. r.) xquitas ( p.fin.) ;^oittc sapientes est prxcipuum; amandi
parentes (p-gtn.) discrimen, coiendi sapientes (p. g<n.) gradmtiiUu
quod prodncunL ( p» fin. )
S. 6, ConsttmtosinferiorigTMianon obtinet-gratiamapudsnperiores,
popuiiis non potest asseqnl ut regatnr. (jp, fin.) (66).
S. 7. Idcircô princeps non débet ut non componat personam :meditans
componere personam , non débet ut non servïat^parentîbnsi meditans
( 70 )
parens ce qui leur est dû; pour cela, il ne peut se dispenser de
connojtre les hommes; et pour connoitre les hommes, il est
absolument nécessaire qu'il connoisse te ciel. ; • ,
; S»'^ 8. La raison universelle comprend cinq* thos^,^^ il en faut
tiôîs pour les pratiquer. Ces cinq, choses, qui forment la ralsoii
universelle, sont les devoirs du prince et du ministre, du père
et du fils, du mari et de la leninie, des aînés et des cadets, et
des amis entre eux. Les trois choses qui forment la vertu uni-
verselle, sont la sagesse, la ^nveiliance et la lorc^; et pour les
pnt^uer, HM^^uiiiMuhmoyei^. i v . •! > .7.1 :
ni. . . *, ..' h li-.'.j .. 1 r.l ... . >
'[ S- 9' Qu'un homme naisse sage, qu'il le devienne par l'étude»
qu'il ait éprouvé de la peine à le devenir* quorui il l'est, cela sè*
yi^n% même. Q^i'on prati^pie l<^^^v/îrtus^fiat,ureli^ment^ ppur
1" . rr
non débet -ni mon noscat fioroines ; meditans noxev* bomiiMs , noq d«f>et
ut non noscat coehim {67). ■ . '
S. 8. Imperîi f p. gtn.J peiietrans ratio quinque ; quod ad agenrium
eam f p. r. J irii : videlicet princeps miiiLsterque {p'^n.J, pater fiiius-
que (p-fin. ) ^ vîr. uxorque (p-Jûi-) , frater- maîor mtnorque (p.fn.)^
amicoriini iOQiot\xm^jg»'j(f. gtn.J juuctio ( p.fin.). Quinque^;?, r.y im-
perii (P'ffn.) penetrans régula (p. fin.) |ir«tlemia, pietas, fortitudo ,
tria (p. r.) iinperiî (p. gfn. ) pénétrantes virtiues (f' ^n.J quod ad
agendum eas r.^ \imxm. ( p. fn. )
S. 0- Sive nascatur et scia't, (p.r.) sîve disent et sciât, (p.r.) sîve
loborando et sciât (p.r.) quum -perwenit- ad iliud scire ezm, ( p. r. )
wekvm ( p.foi.J,Siye qmetc tiAgfA (p.r.) , sive lucri (causâ) (68) et agat
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ies avantages qu'on en retire , ou à fi>rce de travail, pourvu qu'on
les pratique » cela revient au même.
S. lo. Klioung-tseu a dit : Celui qui aime l'étude a fuit un
grand pas vers la sagesse. Celui qui emploie ses ^brls à la pra-
tique de. la vertu, a nit un grand pas vers la bienveillance. Celui
qui sait rougir , a 6tt un grand pat vers la force d'esprit.
S. II. Celui qui sait ces trois choses, sait l'art de se régler lui-
même; sachant se rcgler lui-même, il sait l'art de gouverner les
hommes ; sacliant gouverner les hommes , il sait gouverner les
empires et les royaumes.
S. 1 1. Tous ceux qui gouvernent les empires et les royaumes;
ont neuf règles éternelles et invariables à suivre : se régler eux-
mêmes ; honorer les sages ; chérir leurs parens ; respecter les
grands dignitaires ; traiter avec indulgence le commun des hommes
en place ; aimer le peuple comme un fils ; appeler près de soi
(p.T.)t sive conando xgrè et agat (p* T,) , ftfiMi-pervenit-«/ iUad
perfëctum opus, unum (p. fin.)
S. t o. Khoung-tstu ait (69) : Amans discere appropinquat ad pnidentiam ;
innitens agendo appropinquat adpietatem; sciens erubescere appropinquat
ad fordmdlnepi*
S. II. Sciens hxc \.nz(p. r. ) )am scit quîd ad colendum corpus ; sciens
quod ad colendum corpus , jam scit quod ad regendum bomines ; sciens
qiiod ad regendum homines , |am sdt quod ad regendum Imperium , ■
régna» Amnique (f»fau),
%. 12. Quicumque tractant imperium , régna , domusque , habent
■ovem cetitt-regÀM, iridencec: colère corpus (p- fin.)\ venennf ta-
pientes (p-f); diligere parentes ; honorare magnes ministres
(P'f')> uniri-ftt/n gregariis ministris (p.J.)\ filium-habere vulgus
populumque (P'f.)i accersere centum opifices (7c) (p-f')\ i>enignè-
( 74 )
tes artisans ; accueillir ies iStrapggrsj fithifin ixaiter le» gmids
vassaux.
S. 13. Si le prince se règle lui-m^me, les lois seront en vi-
gueur; s'il honore les sages, ses yeux ne seroai jamais fascinés;
s'il ciiérit ses parens, il n'y aura pas <le liaiae M«e «es «lïdlèset
entre ses ^[^ères.; s'il respecte les grands dignkimres, Tien dF^kiwt
ne rembarnisseni ; flTU tniife -avec 'indulgence 4e cpraimin «les
liommes en place , la reconnoissance des magistrats se montrera
dans Jfiur zèle à s'acquitter des cérémonies ; s'i! aime le peuple
comme un fils, le peuple en sera animé de zcle ; s'il appelle près
de lui les artisans, ses richesses suffiront à son usage; s'il accueille
les étrangers, les habitaas des quatre parties viendront se sou-
mettre ; s'il traite bien les ,gcaads ya«saiu^;, il sera re»pecti; dans
tput ïtmpire,
•$. i4- Se purifier et se tenir propre, avoir des vêtememnets,
ne se permettre aucun mouvement contiaireaux usages: voilà la
manière dese régler s6raéme;-1letiousser4es flatteurs, foivii^vo*
iupté, mépriser les richesses , estimer la vertu : voili comment on
anhne les sages. 'Honorer ia -dignhé -des -siens , augmenter Jaiws
oïdpeie ^-langinquo bomincs {p.Jn./i îninnMeriaiB -mmmiwis^
saOos jSm/./
^ 13. Eccolens.pcnoiiain» mox tegtah staliis; TcnenuB^o sspieniMj^
mox non dementabitur ; diligens parentes, mox omnes patres, fratr^
majores minoresque non altercabuntur ; honorando magnos ininistros^
nozroon caiigabit; unitus giegariis ministris » mox poçi^ti ^jf. rd.)
nddent'rinu graviùs; Jiium<-lislMns un(giis plebeipgBp^^m ceatuin
nomina (71) excitabuntur ; accersens centum opîfices» mox divitix usui
suificient ; benignè-exciprens r-Ionginquo homipes^ jnogc j^ij^tvior J/^
latera nibnihientur (p. r.) \ iiMinn<-scrnuu oimm nossUot , oun inn
peiiam tajBÙUiiiLjp».r,J»
' S* i4* 1*nnm (7)), fudAmi, câpat e s i, -oratnin, oMUie riim.aoa
moveri , quod ad colendum corpus. (^/'.yTn,^ Expelicre adulatores, amo-
vere voluptatem (74) , floccifacere divilias, etmagnipendere virtutem,quofl
ad iuciuiidiun &api«ntes ( p.fot.J. Honoraie eorum (7 ) ] digtiitatep 1 augero
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revenus, aimer et haïr les mêmes choses qu'eux: voîlà comment
on anime ses parens à s'entr'aimer. Créer un grand nombre d'of-
fîciers inférieurs auxquels on puisse faire exécuter ses ordres :
voilà comment on anime les grands dignitaires. Augmenter les
revenus de ceux ipii sont dioiw et fidèles : voili comment od
anime les gens en place. N'exiger de service du peuple que dans
un temps convenable , modérer les impôts ; voilà comment on
excite les peuples. Examiner chaque jour et rechercher tous les
mois si leur salaire et leur nourriture répond à leur travail : voilà
comment on anime les artisans. Reconduire les étrangers quand
ils partent, et aller au-devant d'eux quand ils arrivent, louer leurs
bonnes quaiités et compatir à leurs défauts : voilà les moyens d ac-
cueilli ier étrangers. Prolonger le fil des races qui s'Àeignent»
relever les dynastws qui.se détruisent, calmer fas séditions [qui
les menacent], fes aider dans les dangers, recevoir leurs ambas-
sades au temps fixé, traiter magnifiquement ceux qui s'en vont,'
modérer les redevances de ceux qui arrivent : voilà les moyens
de bien traiter les grands vassaux.
S* 1 5< Tous ceux qui gouvernent les tmjbtê et les myannes
ecMniHi redffîttts , cum eis amare tf-odisse , quod ad indiimbm psten-
tum amorem fp.pn.). Prarfectos numerosos ex-officio rem-gerentes,
quod ad inciunduin xnagnos vassallos (p. ^n.). Fidèles, sincerique,
angere redditus « quod ad ezdtânduin Btcntos ( p. fn. ). Tempore-
opportuno jubere , attenusre tribota, quod ad exdtanduni centum no-
mina (p. fn.). Quotidie examînare, quoque-mense explorare tribu-
tum diariutn correspondeat rébus, quod ad exdtandum centum opi-
ficM (p,jM.), Prosequi abeuntes , ob^am-îre venientibut, huÂve bons
et misereri non potentium , quod ad benignè-excîpienduin ?-fonginquo
homînes (p.fn.). Contînuare desinentes generationes, erigere deficientîa
régna, regere perturbaiiones , auxiiiari pericuia , gerere curiam {j6\ ex
Mmpoïc, opulentè-inctare abeuntes et parcè venienies (77) , quod ad
ainu smandum omnea vassallos (f.jauj*
5> ij. Quicunique tractant liiq>eriuni, régna domusque, iiabeni.
( f8 )
m nèùf règles irtVdi'lébles à obêimti ét |>dur le» olisctV»» »
<^.t^'.T«6iechM à^vteHeon a p«ii4f (Tmucej pmitatvèiv
4e: Il iniiHtifj ilî fô* n'y «pu pen«< d'awaHDiy OH' en «t bientât
nbikCi&Si'ron commence par déterminer ses pacelcttt^n tes pro"
Hmoera sans balbntier. Si l'on détermiite d'âvance ce qu'on doit
fait-e, on n'y éjirouvera pas de difficuhé. Si l'on a déterminé sa
conduite, on n'y laissera pas de taches. Si i on s'est fait une.ioiin-;
variable, elle, ne manijuera jamais. - ■ • i:;. .
$. ly. Si celui qui jDcçvpe.uQ aniploi subalteme n'acquurft
pas la co^fia|iGÇ de ses supéri«uni^,ie: p«uple ne peut parvenir,
à être bien gouverné; il y a une règfe pour cette confiance. Celui
qui n'est pas fidèle à ses amis, n'obtiendra pas la confiance de ses
supérieurs; il y a une règle pour cette fidélité. Celui qui n'a pas
(je çondescendance pour ses parens , ji'est pas fidèle à>es amis; il
y a uiie règle pour cette condéscçn^an^* Celui qu^ ne tr&^lle,
pas sincèrement i se corriger lui-méine, n'a pbint de condescen-
lianct |K>iir ées parians; polir cette sincère çontdMil il ysa une
règle. Celui qui ne recherche pas clairement ce que ^ett ^ le
nê9m MrtAk-rfegîilks »qiMd td •gtlidam (f. t.), (p, r,) unum (p.Jin.)*
t> Qtfvéttinqae irés pMctfAMftMW, tttftc Sttm} nèifi p^eiÊiSà^
dêrrltafc, tuncdesthmatoir. VerAb pHîis determinatis , tune non cadet ; rébus
priùs deterrrtinatis , tune non fâbof. Actîbus prîùs dcferinfnatls , lune
ndn dolebit; ratione priùs deterininatâ , tune non exliauiietur.
5. ÊtilAnte ihieriori dKgnHate non obiinet- Rdem à superiori,
populus non potest pervenîre ét fegi ( p. fin.) obtineat k superiorî ,
habetur régula. Non fidelis cum amicis sociîsque non obdnebit à supe-
irlor (p,fiH.)\ fidélis cotu anlkit lodisque , habètor régula. Non obse-
quena cum pamntibus » non fidélts cum socBs ainfaÎMiae , (p, jm,)
obsequenscum parentibus, habetur régula. Revertens ad personam , non
reclus (78J,non obsequens cum parentibus, (p-fin,J
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vrai bien ne peut se corriger lui-même avec sincérité ou n'arrive
point à la vraie perfection.
S. i8. La vérité, c'est !a loi du ciel; le vrai, c^est la loi hu=
maine^wr excellence). Celui qui est véritable ment parfait, atteint
son but sans efforts, y parvient sans réflexions, atteint la loi
avec tranquillité, et est véritablement un saint. Celui qui y pré:
tend , doit citoisir les vertus et s'y attacher avec force.
S. ip. Ildoit beaucoup apprendre, soigneusement interroger;
méditer avec respect, distinguer avec clarté, agir avec solidité.
S. 20. II est des hommes qui n'étudient pas, ou qui, en étu-'
diant, ne font pas de progrès : qu'ils ne se rebutent pas. Il en
est qui ne font pas de questions, ou qui, quand ils en font, ne
saisissent pas bien le sens des réponses : qu'ils ne se rebutent pas.
II en est qui ne méditent pas, ou qui, en méditant» n'atteignent
aucun but : qu'ils ne se rebutent pas. li ai est qui ne distinguent
point ou qui distinguent sans clarté : qu'ils ne se rebutent pas.
rectus personatn , habetur régula : non dtrus In Iwnitate, non redps la
corpore { f-fin.)
S. 18. Rectum (p. r.) cccii (p. g.) régula (p. fn.). Rectum (p. r.)*
(p.r.) hominis (p-r.) régula (p. fin.) (79). Rectus (^/», r. ^ non nititur
et assequitur ; non cogitât et pertingit, cuin quiete assequitur regulam,
sanctns vir (P'fn.) (80}. Pemctus (p. r.) . (p. r.) deligit virtntem et
fiiniier lenet (f, r,)» (p, r,), (p,jaù),
$. 19. Amplum studere (P'T')t scrutari quaerendo (p.r.) diiigenter
cogitare (p. r.) , dMè «bcutere (p. r.) , soUè agere (p. r.).
S. zo. Habentur non studentes , studentes ( p. r.) non possunt , ne
i\s,Và.i\i(p,^n.J. Sunt non interrogantes , interrogantes (p.r.) non diS"
cunt, ne liittnt ( p.f. ) \ «unt non cogiiinies, cogitantes , ( p-r, ) non
ftiBequttatnr, ne éMM,(f»f) \ sunt non. * .
L
( 92 )
il en est qui ne pratiquent pas , ou qui pratiquent sans solidité:
qu'ils ne se rebutent pas; ce qu'un autre feroit en une fols , iis
Je feront en cent; ce qu'un autre feroit en àbc feis , ils le feront
mille.
S. 2 1. Certainement celui qui suivra cette règle, quelque
peu éclaire qu'il soit, acquerra de l'intelligence ; quelque foibie
qu'il soit , il acquerra de la ferce.
Ceci est le chapitre vingtième ( a).
Chapitre XXI.
L'intcHigence qui naît de la perfection morale s'appelle lu-
mière naturelle. La perfection qui vient des lumières s'appelle
instruction ou lumière acquise. Celui qui a la perfection de la
vertu est, par cela seul, éclairé ; celui qui est vraiment éclairé ,
4Qit tirivér i fo perfectioii.
distinguentes , distinguentes (p>r.) non clarè-percipiunt , ne sistant ; sunt
non agentcfl, agentes nea tdÙdif ne sistant. Homines unicâ-y/V< potuere
(p. r./,ifÊt centedml //. r,J; «Ut dedml-rirc potnerunt, {p, ipie
S. a t. Reverà valet hanc reguhm , {p. /,} qnamvb nufis-z/r, profecn»
«larus-evadei ; quamvis debilis , profècto fortis.
Deztroi»ùa (part. »d.) bi£ decimum capituJiun. .
Caput XXI.
Ex perfèctione clams, vocatnr^ p. r. ) natura. Ex claritate perfectus,
Tocatur (p. r.) instructio; peiftcUUj tune dams. (p.f.JCiaxntf tune per-
Dextrorshs (pmt.mi,} bb dednmm priimim capkafaiiM.
(a) Les paroles Je Khoung-tseu y sont rap-
rtécs pour suivre la loi du cranJ Chûn , de
•WMg, de Wou wang et Tckrou-hmng.
Oh y édaircic U trace qu'ib ont iaiaée pir Ta
f roi o n p OD la rdève et oa rindifuc; ~
* * - - — ^ n «1 ■ al ■ I ■ ni In
clair et
d'obscur, de oetit et de grand, pour com-
pléter k sens da <{oazicroe chapitre. Dans ce-
lui-ci, où il est parK de is TéritàUcpeifcaiOB»
il y a eocorc des cfioscs sabdkt« «Btls 1
KM oMBfkt à la finda U«n.
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j Ceci est le vingt-unième chapitre (aj.
Chapitre XXII.
S. I. Il n'y a dans i'univers que celui qui a atteint le conible
de la perfection, qui puisse connoître à fond sa propre nature ;
cefaii ^ui connoit à fonil sa propre nature , peut connoHre aiusi
celle des autres hommes ; il peut approfondir la nature des
choses ; il peut , avec ie ciel et la terre , contribuer à la muta-
tion et à la producti(Hi. U pourra fermer un troisième terme
digne du ciel et de la terre.
Ceci est le vingt-deuxième chapitre {bj.
Chapitre XXIII.
Après ces hommes du premier ordre, viennent ceux qui di-
rigent leurs efforts vers une seule vertu , et qui peuvent la porter
à la perfection. Cette perfection se manifestera , elle sera con-
Caput XXII.
Sol&m /ff-oribe univcno svmmè perfêctiis est qui ponh cxbsnrfre tum
naturam : potest exhaurîre suam naturam , tune poterit exhaurire hominum
(p-i') naturam: potest exhaurire hominum (p. g.) mwxtzmy tune poterît
exhaurire rerum^ naturam: potest exhaurire rerum ( p.g.) nzixxnm,
tune poterit ad adjuvanduin ce^ temsqm ( p. g. ) crestionem consent-
tionemque : potest nd adjuvandum cae!i ternrque;^ P-g ) creationem conssr*
vationemque , func poterit ad-jungi cocio tt-\trnc \.eTnM'\\xm ( p,J,J,
Dextrorsiis (part, ordin.J vicesimum secundum capitulum.
. Caput XXIII.
Eis subséquentes p>ertingunt deflexa (82): deflexa possunt habere perfèc»
tionem. Perfecta tune apparei : apparens tuneprodibit: prodiens tune illa*
minabh ; ifluminans tnnc movebtt ; movens tmcconvertet ; eonvertens tune
(a) Tseu-su a pr&enté }u5au'ici le sens des reprend ce sujet pour écUircir le sens de ce
Etroles de Kàoung-iseu sur u loi céleste et dernier,
i loi humaine. Dans ia dome chapitres lui- {ij Dm ce chiftoe il CM fêM de k loi
nnt» ea wm let peralci de Tke-w ^ui du dd. ^
(96)
nue, efle brillera* eUe ^mouvr»» elle chtngerm Jes oosun^ elle
opérera des conversions ; mais il n'y a dans l'univers qu'un homme
:réritablement parfàit qui puisse ainsi opérer des conversions.
' Ced est le vingt-trinsième chapitre (nj.
• Chapitre XXIV.
, I. La vertu d'un homme qpi a atteint le comble de la
perfection, s'étend jusqu'à prévoir l'avenir. L'élévation des dy-
nasties et des femiiles se montre fiar de favorables prÀages;
leur chute s'annonce par des signes funestes qu'on voit dans
fherbe CAi, et sur ia tortue /et par des mouvemens qui se font
sentir dans tous les membres. Mais l'homme qui a atteint îa
perfection , pressent les calamités ou le bonheur qui doivent
arriver ; il prévoit le bien et le mal ; et c'est en cela qu'il est
semblable à un esprit.
Ced est le vingt-quatrième chapitre fij.
nui^ota^^SQliun ot})is unhrmi sommé perfectns est fvi^poiest con-
Dedrofsbs ffmt. mLJ i^cesimum terdum cspitulum.
Caput XXIV.
S. I. Summè perfecti f p. g.) ratio potest adprx-scire. Regia famifia pro-
ximè erigenda, profecto habentur iausta pnesagia. Regia àmilia proxicnè
peritura, profecto Iiatiemur inftusla prognostica, apparent in Chi testu-
dineqne, morentiur In qnstuor mcmbm; cabmius felidnsque proadmè
instans, honum profecto prx-noscitur , { p. r. ) non bonum, proftclO
pne-noscitur. ( p.r. ) Ideô summè peiiëctus instar sptritûs.
Dextrorsùs (paru »rd,J vicesimmQ qnartom capitulum.
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( 8p )
Chapitre XXV.
S. X. Cette perfection est son propre achèvement, et cette
règle se sert de rè^e à eile-méme.
S. 2. La perfection est ia fin et le commencement de Unîtes
choses ; sans ia perfection . elles ne seroient pas. Et voài
pourquoi le sage y attache une si haute importance.
S. 3 . L'homme vraiment parfait ne se borne pas à sa pfO|M«
perfection ; il cherche encore celle des choses (de l'univers).
Tendre soi-même à la perfection , c'est l'effet de la bontc; y faire
tendre les choses , c'est l'effet de la sagesse. Et voilà les vertus
naturelles, la règle de nos rapports intérieurs et extérieurs; c'est
d'après cela qu'on dirige ses actions, suivant les circonstances.
Ceci est le vingt-cinquième chapitre (<i).
Chapitre XXVI.
S. r . Ainsi celui qui a atteint le comble de ia perfection» ne
se relâche jamais.
S. 2. Ne se relâchant pas, sa vertu est durable ; durable, elle
est manifeste.
Capot XXV.
5. I. Perfectio (87) (p.r.) iptiiis complemeniuin , (p.f. ) et régula
îprfu* régula z'/»./ A
S. 2. Perfectio ( p. r. ) rerum / p g. ) finis principiumqae; non peff^
fectio, non res. Est causa sapiens perfectionem ( p.r. ) fâcil preriosè.
S. 3. PerfectusY p. r. ) non ipse perticit sese , et sistii (p. f. ) ; qua^
propter perfich rea. (p^f-) Perficere sdpsuin, fnetas; ( p.fi^ perfioere
res , prudentia : ( p.f') nalunt (p. g.) virtutes (p.f.) uniendi exteriora
înterioraque ( p. g. ) régula ( p» f'J\ i4eô t^mporibus exiactn,{p, r,)
convenientia {p.f)'
Dextroisùs {part, ord.) vicesiinuin quintum capholom.
Capot XXVL
S» I . Propierea somma perftctio nunquam ceésat.
S* 2. Nunquam cessans, tune pertefcnt ; pemeveransi tune, r . . . .
Ce chifim «rate de b U hapialR^
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s. 3. Manifeste, elle s'étend au loin; étendue au loin, elle
est grandie et profonde ; profonde et grande , elle est sublime et
brillante.
S- 4' Grande et profonde, elle soutient l'univers; sublime et
éclatante, elle le protège ; étendue ét dundUe, elle le conduit à
la perfêction.
S. 5. Grande et profonde, on peut la comparer à ia terre;
sublime et éclatante , on peut la comparer au ciel ; étendue et
durable » elle est sans bornes.
S, 6. Étant telle, elle se manifeste sans qu'on la voie; elle
change les cœurs sans se mouvoir; elle arrive à la perfection
sans agir.
S. 7. D'un mot on peut exprimer la loi du ciel et de fa terre;
son action dans la production des choses n'est pas double, mais
sa manière de donner l'être aux choses est incompréhensible.
S. 8. La voie du ciel et de la terre est vaste , profonde ,
sublime, brillante, étendue, durable.
testificatur.
S- 3. Testîficans tune amplianir extendîturqxie ; anipïiata exiensaqueî
tune iata profundaqae; iata profundaque, tune sublimis claraque.
S. 4' Lau profundaque quod ad sustentandas res : ( p.f. ) subiimis cia-
nqne quod ad proiegâidM res : ( f*f*) ampliau peneveiaiisque quod ad
perficiemiat res (f'f*)*
S< Lata profiindaque xquiparatur terrx : sublimb daraque, kqul*
paratur cœfo : ampla perseveransque, sine termine.
$. 6. Sicut hoc f p.r. ) non apparet, tamenque daresctt ; non movetur*
tamenque convertit ; sine aciu, tamen perficit.
S. 7. Cœii terncque (p. g.J uùo potest unico verbo et exhauriri. (p.f.)
Hac eflSciendb rébus non duplex, at hujus creatio reram non judicatur.
S. 8. Coeli lerneque (p. g. ^ ratio Iata, (p,f ^profùnda, (p,f.)wlJi-
tét, ( p,f, } dam, {p.f,J»mfh, (p.f,)ym»mm (p-f*)*
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S. p. A présent, ce ciel que nous voyons est une étincelle d'uTie
lumière éclatante. Si nous regardons son immense étendue, le
soleil, la lune, les étoiles, les planètes y sont suspendus: l'univers
en est enveloppé. Ce globe n'est qu'une poignée de tenre ; mais
si nous regardons sa largeur et sa profondeur, il soutient le mont
Hoa-yo sans en être surchargé ; il renferme les fleuves et ies
mers sans en ^tre inonde ; il soutient toutes les choses qui forment
le monde. Cette montagne, qui n'est qu'un fragment de caillou ,
si nous regardons sa largeur et sa hauteur , donne naissance à
des plantes et à des arbres, loge des oiseaux et des quadrupèdes,
engendre dans son sein des mines et des pierres précieuses.
Cette eau est comme plein le creux de la main ; mais si nous
regardons ses abîmes immenses, les énormes tortues, les cro-
codiles, les hydres , les dragons, ies poissons, ies tortues com-
munes y vivent , de riches trésors y prennent naissance.
S. lo. Le livre des poésies dit : Le pouvoir du ciei suprême
est continuel et sans bornes.
C'est-à-dire qu'en cela il est digne du nom de Ciel. *
Comment n'auroit- elle pas été manifeste ,
ht vertu de Wen-wang qui étoit exempte de mélange/
C'est-à-dire que ce qui faisoitque Wen-wang étoit véritablement
$. 9. Nanc lioc ctdum haec lucts rl-fUlgoris ttntilla - porth (88) .• perve-
niendoWejus sine termino, fp.f.J Sol, luna , stell7,sydendetinentur:
f p.f- ) decies- mille res teguntur. ^ p. f, ) Nunc hxc terra unius pugillî
terrei (p- g- ) quantitas , perveniendo ad ejus latitudinem, profunditatem ,
w9Xim\zx [mmtem £ctumj Hoà-yo (89), et-tamen non gnvamrzrecipic
flumina mariaque,tainen non exundatur ; decem-millia rerum sustentantur.
( p.f. ) Nunc hic mons^ unîus frusti lapidei ( p. g. ) quantitas : perveniendo
ad ejus latitudinem maipaitudineinque , plaiitx arboresque nascuntur ;
(p. r.) aves quadnipedesqne commorantur, r.^pretiosa recondlta pro-
6e\inx. (p.f.) Nunc hxc aqua, unius Y'^&^^^(p- g-) quantitas: perveniendo
ad ejus non xslimandam [magnitudinem] , testitudines majores (90),
crocodili (91 ], serpentes (92), dracones (93), pisces, testudines (94)
procreantur y(p.f) opes dtviiicque nascuntur ( p.f,)»
$. 10. Oda ait (9;) :
(94 )
Iu!-méme , c'est que ia pureté de sa vertu étoit non interrompue,
comme celle du ciel.
Ceci est le vingt-sixième chapitre (a),
Chapiteb XXVII.
S. I ."^ Qu'elle est grande la voie du saint !
S- 2. Elle est comme l'océan ; elle produit et conserve toutes
choses; sa sublimité touche au ciel.
S. 3. Qu'elle est grande et riche! Elle comprend les trois
cents cérémonies du premier ordre, et les trois mille rites in-
férieurs.
S. 4' Attendons un homme qui soit tel» qu'il puisse suivre
tefte vole.
S* 5 . Car il est dit que, si l'on n'est cbué de la suprême vertu ;
on ne peut parvenir au sommet de la voie (du saint).
S* 6, Cest pourquoi le sage estime la loi ou la vertu natu-
SoDus c«Ii (p. g.) jusstts in non desinit : scilicet dicens : oeelum (p. r.)
id-eè est cœlum. ( p.f.) Oh! proh non manifesta! Ven régis (p-g»)
virtutis { p- g- ) puritas , scilicet dicens : Wen rex ( p. r. } icî-oô fiait Ven
(talis scilicet et tantus vir], ( p.f.) puritas quoque non detecit.
Dextffortiu (p4Ut. wd, ) vicesf mum sextum capitnlttnu
Caput XXVII.
S. I. Msgnaoh! sinctîviri^/.^.^ virtus.
S. s. IminensttmdiflSt^!^/.«i£R.^prodncitditquedeGem-niiniarer^
eminens peningit ad cnfaun.
S. 3. Abundantia magnitudoque magns riuuofficbqoe Mr
centum , ritus officiaque ter mille (97J.
S> 4* £xpectandus liic vir et post^ perfidetur ( ^8 ).
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relie qui le conduit à la science ou à la vertu acquise* Parvenu
à ce qui est large et vaste, il ne laisse pas échapper ce qui est
subtil et cache : parvenu à ce qu'il y a de plus sublime et de
plus brillant, il suit la voie de l'invariable milieu ; il étudie les
anciens préceptes , et connoît les modernes ; il attache de l'im-
portance à ce qui est grave , et prise beaucoup les cé'émonles.
S. 7. Ainsi, placé dans un rang supérieur, il n'est point or-
gueilleux; dans une situation inférieure, il n'est point rel>elie.
Si le royaume'est bien gouverné , ses paroles suffisent pour son
â^ation; si le rc^aume est mai gouverné, scm ûlence suS&t'
pour assurer -ion repos. Le livre des polies dit :
Êdûiré et prudent,
il dut sa conurvatàon à ses fatMt.
Cela revient à ce qui a déjà été dît.
Ceci est le vingt-septième chapitre (n).
Chapitre XXVIII.
S. 1 Khoung-tseu a dit : L'ignorant qui aime à se servir de
son propre jugement, l'homme du commun qui s'arroge ce qui
ne lui appartient pas, le moderne qui veut ( inconsidérément)
J. 5. Ideôdicitur :si non summavirtus , summa lex non coalesceti /j.yi^.
%. 6. Ideù sapiens vircolit virtutlsnaturam et regulam explorât, studens»
Assequens latum magnuinque et exhaurit subtiilimuni minuiissimumque.
P^ngens subiiine chrumque, et inscquhttr médium consuns. Assueacit
veteribos et noidt nova ; vehementer molitur gravis sd amplificandum'
ritus.
S. 7. £tsi causa commorans /A-superiori, non superbit; existens-m
infèriori>non calcftnt : regnum habeai l^et , efns verîn suffidnnt ut pro>
moveatur; regnutn careat legibus* ejus sUentium suffîcît ad conservationem.
Oda ait (99 ) : Quia întelligens ac indagator (Tchoung-chan-fou ), idci|CQ
conservavit suam personam. Hoc illud (p.r.) dixiinus. (p-fin.)
DextTOTsiis (p, 9rd.) vicesinram septimum capitulum.
(a) Ce chantre tnùe de ia lot hiuiuine.
N
( p8 )
rétablir les anciens usages, et d'autres seinblabies , se préparent
de grands malheurs.
S. 2. A moins detre empereur, il n'appartient à personne
d'imaginer des ctîrcmonies, de fixer de nouvelles mesures, de
corriger les caractères.
' S. 3. Les chars impériaux suivent tncost att|oinrd'hui les
iDémes traces; les livres sont écrits avec les mêmes canwtèies,
et les mœurs sont les mêmes.
i S* 4> Ceux qui possèdent la dignité des anciens empereurs
sanâ avoir leurs vertus, ne doivent rien innover dans les céré*
monies et la musique ; et ceux qui possèdent leurs vertus sans
avoir leur dignité , ne doivent rien innover non plus dans la
musique et les oérémonies.
S. 5. Khoung-tseu a dit : Je pense avec plaisir aux usages de
la dynastie des Hia; mais le petit royaume de Khi n'en est
qu'un reste insuffisant. J'ai étudié les usages de ia dynastie de
Yen, et il n'en reste de traces que dans la principauté de Soung.
J'ai -àudié les usages de la dynastie des Tclieou, et comme ce
sont ceux qui sont actuellement en vigueur, ce sont aussi ceux-
là que f ai i suivie.
Caput XXVIII.
5. I, Confociuf ait : Rudis et amans seipso uti : vilis et amans mbi mm-
pare, natus in pncsentis ^ p. g.) sxculo, revertens-ad priscorum j^p.g. )
. rationes , sicut illud ( P'r. ) calamiutes pervenieni-a^/ ipsoruin personas
(p.r.)(p.f.)
S, A. Nid imperator, ne exco^t rttus, ne efformet mentuns (ioo> ,
ne corrigac characteres (ici).
S. 3. Prz?;entis i/nperii cnmis easdem orbitasi libri, eosdemchanctefet}
nores , easdem rations.-
S. 4. Etsi habeat eorutn digniutem, si careot eorum virtute , ne audeat
ftcererittu masicaiiiqtte ( p.f. ) 'cxs,i habeat «Ofom virtutem, si careat
eorum dignitate, etiam ne audeaifacere ritus musicamque^/;.//
S. 5. Confucius ait : Ego refero (102) Hia ritus. Khi (loj) non suffi-
ciens tesiimonium. ( p.f. ) Ego studui Yén ritilMis: babentnr
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Ceci est le vingt-huitième chapitre (a).
Chapitre XXIX.
S> I**' Il y a trois choses de grande importance dans le gou-
vernement de l'empire ; et ceux qui les suivent, commettent peu
de finîtes.
S. a. Plusieurs lois excellentes qu'avoient établies les anciens
ou que proposent des hommes supérieurs, manquent d'authen-
ticité; elles ne peuvent donc obtenir de confiance, et ie peuplé
ne les suit pius. Des choses excellentes proposées par un homme
sage , d'un rang inférieur , manquent d'autorité; elles n'obtiennent
pas de confiance, et le peuple ne les suit pas.
$. 3. C'est pourquoi le bon prince met la i)ase de sa conduite
en lui-même; il l'établit parmi les peuples sur l'autorité de son
exemple; il se règle sur les rois fondateurs des trois premières
dynasties , mais sans obstination ; il dirige ses actions d'après le
ciel et la terre , et sans relâche ; il se règle sur les esprits , et ne
trouve aucun sujet de doute , et il n'^wouve aucune inquié-
Soung (io4} exsrantia. ( p* /•) £go studui Tchtôu ritibut; nunc utuntur,
(p. r.) ego sequor Tdieott.
Dextrorsin ( p* Ȏ,) ncetimom octtviun cqKinlimi.
Caput XXIX.
S. I. Gubernare traperium habel tria gravia (105) (p.f.), et iI6 ptuoe
ça\pK,(p.f)(p,f»)
S. 2. Superiora { p- f ) { p- r. ) qunmvis exirnia carent testimonio; ca-
rentia testimonio, non fides; non fides, populus non sequitur. Inferiora
( P-J' ) ( P' bona, non reverentia: non ieverenttB,non fides; non
fides, populus non scqnitnr.
S. }. Ide6 perfècd régis ( p. g. ) ndo fiindativ in perranâ; testificator
ingregario populo. Regulatur ad très reges, et non aberrat ; erigit cnin
coeb temqne, et non perturbatur ; stabilitur in ipsis spiritibus, et
. M U su}et n'est paiDtdiAUot^'c«Mdn'pi4cédeàtctéitBh^
la loi de l'iMHsnac.
( )
tude dans l'attente du saint homme qui doit venir à 1» fin des
. S. 4- Se réglant sur les esprits sans avoir de sujet de doute»
il connoît le ciel ; attendant sans inquiétude le saint homme,
qui doit venir à la fin des siècles , il connoît les hommes.
S. 5. Ainsi les mouvemens d'un grand prince doivent être
la loi de l'empire, ses actions doivent en ctre la règle , ses pa-
roles doivent en être le modèle , de gcncratioii en gcncration.
Qjie ceux qui sont éloignes soupirent après lui; que ceux qui
sont près n'en soient pas l^és.
S- 6. Le livre des poésies dit :
Qu'il (l'Empereur) soit loin, il n'est personne tjui le hdisse;
Qu'il soit près, il n 'est personne à qui il apporte du dommage,
Oai , continuellement , et de jour et de nuit.
Il est l'objet de louanges éternelles.
II n'y a pas de grand prince qui n'acquière ainsi une gloire
rapide dans l'empire.
Ceci est le vingt-neuvième chapitre (a).
non diiliitat; centmii sccafa ad e:tpeclaiMlain sanctnm viram et non de>
mentsitir.
S- 4- Testificatus k spiritibas et non dubiut: coffnosdt coeltiin. ( p.^ )
Centum sxculis ex expectatus [vel expectandusj sançUM vir(iotf)« et
non dementatur : cognoscit hominem (p.f. ).
S. 5 . £st causa per^tus vir moyens, et saeculis estiuiperii regulaiagens«
et szculis est impcrii les; Jbqaeiu, et «eculit est împerâ nonna : remoti
(p. r,) tuiK lubebantspeni \ pn^ptores (p»r») tune non fistidfeat
$. 6. Carmen 311(107) : Sit illic, haudodium ; sit hic, haud dammim , oh !
Papse 1 diu noctuque in perpetuuni fineni inagnificatur. Perfectus vir non-
dum fuit, non hocootodo et citissimè habuerit iàmani in ùnperio. ( p-r,)
(4 GeduDkKM nttMhe k c«i«Ih4Vb tepBfcédcw: UmgÊm'Mmki tmÊÊttmf it if
tnile mhI d« n lui biuniiic.
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Chapiticb XXX.
S. I.*' -Le phflosophe rappeloit les temps éloignés de Yao et
de Chiin : mais il louoit les temps plus rapproché de Wen et de
Vou. D'un c6té, il imitoit le ciel éternel ; de rautre, il s'accom-
modott aux variations de la terre et de feau.
S. al Ceit ûnsi qu'il n*etit rien que la terre ne ooiitienne et
ne supporte» que le ciel ne couvre et n'enveloppe ; c'est ainsi
que les quatre saisons se succèdent tour à lXHir« et que le sofaiil
et la lune brillent altematilvment.
S. 3. Toutes' les choses produites ensonble ne se nuisent pat
les unes aux autres; le cours simultané des s^sons et des astres
ne se contrarie pas. Une vertu bornée est comme le courant
d'une rivière; une grande vertu est comme la marche immense de
l'univers. C'est par çes vertus que le ciel et la terre sont girands.
Ceci est le trentième chapitre (aj.
(Pf)
Dextrorsùs (p, wi.) vioesimum nonum capitulum.
Caput XXX.
S. f . Confucius colendo proponebat illustrandos Yaô Chûnque ; refe-
rebat Vén Woùque ; suprk ituiubatur cocli tempora : inirà se-conformai)at
aqwe terneqne.
S. 1. Quem-admodom cnlum terraque ( p.r. ) nihU non.contfnet, sus-
tentatve, nihilnon tegiteHUlliiîC;queni-admodum quatuor tempora (p.r.)
successivè procédant : quon-idinoduin «ol lunaque (p, r,) alternatin iUu>
minant.
$. ). IDecieS'iniUe res unàalunttir et non mutuÀ nocent : rationes sininl
aguntetnonmuoi&perlnrbuiittr; tenues virtutesfluenib em«iuifto;iiwgpia ■
virtns nagiilficat conversioneiii. Hoc % codmn cenaque (p, r,Jipu>d^^inpiitt
sont magna. ^. ....t.
^ Cto cbipim ml» de fa M éi cH
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Chapitre XXXI.
S. I." 11 n'y a dans l'univers qu'un saint qui puisse com-
prendre, éclairer, pénétrer, savoir, et suffire pour gouverner; dont
ia magnanimité, la libéralité, l'a&bllité, la bonté, contiennent
tous les tiommes ; dont fénergie , le courage, ia forc^ et là cons-
tance, puissent sufBre p6ur commander; dont la pureté, ia gra-
vité, l'équité, la droiture , suffisent pour attirer le respect ; dont
l'éloquence , la régularité, l'attention, Texactitude, suffisent pour
tout discerner.
' S> A' Son esprit vaste et élèiulu est une profonde source de
diosea qui paroissent cliacune en leur temps.
S. 3 . Vaste et âendu çpmme le ciel , profend comme Tabfme,
le peuple, quand il se montre, ne peut manquer de le respec-
ter: s'il parle, il n'est personne qui ne le croie; s^il agit, il n'est
personne qui ne l'applaudisse.
S. 4* Aussi, son nom et sa gloire inonderont bientôt f em-
pire, et se répandront jusque chez les barbares du midi et du
, Dextroisiu (f^ «rdm,) tri-genmum capioilitiii. •
Caput XXXI.
S. 1. Solum imperio summè sanctus est [qui] queat percipiens , clarus ,
pmpkax, pnidens, sufiîdens m habeai aactoriutem: {p.f.)nsua,
magnanimus, comis, benignus, sufTicîens ut habeat quietem: emittens,
fortis, robustus, constans, sufficiens ut habeat coactionem r^/?.//' purus,
gravis, justus , rectus , sufficiens ut habeat honorem : {p./.) decorus, dis-
posiuu, ndaums, diaoeptans , suffidem ut falitat ébiincdonem. {p. f,)
S. *. Amplus, extensus, profundus, origo, et opponnnèexerit. (p.r.)
%, 3. Amplus, extensus, velut coelum; profundus, prigo velut abyssus.
Appareos popub» nemo non veneratur : loquens
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nord, par-tout où les vaisseaux et les chars peuvent aborder,
OÙ les forces de l'homme peuvent pénétrer, dans tous les lieux
4]ae le tàd couvre et que ia terre supporte , édairés par Je soleil
et. la lune, iêrtiiisés par la rosée et le brouillard. Tous lés êtres
ont du sang et <pii respirent, ilionoieront et f aimeront; et
f on pourra le comparer au ciel.
Ceci est le trente-unième chapitre faj*
Chapitre XXXII.
S. I II n'y a dans l'univers que celui qui a atteint le comble
de la perfection , qui puisse découvrir et démêler entièrement le
grand tissu de l'univers, en établir le grand principe, connoître
les productions et les conservations du ciel et de la terre : il a
en lui de quoi suffire à tout cela.
S. 2. Sa bienveillance est par&ite • sa profondeur est comme
f abime , sa yaste étendue comme le ciel.
et populo nemo non crédit : agent et pcftulo nemo non fatatnr.
S. 4. Estez-Iioc frimi nomenque Oceani-iMttr exundabit per me^Rom
regnum; extensa pervenient-ad barbares exterosque (io8); naves currus-
que quocumque perveniunt, hominum vires quocumque pénétrant^
cœhim {p.r.J quidquîd tegit; tellus fp. r.) quidquid snitinet; sol lunaqne
quiclquid iÛuminant; pruina rosque quocumque Addum : quicumque
hnhent sanguinem spiritumque (p, r,), nullus non venerabitur amabitque.
Ideùdiciturxquipararl cœlo.
Dextrorsùs (p, ord.) tri-gesimuni prîmum capitulum.
Caput XXXII.
S. I . Solus iraperio rammè perfêctus , est [qui] queat ordiri contexereque
mundi (p. g.) magnam texturam (i 09) , erigere imperii (p. g.) magnum
fundamentum, scire coeli terrxque ( g' ) creationem
Ce chapitre se nmche à cette comp*- | à «B rafaMan ^ coule j il tnite vasà. de U
nwwdBclupiireprccMeatidebpeiiievcm | THU'dadal,
( IIO )
s. 3. Mais, à moins d'être vraiment intelligent, t^clairc,
saint, sage, et de porter ces vertus célestes au plus haut degrc,
cjul pourra jamais les connoître!
Ceci est ie trente-deuxième chapitre (û).
Chapitre XXXill.
S. 1." Le livre des poésies dit :
Elle couvroit sa robe broJce d'un surtout grossier ,
haïssant le faste et l'éclat de ses ornemens. Ainsi la vertu du sage
aime à se cacher; mais elle cciaie chaque jour: la conduite de
l'homme vulgaire est toute en ostentation , et chaque jour elle
s'évanouit. vertu du sage est simple sans être fastidieuse;
elle est mesuré, mais agréable , grave et régulière. Celui qui
sait rapproclier ce qui est éloigné, qui sait l'origine des lois,
qui sait faire ressortir les choses subtiles, pourra entrer dans ie
cliemin de la vertu.
S. a. Le livre des poésies dit :
COnservationemque : talis ( p. s. ) erit cui innitetur.
S. 2. Valdè vehetneus ejus pietas : vaidè profundus ejus abyssus : valdè
amplum efiis Ctthim.
$. 3. Si non reverii penpicax, clarus, sanctua, prudent, aitè^peneunns
cœli vîrtutes \ \ \ 6) : fp. r. ) hune quis poterit cognnscereî ( p»r ),
Desnrocsùs (p, ora.) tri-ge&iinum secunduin capitulum.
Caput XXXIII.
Carnienalt: Indnta-toga varlegata superindnitvestem-siinplicem (111];
odit Cfus^odi ornatus (p. g.) apparenttatn (p.f. ). Ideô perfectî viri ( p. g.)
virtus occvAli. ( p. adv.) , et/n-dies manifestatur. Improbi viri ( p. g.) virtus
speciosa^/. adv.)y et in-dies evanescit. Pert'ecii MÏt\(p.g.) virtus insipida,
non fittiidioga, exilis et vennsta, mdis et legniùis* Nosdt al»senlîiun
(P'g») proximum, noscit moniin*
(a) Ce cKapicre cieot i CCS pMDk» d'un des
pr4c<dcnj : Unt grandi mm mfmtKie ks en-
vmhtu, p. 1^9. Il traite en mine temps ik la
loicâcsiB. L« précèdent traite de la vertu du
laint ; cefaii-ci traite de celle de l'homme qui
a atteint le cuniMt Je Ij perfec tion, l'^fct -
liveoieat, la vgic de la {lerici-iion oc peut être
connue que par un saint ; et la saUlmc ▼eitn
du saiu iM pcat cm pnriquée qw pr ccht
qni s mehit b «aaàiààt hverfecsioii. Atait
ce ne sont pas deux cFioses difterentes Dans ce
traité on {tarie du siinl , comme ayant atteint
le [niint le sulilime de la loi céleste; de
turtc qu'il cit impottible d'y rien ajouter.
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Quoique cackéJûns un heu profond, ( le poisson) s'aperçoit ioat a^tf*
De même, si le sage, examinant scrupuleusement son cœur, n'y
découvre aucune tache, ii n'y a rien dans son cœur dont il doive
avoir honte ; ce que le sage ne peut apercevoir, y a-t-ii un seul
homme qui puisse le voir!
S. 3. Le livre des poésies dit:
Soyei attentif Jusque dans votre maison;
Qtil n'y ait rien , même sons fotn roi/, dont mu puissiei rongur.
Ainsi, le sage est encore réservé Ion même qu'il n'agit pas» et
sincère même quand il se tait.
S. 4* Le livre des poésies dit :
Celui qui préside à une cérémonie, sans avoir besoià de parler,
Fiât en sorte quil n'y ait pendant le temps du sacrifiée aucune dispute.
De même le sage, sans donner des recompenses, anime le peuple
par son exemple ; sans se mettre en colère, il est craint du peuple,
plus que les haches et layouéS»
S. y Le livre des poésies dit :
Une seule vertu cachée, est le modèle tUs cent vassaux»
(p.g.) on^num. , nosdt sublilhim (p* g») manîftsiationeiii : powst ad-
intrare virtutem. ( p.f. )
Carmen refert (112) : immersus iicet delitescat^ p.f. ) , etiam omninô
(p.r.) in-Iucem-prodiL Ided petftcmt vir intiina examinsni, non mbr*
bum , non pndeat» in corde. Perfèctus vir (p. r.) quod non potest perve-
nire (p. r.), hoc solum homines (p-r. ) quod non vident! ( p, interrpg.)
%. }. Carmen ait ( 1 1 3 ) : vide cum -ades tux domui , ut non erubescas
in domûs diversorio : ideô perfectus vir non movet et veaeratur , non
loqttitiir et fiddit.
$. i. Camen aie (i i4) : ingredimis movemqne non loqiaitttr; tempera
nulla est contentio. Est causa perfectus vir non largitur et populus excita-
tur ; non irascitur , et populus pertimescit prx fkidbus seciuibusque ( 1 1 j j*
S. s* Carmen ait (it($J •
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( ii4 )
Ainsi, un bon roi qui cultive solidement la vertu , donne par
cela seul la paix à l'empire. •
$. 6, Le livre des poésies dit:
J'aim* €etu vertu hnUaitUt
Qjd ne se mntre fos par de grandes paroles,
Khoung-tseu dit : Les paroles et fapparence de la vertu sont
ce qui agit le moins pour k conversion des peuples.
' Le livre des poésies dit : La verts est quelque tkase JtaussisiM
^*wt ehem» Mab un cheveu peut encore se comptrer à quelque
chose.
La vertu est nae chose e^este:
Elle na m son, m odear.
Et c^est là sa iubiimité.
Et ceci est le trente-troisièikie dmpitre fiff»
non apparens sola virtus ; centum reguli illi imitabuntur f p. t. ). Est catua
perfectus vir firmiter veneratur , et orbis universus pacificus-erit.
S. 6. Carmen ait(i 17) : ego recolo danm virtutem, non magna voce
ad exteriora. Coniîiciiu ait : veriM et-liaI»ta8-exterior , ( p. r.) in ad coa-
îcrienduin populum» minimuin. (p.f- ) Carmen ait (1 1 8} : virtus levis
tfcut pjfais. Pihu adlmc habet comparationen; Safnuàeadi{p,g,J m,
tint sono , nne odore , subiimitas {p-f- J'
Deztnnsus 1er dedmiun tertium capitolum.
Tsta-ue ayaat, dam 1« chapitres prfcMe]U,parl4 4a]>alDt mUinede U fofedioB, y
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L'INVARIABLE MILIEU.
y£RSION MANPCHOU,
Composée par ordre de Khang-hi, revue par le conseiller Orta'i (en
chinois 'O-ati-tkdi), et puUiéè sous la Srt€tàon immédiati Je
fempereur KàUm^hmig, avec k texte CàMe, en i^jj.
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( «Jî )
( 134 )
NOTES
Sur U Tchoûng-ïoûnc.
f I ) Ming, ce qui se fait par arrêt dn destin , ou par une prédestination étemelle»
orarp du ciel, inculqué à liiomme, non par des paroles, mais par les principes de
la droiture naturelle. En tant qn'inculque, on l'appelle Aïln^; en tant <juc re(^u ,
on le nomme Stng. Ming, les lois immuables de la providence , l'ordre d un supé-
lienr. Ming-aingt b vie. Let Mandchoat lendenc ce noc de ming par /^^f^V
ses dérivés, Jfl j y i ^»^ Wkv^*vV &c. •
« MU^, suivant 7%i|f^M«-'4ii, cm tm ocdie, une idio-
» cnie oui iio« est eonSirée ; sing, une niniéic fttfe fntare^ment ndwntwbbw
»Ia piné on la charité, la justice, U politesse et la prudence; voilà les qualités
»qne riioinnie a scfocs de la saison câeste. » 3: JYf
«Ajfrt^-^OM f/jou Aiâng / /7i' fc ///.
Comme j'aurai souvent occasion, dans le cours de ces notes, de cher le com-
ncntaire de Téng-th6$â-*éH,<Mt comme on le nomme quelquefois, de nSui-*4a-
téng, j'avertis ici que je me sers de fédition de 1689, revue et augmentée par A'Aî-
win-yeoii et Vin-jfouân-uîn. Je viens d'en rapporter le titre entier: à l'avenir je
désignerai cet ouvrage par le titre de Kiàng4 pt-tehi.
(a) Sing {voye^ la note sur le mot ming, ci- dessus). En rendant ce mot par
celui de nature, on ne doit pas entendre 1 essence entière d'une chose , mais cette
Mrlie immatérielle, l'entilécnie, ce qui la dispose à ce qui lui convient. EQc est
U même dans toutes, quoiqu'elle agisse suivant ce oue cnacune exige. En un sens
moral , on p^ rendre Jln^par synéahti les Maoddiotts font traduit par ^^^^ •
Le Kiàng-i pi-tchi donne //, pour synonyme de Sing.
(3) CAffU ou tôut suivre , être conforme, se conformer. Le Kiàng^ pf-tekl lui
dtHuie pour synonyme Siûn (cl. 60, tr. 9}, obsequi, conformart se.
(4) Toi, voie, chemin, raison, enseigner, diriger, conduire. Oopcnt entendre
ce mot par loi naturelle; les Mandchous l'expriment par 0' * O^a - •
(5) Kiaôt enseigner, doctrine, instruire. Taô étant la loi naturelle, làaô est ce
qu'on fait pour y parvenir, finstnicdon q[ui 7 conduit Les Manflchoos disent
Téng-ihûùï-'ân s'cïpliaue à ce sujet de la manière suivante : « Tsiu-ssê-tsiu g
«•affligé de voir que la doctrine traditionnelle, base de la raison et de toute ios-
sstmction, commen^oit à se perdre, ressaisit et donna le fil de cette tradition,
•en fétanissant par. ses paroles ; il dit: 11 n'y a pas, sont le dd, Aoisamet qni
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( M5 )
a> ne tachent (ju'il y a en eux quelque chose de naturel ( idiocrase), qu'il y a dans
Si le* duwet une manière d'ctrc f entité rationnelle), et qatl y a dans lea ttfiits
«un cnseigneaient (uneinstructibn vinocUe). On sait aussi ane ce naturel, cette
«raison , cette inltraetion , tirenf leur nom de lear origine. C'est le Thian ( Ciel
» ou Dieu) qui nous les a conférés par rcntremisc des deux jprintrpes et des
»cinq élémens. C'est des hommes (ou de l'homme) que les nommes les ont
«reçus; ils en ont formé le OOnrlge, l'obéissance et les cinq vertus ciernellei,
»ct ^en 14 ce ija'on appelle aamre (on plutôt droiture naturelle). Dans les
«hotnmei > tout et qui ett conforme i cette droftnre naturelle, tout ce qui , de
» soi-même et dans fusage journalier, forme la voie ordinaire des actions raf-
Msonnablesi s'appelle loi (ou ivrru). ])e la part des saines ( ou des homme* sou-
liverainement vertueux), tout ce qui tend a disposer et à mesurer d^one manière
s> conforme à la raison les actions des autres hommes, de telle sorte qu'elles ne
«•pèchent ni par excès, ni par défaut , et qui forme pour l'univers une règle ou
»> une loi invariable , s'appelle instruction. Cette instruction s'établit d'après la
*> raison ou la loi ; la raison est conforme à là nature, la nature est un ordre du
»Clel. Ainsi Ton peut regarder la prendère origine de la raison ou de la vertu
«comme venant du Ciel même.» •
a SuppLÉMiiNT : Siéou taô , établir la loi ou la raison ; comme les hommes ne
«peuvent seuls aneindre à cette loi, les sainu la disposent et la déterminent par
« des instructions r^ées, où ils exposent les cérémonies , la musique, les supplices»
» Padi fll o btrat lon , mettant tous leurs cIRnis à Uen indiquer l*art de gouverner.
«C'est par de semblables discours qu'on établit la loi. Il est vrai que la grande
«affaire de se régler soi-même, ainsi qu'on le verra plus bas dans ces termes,
» VtObrmte trabiiett wi^m m» sa conscimee, est le point principal de l'art de
« gouverner. C'est en ce sens qu'on peut dire que I action d'àatUr la /•! on
»rhutruetion (niou taô), consiste dans ce point principal ( c'est-i-dire , dans le
«soin qu'on met à se régler soi-même). »
J'ai rapporté cette longue glose, pour plusieurs raisons. £n premier lieu, le pas-
nge an'clle expliaue est le fondement de tout le Tchoùng-yo&rtB, ou même de
toute la morale Chinoise t cfest donc celui qu'il importe le mus de Uen tnicndiit
pour apprécier pette morale. It est fiicile , malgré la ftdéfilé linétale avec hoocUe
j'ai traduit ces passages du commentaire de Téng-thoùl-'ân , de saisir l'esprit de ses
paroles, et il vaut mieux, à mon avis, étudier tes idées métaphysiques ou philo-
sophiques des Cbinc^, dans les commentateurs nationaux, que de chercher à les
pénétrer soi-même ou avec le secoun des venions des mtostonnaiits, qoi ont pn
relquefots, sans s'en apercevoir, mettre leur manière de voir ou de raisonner
la place de celle de Confucius et de ses disciples. Quoi (Tu'il en soit, j'ai cm
convenable de donner dans ces notes quelques échantillons de ses commentabes,
pour faire coonolire la manière dont Ils exposent le sens des cndiroits ASdles, et
le genre d'aigamcniation de leurs auteois.
(6) Siû-i&: s'iù signifie proprement un poil A barbe; iù n'a pas de signification
particulière. SiH-ii^ suivant le Kiàitg-i pi-tthi, est un iiutani, un c^ace de temps
très-court, tsân-eM.
Îj) Kiûn-tstù , le sage par excellence dans le langage de l'école de Confucius, celui
cnkhrcla vertu , qui a fait des -progrès dans sa vole. Cet deu mott signifient
proprement U Fnnu, Les Maadcboos l«t rendent par / i ^^S &t
grands 14^.
( -J* )
Le Kiàng-i pi-tehi explique lâin-tshi car cet mon i cU taé ulA pn, llioamie fil
s'en ideoiiné on qui ne fait qu'un avec la vemu
(8). Le milieu on !\'tat de l'-imc avant que les passions y aient pris naissance,
est l'état d'où l'on est parti pour fonder l'empire ; c'est la base ou le fondement
du gouveroement. La concorde ou l'état d'équilibre dans toutes les passions est
celai qui est ou oui doit être la voie univcnelle de l'cuipirc. La Goniiiniiion de
rétat repote nir 1 afMence dci passtont ; mais ce oe peat (tre là ud <tat htUiocl»
et l'on ne doit, dans ce dernier, tendre qu'à les tenir dans une jisie mesure^
Ta est ici à-peu-près sjnoyme de thoùng, fénéttetj oui s'emploie souvent dans le
sens de commun, habituel. Ta, dit le Kiâng4 pt-tda, tU w^AftA tktÛHgt,
la a le wiu de «c f vî n*ett impéaétraUe à penmuu*
(q). Wân wë , les dix mille choses, pour toutes choses, l'univers. L'alimentation
des dix mille choses , pour le cours des événemens, est une expression fort souvent
employée parles philosophes Cbinoif, qai»parpotttlqiie<nipar ^éfugé, se plaisent
à pnhcDter l'ordre de r univers matériel, .comme pulanamicnt iaflvcac^ .par lai
causes morales. « ITin w'e you . dit Téng-thôut-'*Ân , les choses sont aliment^et,
«c'est-à-dire qu'elles achèvent leur existence, comme, par exemple, quand les cent
«familles (le peuple) sont heureuses et tranquilles, que la population augmente»
«qne loos lea êttct leçolvent du ciel de niraveaux accroinÔMas, &c
(lo) La mère de Confadot 6oic allée, peu de temps après son mariage, faite
sur la monugne '^j^ iVWJWeoi/, une sorte de pèlerinage, pour obtenir du
cid la flEcondité; de là le nom de Khit&u fmonticule], que Confitdnt porta
pendant ton éniânce, et qnH te donne antti dans ses livres, par hnmilîtié, et fe
titre ( Tekemng-m, par lequel on le désigne quelquefois. Tchoûng
signifie U second: Confûcius avoit eu un frère ainé. ATi est le nom de la montagne*
la Kit A Cn^ùân, dans les Mémofacs Chin^, t. XII, ntttt.
(il) Dam cette fiirate, KAihià» uhtùngyoùng, il y a quelque dwse detoot*
eDteadn: cAoû, par exemple (^JMr«0«{^mMiv^, n<ng(posu,suffictn),
Uen ^j^^ J ^ rcAJ M (p otnam* in), 11 «t néceanive de fe rapposer, poor
qne U phrase ait un sens et soit ittSSLem h contre-partie exacte dn nembre
wabmn i JRàt /m ^ tehoUng jtoû^g,
(ta) Siho-pn, mot à mot, varvi homines, est l'opposé de Kiùn-tseù, leegnuids
hommes, les sages : c'est U vulgaire , dans le langage de l'école de Confiicius.
(13) Par tâo, dans cette phrase et dans quelques-unes des suivantes , il faut,
suivant les Commentateurs , entendre la voie de l'invariable milieu : Taô tséu î tsl
tehoûn^yoûng-tciù tai \
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( '37 )
(i4) Hon «t ie petit nom 4e -^^^^ Jjthi-yeuin^ dont le nomde.fiuaiine
<toît Yên, gTink le d^K^^tknainl de Coofodat, cdai qn'one mon
Srt^matur^e lui enleva à i'àgc de trente-deux ans, et qu'il ne cens de pleurer le reste
e ses ioun. Vom, quelques détails sot sa vie« dans les ASémnm sur Us Chinois,
t. XIII, p. a et suivantes.
Au reste, la beauté de l'éloge que fait ici de lui Confùcius, consiste dans l'idce
implicite qu'il attache au mot de Jin, homme. 'V/ft fin tching 'wêi tliitu tâo poû
ymtàn jîn tM pn t « Ces mots , il était un homme, signifient que c'éfl^ un h«tnn*g
«véritablement peu éloigné de la voie (de l'invariable milieu).» "
(■^) Tiht4êét Fan des principaux disciples de Confùcius, renommé poar mb
CimafB et M Ipiicc coi^oicll& Son nom de &nille ^it Tehaiagf êt soa[
petit flom on sm nom propre Y^mt» V^/t^ Falirfgé de c» vie » dans lee
Mémoires sur Us Chinois, t. XIll t P* M*
« Khiâng, disent ici les commentateurs , c'est Yoùng, la force, le courage. Cette,
«phrase se rattache au chapitre précédent, où il est dit que l'invariable milieu est
M impossible à garder (toujours). Si l'on a voit la force de Tsht-îoû , dit Confùcius,
3» alors on pounroit le £a«der. Comme il étoit fort couiueux, c'est lui qui inter-
Aroge le iMhre*sar le comage. Avant de se livrer i fétode, T^m4^ occoimoii--
»>SOit du courage que cette dureté qui est la vapeur du sang; il ne COnaoilMit pM
» cette force d'ame qui consiste dans la vertu et la justice. »
(i6) La version Mandchoue porte : «AJ^M-^ V>*H V>"^ » ou bien, de votre
vtfiree! t, dit Tiitg'dum-'êm, est Ici na« paidcoie. *EM «n sjraoajnBe ét
[.vMtt, loi]. « L« gbae c^Bqui afaul cette iiiiaae:'«r jnMy eat h
s» force nécessaire pour vaincre kt antres hommes. Coniùcla*, avant de répondre
»à la question de Tseù-loû , y revient pour la rectifier: II y a, dit-il, plusieurs
» espèces de cette force d'ame sur laquelle vous me consultez. Il y en a une qui
9 est particnliére aux contiées méridionales, et c'est la force du midi ; il y en a
• VM-qni est particulière aux contrées, du noid> et c'est k force dn nord. 11 y
»en a awsi une qui n'est propre ni aux contrées du nridl, ifi i-ccfici dn tiord, et
ss^Cit caHe^ qui peut coBvenir k cens qui se livrent à Tétude. »
(17) C«d ipAmt à ces ptroîe» dv Chtu4ûf^i
wà Khg Idli M tsdi, qu'en poaiMaot on conserve , encore 9e k commiiéiatioa
pour les crtmineb. V07CS ChMts^, HM; CUhMià», «c delà tiadaction de
Caubtl,^?. '
(18) Jûu-tchi [commoratur in tâj. « Par ces mots, dit le commentateur, on
uveut dire que le sage, sincère et ample (dans sa vertu ), s'attache à la force des
» contrées méridionuesi force qui consiste dans l'indulgence et k donceof , qui
vsont reffet de k lôiHCMe on de k moUesie causée par le cBmai t on ne «c«t
»pas dire q«1l y demcuic, on qo'tt n^ a}t.de-ipgci qne-daai Ici conti^ 4k
» midi* »
S
( rjS )
u Par la force du midi, dit la giose, on entend cette ampleur ou indulgence,
n et cette douceur ou condescendance qu'on met à corriger les défauts des
«hommes, à s'opposer à leurs mutineries, à les redresser, sans proportionner les
uchâtimens aux crimes qu'ils commettent. C'est là un effet du climat des pays
» méridionaux, qui cause une sorte do mollesse ou de foibiesse : c'est en clémence
net en patience qu'on s'etforce de surpasser les autres hommes, et qu'on fait coo-
» lister le courage ou la force d'esprit. Cette force se rapproche de la voie sin-
»cère et pleine d'indulgence de la sagesse; c'est pour cela que l'homme vertueux
«s'y attache (le plus souvent Mais comme cette force d'esprit a ses inconvé-
uniens, ce n'est pas à elle, dit Confucius à Tuù-loù, qu'il convient qoe vous
» vous attachiez. »
Cette explication justifie l'apparente contradiction qui se trouve dans le texte,
où Confucius semble mettre en opposition la force qu'il veut inspirer â ses dis-
ciples, non-seulement avec celle des braves à laquelle ce philosophe attachait peu
de prix , mais encore avec celle de l'homme venueux ou du sage des contrée*
méridionales.
(19) Jîn , des nattes pour se reposer; km, des épées, des lances et autres armes
offensives; ké , des cuirasses et des casques : tel est le sens donné par les commen»
tateurs à ces trois mots. J'ai suivi le sens littéral, qui m'a paru ausn clair et plus
énergique.
(io) Litôu [fiunt] , expression pleine de force. Poû lieôu, dit Téng-thoùi-ân ,
chi peu siùn iû ssé ihs'ing, ne pas couler, c'est ne pas se laisser entraîner par set
» passions ou
par l'intérêt particulier. » Le t ljj^ ^^'^ ^'^
kc6u h 'iouân reproduit la même pensée , en disant :
^^|| ^^^|J ch'ing-)tn-tc/i) piàn, J6u choùt soûi k'mg, le seul chan-
gement que le saint puisse éprouver, et qu'on puisse comparer à Tean, c'est de
s'accommoder aux apparences (a).
(ai) L'édition des Ssé chou que je possède, imprimée la 57.* année Khàng-hi
[ 1718 ], en quatre vohimet, sous le titre de Mêi-uhouang khaà ting lté chiuuhin
pin, toutes celles de la Bibliothèque du Roi, qui sont rangées dans le catalogue
de Fourmont, som les n.»* CXX , CXXI, CXXil , CXXlll et CXXl V , le texte
de» deux éditions Mandchou-Chinoises, celui du Tluéng pôu ssé chou Khiàng-l
pi tchi, portent ici -^gjT* ., caractère de la clef cxx, avec quatre trait», qui doit se
lire soû. D'un autre cdu-, on trouve dan» quelque» notes et dan^ différentes pantesdes
commentaires K'tàng-i pi-tchi, Ssé chôu Tclwu-tseù t thoùng th'uio piàn (a) et autres.
cie mot rcmpla-é par , autre caractère de la mîmc clef et du même nombre
de traits, qui se prononce sa , et qui diffère essentiellement du premier par sa
(a) Jacob reproche i Roben f avoir été 1 (h) Fourmont. C»taf, CXXIV.
( '39 )
cempotUion, tOD origiae et M tffnificatioo. En eSet,i\ dans le style dVcntnre
appelé Lî, ces deux caractères ont une assez grande ressemblance pour pouvoir
Être confondus par vm lecteur inattentif, ou employés l'un pour l'autre , d'après
anasSKe assez familier aux Chinois, cette confusion n'a pu avoir lieu dans le style
Tehkouàrif qui Ait oiité long -temps encore après la conpoildoii da Tehoêng»
yoùng; car les deux caractères dont il s'agit n'y présentent aucune ressemblance,
ainsi qu'on eopourra juger par la table de dégradations suivaotCj oui est tirée du
dicdoomife TMmAn td» *w& (û)
]ln*y a pouzunt aaçuoc variation dans les commentateurs sur te seos f^a'na doh
» les causes et la natiire cachée de ce qui est, et cHerdier A pénéim dans 1m
«homntes ce qui ne sauroit être connu d'eux. «Selon Tchoà-hlj c'ett
fantr.ks bunu ftt'ondMtmUtrtMtMmfj
ce que les gloses expliquent de la manière suivante: a Le sage qui est parven>
«au suprême decréaune vertu parfaite, ne recherche point "^es cluwes omcuiei»
Ji«t oe fifo |M' O^actlMH cataoïdinairc» : dans ses connoisAneei' Ct «V
w.cMaîneiuiifMqiatt m ic|let de fiMaàabk pittfa»». .
il
r
Â
• •
*An-tehai-€hi f Thsài'ki&'UhSi et les autres tiennent le même langage: par-tout
Sa
( ,4o )
èBfin «teipliqoé par UtSu [fummtj , et «tt^UM
[fnfiatJk bifidimJmhuaMvm dt h venioa Minddioiie wiMfc tlii^ confimnét
i ce lent, en rendant le» mou par ccuxde ^ ai ; i \ ^ / ^t ^'V ^J - ^ V
abscondita tffodere,
VU» dam les dicciooflaim^
({npoi|fm«Kz Mil )■ p'^^aint 1» Mu ^iie ka
comnentateiin lui attribuent (i^n* ce^ pv^fe; pe i«ot:cit «^pliuiié par le lexi-
cographe Tchang-'eul-koung , de la maniéve nivante :. Sèiiemm awum, tchî wâ,
vacuum, erudetitas, quod semptr mbur vtl eonéuleatiir (h àdtm statu persévérât)
dicitur iéù lî ; veteres amici dicuntur yâ soû ; lignum vtl materia jcutellarum vel vaso-
rutn ad bibeiidum, dicitur soû (a). Dans le jTséti-'wéi, le. niéme mot est expliqué
d'une manière un peu différente, mab qui ne se rapproche pas davantage du «ens
du Tchoûne-yoùng: Sericum album/ materia vel homo s'tmpltx ; afectus simplex
(sine afftct'wus); album j vacuum; quod actu existit. Le Tchoûng-yoûng y est pour-
tant cité, mais pour un passat.e a itrc que CL-lui qui nous occupe, et où le mot
-.en question ne présent aucune ditiiculté , puisqu'il doit être prit dào» le tfoà
^eutaiL Le i/i» tsèi j) I et les autres dicnonMiict Earopéens eipUqacnt soi
dTone manière Incombe, et n'ont pas (TaiJlcors nae «iset grande aotorhé poor
dédder It qocstlon. Mais .tj^ cet antie canctére employé quelqueibls par
les conouÉiiaieiits^ préâ^ement'le sens qi^ putitont à "yS* soû. Si^ «nhranc le
n, stuvàot le Tsiit ViÀ; proMoncé sê ou dû, ^ipeitt expectare, ^terert. Dans
ce dernier sens,- si Ton s*^nrapportf à ce même dictionnaire , il peut aussi sepro-
.1 ' ~^ '
noncej comme ( t'est-à-dîrie soû ) , et cette variété de prononciation est prou-
vée p* un exemple où <;c mot cs^ joint copime sjrnonyme au mot kieôu
Çesjdiflhrtntcs esplicatioiis m*oiit dpniié fien de soupçonner que les Mitions
moderpes des Ssé choù étoicnt coirènpnes dîm le passage dont il /a|^i, ecqa'on
devoit! lire jgjtfwoMiwft jnfa/caron «wpieTêonciére ponvoit
se lire, de ces deux manières. Comme on ne dpit pas hasarder à la légère de
semblables conjectures, auand il s'agit d'un texte aussi a iB be uliq ue et .iu5m in-
variable que l'est celui oes K)ng et des ^ tM^, j'ai ^.«Koors à lajarande
Mncen^laiMt de rdUanU (h), oùfcspénis ttower U kintioa d» cette diJEcnlié;
«Sèoivcmeat on y lit ces
(a) TcUng Item dMig, sub vocem iôu ,
d. CXX , lin. 4. Je m rett»nchc que les ci-
«stiutt» des articks de dictiamiairei dont |e
ici la
(bj Feum. CêiA CXXtK
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o
— t— .
1 .
1 »•
« Joiî. Remanjnez que, suivant les livres de la dynastie Hân, il convient d'écriie
» » ""^ y • corruption de caractère. » ■ ■ .
J^ai lien 4ie croire que c'est-là tout ce qu'on trouve à ce sujet dans les com-
mentatenn du Tduûng-yoùag, parce que }cs rédacteurs du Khdng-hi uéu tiân. qui
ont mis à contribation avec tant de savoir et d'habileté tous lét triéctf» de la
littérature Chinoise, s'appuient i niquement, pour la phrase en question, da
passage de Tch»û-hi que je viens de rapporter, u De plus, disent-ils, dans le Li-kl
set dans le THtoùng-yoùng (on lit cette nhrase) : Joû^^n h'ing kouâi, — ExpHat'
» lira .• Soi se lit comme- aom favec la clef IX.* ) , tt signifie aussi nspken oi>Jechim,
»— OUenm que TcMMws^ an mlêt de bpluMe du Tthoùng-yoùng où a«
s»tn»ve le mot de taé, «emÉsqoCL qoc, «ahraiii .les lmei,jdes Hm, tt Mavieoi
»de rfarixc . parce que le tanctéw * été conoaip».* '
C*eft d6ac tar cette aeale antArité'de TVAÙ-Al qne répose la piéteùtinë idencîlC
ÀMie et '^i^' , admise implichèmetit par les'édlwalt»'-qnt écriteiat'Ie pTt>
nier de ces caractères dans le texte du Tchoûng-yoûng , et le second dans les notes,
et énoncée positivement dans le paiMge du dictionnaire Tséu-'wB, que j'ai rap-
ifOp pli^ nant, et dans l'article suivant. du, ITA^/if- A! tséu tiân: « D'après
i^U^éoàaâSn Kouâhg-yûn, té fubiurncé «uni il oo cAjf, «t U^ctt alom
• clieidinit'^fo Aa»rflf.^^t..IV£xD^^^ ^^««^oi'id'daM le aent de cAmkr
4iif «wiWr/Jour j!itiv iif<^^.^>- Déplus , le Tslyûn 'domc à le son de ^
> ^cWi;<d&e fcd)i 1» * , . . ,
1! mcfaroîi évident, fv"" tous les passades ^récéden s , nue la phrase oui a donné
/eu à ces remarques, a sujjj q^ieique altération depuis la dynastie Hân,- qu'elle
étpit primitivemcBt écrife^avcc le caractère Tchhouàn , répondant à sô, qui
peat-êtié se proMmf(»t «lob êoà, comme le piétend le dictioiuiaire Ts't'/in,
(ai Hya «m in» SvKifumAtt duHklf 1 toriit «i mtme la eomctfoo que j«
dktfgnHin de iTidy-i^j w» m» éiir | fnpow, .
( )
ai^ qui h toajoart eu M qi4 conserve encore anjottrd*hai ie «eni de UiitSu
[chercher], ; et qu'eolip la ^taiiimjMilernetr trompét^paremiMat,'^ la iciMm-
Uuce dcaibraici daas le style fi, et Taaalcjgie de* mm, oaf 'sirimitaë an pre-
ader caca<t£re«d«i de -^Ê*. kwfoé, dani.ct.cai parttcolier seoloncnt. Ht oat
prête le sens qui conveacll au passage. Voilà un eseranie de* altérations et àégrê^
dacions que les fréquentes révolutions de i écriture Chinoise ont fiiit mime
au style des A'ing , malgré le soin qu'y ont apporté ceux qui etoient cha<^és de les
transcrire. On excusera la longueur de cette note, quand on considérera que rien
n'est plus rare, dans le tçjtte des livres class'Kjues , que les irrécularités de ce genre,
dont notre Tchoûng'jnèHg ne « y yl ^n ie aucun autr^i4|f4MpN^ J4; a*ai ,p(ia cru,
d'ailleurs, devoir passer sous silence la difficulté qui se trouvoit ^ans cet éndwit,
et il ni'étoit impossible d'être plus court, en, chocbaat àjeter du-jout sus un
point de critique que les plus habiles lcitréf''9(|tll pei^e''c& là |lla-
^rt jnêtne ont plutôt éludé qu'approfondi.
(xa) C'est ce que dit C oi fm i iv , dans le Lùn-iû , tcluzv^ I.", S- 3 ^ '
^ ^ 3^-f> HT» ri 0 /s^:
Abh»tfÙMbiis nesciri tt tamen n»H mli^nari , nontu sujUfn^is m ^
M. Marshmao a conunisy sur ce passage du Imb-ùu^ «a cootre-seos très-remaf^
Sible que l'ai relevé dans ma Notice sar le premier volerac de ses Wcrh
nfuc'ius.
(ai) « la rigjkfpa iaj^i^/ik îci.T'fn^hC&airî-'dn, ou la voie de.fiayaiiable
»mïneu , à laquelle le s|^ tnu oeot sVttaéber, est difficile, 4 cause de mm
» étendue ( du r^ombre Um^î dTolijctiip^iKllf.iaiifli^Ji file CM «bKWtg yèfi, k
» cause de la subtilité de sa nature. »
• (24) grossier , on entendoit totità Fheure n ceux d'entre- ks hommes
nou lés femmes qui sont ig,noj;ans oa peu éclairés. ■• Par Cking-fin , ou saint
homme, on veut dire a c«ux d'entre les hommes ou les fènimct qui sont natu*
• teilcmfiff iotelli^ejoj^ ou éclairés. »XeI Vt le fcps donné «a mtit cA^it^, dans cet
endroit, par tes commentateurs.
i Mais sîw«fj/}is^ cemtiiuném«o(,!dM)s les iiyzes Coofi^ul^ et dani le Tcho&ngr
ytiiu; même, une acccntion bien plas Tdcvéé: ^dK lè'wlQt, l'homme sue par
mBEjii(9C«j Gcbi'qid n'ignore rien, qui est ftinfou M enfile- de i4.|MttClUii|
homaine, qui est vertueux par nature, et opéré le' 6ien"sànsS91fficgm} rbomme
enfin dont toutes ks pensée* et Kuiies les actiooi soui conformc^i |a. aitoo. Les
Mandcboos traduiaciit ce mot par /^±t*^ 0JlK^>-«^, ^'Aaimipa ^Mm''' ^
Aé mu iditf sii Mb sciMa (m la
iMiqie du paiiif.
fe AfMt&-M. Ltà Mandcfiottt oùt rendu cci
. ft j I i >(rii<p I y naari. Si l'emploi
de ce mot iiaa , en ce sens , paroluoii tenir
ti«f d^lAlsugue moderne, UnaditaitiQi^H^t
ans vUult ans agwmit
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( «4j )
Mais c« philosophe n'a jamais prétendu i ce titre, qu'il réservoit pour les anciens
empereurs de la Chine. On \'erra dans le chapitre XXIX.' un passage fort sin-
gulier sur le sjint par excellence. Le P. Intorceita rapporte, dans sa Vie de
Confucius , que ce philosophe parloit souvent d'un saint qui existoii ou qui devait
exister dans l'occident. Cette particularité ne se trouve ni dans les K'ing, ni dans
les Ssé choù, et le missionnaire ne s'appuyant d'aucune autorité, on auroil pu le
soupçonner de prêter à Confucius un langage convenable à ses vues. Mais cette
parole du philosophe Chinois se trouve consignée dans des ouvrages originaux, et
wAi loûi tksiù ( Mélanges
11!
notamment dans le
d'affaires et de littéiaturc], au chapitre XXXV; dans le
Chân thâng ssé khao tclùng ts't, au chapitre premier; et dans le
le tome I." d
"lé M-
Li'â-tseù thslouân chou. Je trouve, à ce sujet, dans
Tching kiâç tch'in thsioùan [Véritable
interprétation de la droite loi] , qui est un traité fort curieux de la religion Mu-
sulmane, «n chinois, un passage qui me paroît assez important pour mériter d'être
rapporté ici. On remarquera que la préfbcc de cet ouvrage est datée de l'année
1657 de J. C, et que le livre même présente des matques d'authenticité qui ne
permettent pas de douter qu'il n'ait été véritablement composé à la Chine, par
un auteur Musulman.
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ï> Le miniitre Phi consulta Confucius, et lui dit : O matire, n'êtes- vous pas
»un saint homme ! Il répondit : Quelque effort que je fesse, ma mémoire ne me
n rappelle personne qui soit digne de ce nom. Mais, reprit |e Ministre, les trots
rois
( i45 )
• rois fondateur* des dynasties fJiâ, ChJvg et Tch/eçu) n'pnt-ils ms «t«d«»
ssainu! Les trois roi*, répondit Confucius, dou^s 4'une e^tccll^otc bonté, ont
wéié remplis d'une prudence éclairée et d'une force invincible. Mais , moi Khtrôu,
»]t ne sais pas s'ils ont été saints (a). Le ministre reprit: Les cinq seigneurs
»(cinq emperetifs qui ont régné en Chine avant la première dyniiitie , lei his-
iJtoriens varient sur leurs noms) n'ont-ils pas été des saints! Les cinq seigneurs,
a> dit Confiicius , doues d'une excellente bonté , ont fait usage d'une charrté drvine
»et d'une fusiice inaltérable. Mais, moi Khieou, je ne sais pas s'ils ont été de»
«saints. Le ministre lui demanda encore s Les trois augustes ( personnages de
via mythologie Chinoii,e sur lesquels on varie encore plus que sur les cinq sei-
n gneurs ) n'ont-ils pas été des saiiits î Les trois augustes, répondit Confucius , ont
M pu fatrt usage tfe leur temps (ont su bien employer une vie de plusieurs siècles);
uniais, moi Kh'ieùu , j'ignore s'ils ont été des saints. Le ministre, saisi de snr-
u prise , lut dit enfin : S'il en est aipsi , quel est donc celui qu'on pç\it appeler saint \
» Confucius ému répondit pourtant avec douceur à cette question: Xloi Kh'ieiu,
nj'ai entendu din (fue, dans Us contrées (KÙdent^leA , il y çyaa (oq il y auroit yui^
v saint homme, qui , sans exercer aucun acte de gouvernement, préviéndroit les
» troubles, qui, tarvs parler, inspirerait une foi spontatiée, qui, s«ns exécuter de
ochangemens, produiroit naturellement un océan d'actions (méritoires). Aucun
w homme ne sauroit dire son nom, mais, moi Khieiu , j'ai entendu dire qile c'étoit
p là le véritable saint. »
Je supprime une note où le Musulman Chinois cherche à prouver que ce que
dit Confucius du saint , ne peut s'enti'ndrc de Fq- Je ne ferai niême auçune ré-
flexion sur ce passade , et j'engagerai seulement le lecteur à \t comparer avec
celui du Tchoung-young, chap. XXXX, çi-dessus, pag. loo et suivantes.
(25) Tout ce qui suit, jusqu'au S- 4 du chapitre XIII, est supprime dans l#
version du P. Intorcetia.
(26) Ce passage est difficile: il manque dans la version du P. Intorceita. Le
P. Noël l'a, contre sa coutume, rendu mot â mot, et sa traduction n'est pas
plus aisée à entendre que le texte. 11 s'agit de la voie du sage, qui comprend, et
des choses difficiles par leur grandeur, et des choses difficiles par leur subtilité ,
les grands sacrifices que doit faire l'homme vertueux, par exemple , et l'attention
qu'il doit apporter i des minuties qui ne sont pas sans importance. La version
Mandchoue ne dit rien de plus que l'original ; on en jugera en comparant avec
le texte le passage correspondant de cette version, ci-dessus, p. //p.
Le Kiàng-î pî-tchi donne au même passage un sens qui diffère un peu de celui
que j'ai adopte dans ma traduction, mais qu'il expose d'une manière trop absttaite,
et que , pour cette rwon , je ne rapporterai pas
(27) Cht-k)ng, livre Tâ-yà , poëme Han-HOf Le Youitt est un oiseau de la
classe des oiseaux de proie; il ressemble au Tchhi niào, suivant les commentateurs.
Les Mandchous ont rendu Iç pom de cet oiseau par ^ , et le /i^ , suivant le
Dictionnaire universel Chinois-Mandchou , se nomme en chinois Foûng-îng;
ainsi le Yguân est le même oiseau que le Foung-'ing, D'après la description qu'e>
(a).h\o\^ taoM uuiài. mon. YAMbvi , qnod att-wirn. (kf Dfft, jo, p. 8.
( i46 )
donnent l« auteurs du dictionnaire que je viens de citer, « le foùngAng m un
»peu plus gro5 que le \> '^(^O' ' ' to - (en chinois Thouan-t'iao), auquel, du reste, il
» ressemble assez. Il est de couleur blanchâtre; ses oreilles sont comme celles du
„ ^n^\{f (bête dans roreilie de laquelle il y a des poils tr«-longs: c'est le felis lynx);
»il a une crête { .^tiÇO*^)' C'est un oiseau sur lequel on ne peut pas compter
" (pour la chasse). » Cette description ne suffit pas pour déterminer l'espèce d'oiseau
dont il s'agit ici ; mais il est siir qu'elle doit se rapporter au genre yîi^o.
(28) «Ce seroit une loi éloignée de l'homme, dit ici Téng-rhoùWan , que celle
uqui consistcroit à rechercher des choses obscures, et à faire des actions cxtraor-
» dinaires. »
Sur le mot 'wiî de la phrase suivante, on remarque que le caractère
doit être pris, en cette circonstance, pour , être appelé, nommé.
(29) Chhlàng, au livre Koue-foûng, section Fin , poëme Fâ kô.
(îo) Le seul mot" "tCh c/iôi/ rend cette périphrase, attentif à ne rien /aire aux
autres de ce qu'il ne voudrait pas qu'on lui ftt, avec une énergie inexprimable, et
qui tient à sa composition.
tcheùngj suivant Teng-thoui-'ân , c'est celui qui épuise son propre
«cœur (qui suit sa conscience); chou, c'est celui qui porte aux autres les mêmes
•» icntimens qu'il a pour lui-même. »
(31) Chï, mot vague que les commentateurs expliquent par A/a [ajouter]. CAi
tcfn.ù ki, c'est sibi afferri , appUcari, superaddi.
(32) Khieôu , lisez meoà, Khieom , comme on l'a vu plus haut, est le petit nom
de Confucius. Comme c'est, à la Chine, une impolitesse de nommer par leur petit
nom les personnes auxquelles on doit du respect, en lisant les passages où Confucius
se sert de ce petit nom en parlant de lui-même, on le remplace par ineoù, un tel.
(33)
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et 7V^Àij:-<|fv dit:JeTQ'ezainine chaque jour mor-rnCmesurtroispoinU principauxr
Msi je n'ai. point manqué de rincérité avec quelqu'un ; si je n'ai point manque de
.» foi éum 'mvii commerce avec me* amu; t\ jfal.tut 4es P^Ppe* l'ftudç de
(34) Tkiào-thsâa k dit d'uo «onMné'VMiéMnhclà sfil^ Itt'^aiMib
(35) Ad «t'priif id- Snir-lè amr'^e ^«e// « Mxf am^titj ^& 9
hwBifc Vbn» rtf d«Mni ^nauti^ . ■ !*• -i^W
(37) I^P.Iptcucett^rtDdlén^^dÎÉ^^^par^^
l}i wuâa, au troisième, ton, où il «ignifie <iuxi/i'dri'« .Mfin .^irc ^ J^c, Mais 00 doit
1e'nre y0ii^R , au deuxiènfe toiij ou il ' veut dire inauem^ mrtmtrif ad superiora.
tendert. Le P. Cibot a suivi le éeat-dridtdléctn* iel.le 1^- MM ^X'MMlfiMMlil Itl
deux sens povr n'en faire qu'un, " * f - '1 .' . . .1 ' • • • . '
(38) ] QooimMi ^lyar » dans'te édltiOMf qoé ftiMAsilcf fMs^ ne Miirmui^é
.' : I 'fjj^* ■ •» »•■ • • T*'« •"•>i'"''» f'I r.o h.-. •, <■•.:■ 1
d'aucun sigrie, et qu'il doive conséfjjcmment se lire au trbrii^me ton , Arao, jê
crois qu'il vaut mieux (e lire kiâo, au deuxième tOn, où tl i^ifiè qugratj asstquL
EÀoimgtWipdéuii ipudmtritb àmidebeimr, -1 " -' - '
(39) TclûnfiSu. FcAbij^ialyMt'teiiMmmcniabeç est une toile peioiet qu'os
peut duuiger de place , et dont Onr 'te UH poinr tirer de Viirç^,Jlfim c«t une peau
établie d'une maniéie'fixé, et dont on 'ÙSt aé«|[^ dani° k giànd btercice de rare.
Xq^. dkfa' Mè. ^voc «iéfifieM fiw foiMi «A If^mifoidkà JUtim. j
se doit JMéi|.aii .tmrtèiric VMf^ph.tÈAai h ril«t4aMfiit»1i
•(4P}
toit, éait «;cc\u dgp q](ux.«
(43) Koye^ le cM f it ) erIr-iMi», fignr^ilÀ fc «pÉ I|i é' t l ^ j'«f t d ëert tf «ut
pages 3*1 et 32^ du Choul.mg du P. Gaubil. aussi, sur ces deux instru-
mens , les pages 53 et suivantes du 1 raiié de la mustquc de^ Chinois, par le
P. Amiot , inséré dans le tome VI de la collection des MMaMjwilIll whîilUllHlim
dePcàing; eti'Htt^ire générale de la Chine, r. /, p.f^tx . \\v.tiv<S^ n
Les 'Jlfiuidcfaous , iidMUitune régie de paragoge IkniiliAwiftlMvKlangue, ont
appelé ie hJân,/ ' P'^V j «t le che ^^m^p^j^ , Ces deux motf ne se trouvent pas dans
k diCtiiBIIBâift ttia- .^ fpi npHd y >. ;tai il ? fl A IW j k h W < . rédig-c- par le P. Amiot.
(^) rdn MiqM orffaiaiNmentMioitHi^i^;]^
MJV Viî-lln. Ici'.il' doit srpitfiidfrcn||a«ne part, daWtkiMM Uânhànr,
(44) Koim, ictnwti deiiiomme«,rhomiiieaiort; Imt tainaïuicb dépendant
T*
( )
dw prhîcip* passH"; Mtndchoas les nomment C e« , en an certain sent,
■fc raativaïs génie, le génie passif, Mon.&c.
C'h'tn, par oppushion à hoùei, Utommt vivant , M>n ame , re qa'il y a de 5pîritne!,
d'excellent dans l'univers ; lc« Mandthoui disent y^ ' B^ ' Le dictionnaire Mand-
,<hap,cqHÎlw'ce'flSf.4e4f4«MAF««<>N^ . • j j-. •.f..\. i,^;; '.-iT
« La partie taroatoffclb et Imnineaw étt ÏTitR^ (le principr «lilhÊNftiÀk^ te
» nomme Endouri ; on appclîc généritrtnent Endouri tous ces ctre?^ qnc les
i> hommes adorent «an» les voir ni les e^teadre , et à la place dcsquelt ih Citent,
» pour leur^Mciifier» «ne image U» YvpiéfCDte. »
' Lck deux MOtt'fétr^is, 'kiiâ'i-eh'mt ^ mandchou jSl^» V>:k4ll^V A^prhiUmC
force inh^frente, lear vertu efficace. Rien de phi» «Ifocw 4pie iM^i^ «t dit det
Kcuft-ch'in dans les livres Chinois. J'éviterai d'autant plus volonticr» d'entrer ici
en diKUfsion sur cet o^)e{, que ConÂtCTlM a fot^jours .affscté de^Muriet Vpi » et
seulement quand on Ty contraignoil, det esprits et dci «facMtt iiniiatiiralea^tf/t
On pourroit, ccpendai^t cçnciffre du puMgi; 4|^i,<ipa» <H?c«f«, <me ^ seaiiine^^
nr ici .espritt se mpmdnù ^«k^oo^P dà ^ j^ ww j pi» 1,4 dr> ide^ «ajw^aiccs dàa»
le fanwos ptM^ de $énéqiie, ai jpanfft 4t4/'4;.K «(.4Mifl<¥%.mn. di|i IfiM»»
Eane Dà $tda, nui tara, afOMmt., a atr„ < .;. "Y j 'j
(4j) Comme les id^ oOrttemiet daiis le» p^gtiapHos a et 9 de ctc chapitre xVl
se rapprochent beaucoup de la doctrine des entités, virtualités et a^tv* abstrac-
tion! en Bsage dans la iiiéiapli)piqB« de féerie ffetMrititflaif ie'^l^gae ^ui
lui est consacrée, pour en fiiire le résnmé.
Eni spiritus ncn videos , nm audiat, «os tamin atiqvttUtkti irelvisu vé auditu
penip'u ; siijuidem, tes vides et audit quitus infurrent , ^uasque ipsi visitjkf ^(ficiwtt,
Aiqui rébus aliquid inest,ver iptod tes facta tunt necessario , et à aao sejungi fiàU»»
wmh 'fti^tij fiff» '^HÙUitui ths^t rthtè , .«it \ea'ak^ /^uidditdte^ ^âdn ifm
jHUsmU. Qéalistumque vtn> fi/ iaius quiddilatis ruitura , ftrittilis sultan ethiem
sfintttum idea, <jubj hoHtiites supra caput vd ad laura perp^nô adesst <tredtmt^
Ïuandoquidem «n eâ nùsdtut reti^io, juioa tfuaiH tammweùidefitrif mnimfi.tÊfàui',
T^m^llirif fa*lï-ilM «■rilé^ipit'lcfl'dkux paragraphe* donl tt/agitk '
(te Viiifyêl^U dtt d'une gtarrde quatftilé ^eâjur en nmyp)ii^\, tilfaM
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( '49 )
U6) Le coataentaire hesii itjêt$ufe iopt U ^uit de U manlè» «ahantet
«t Ont toni Mtix qui $é livrént 1 f^i»réleé' de h ^été HMe, dfe GMtfirchn ,
«s'efforcent d'épuiser ci-tte verin. Voyez l'ancien empereur C/iun : ijnelle vérilc ,
» Quelle solidité dans sa picic 1 Peut-ctrc est-il le seul homme oui ait mérité le titre
natals. Sans sa vertu, U n'eût pa donner aucun lustre à sa tamiUe. Chtm naquit
MlPwi caractère doux^t pactfiqacj m vertu en fit un sainu Sans digntiés, U n eût
i^fla ««ndre de grands honrféars i tes parent ; mais H obtint la succession de Yao,
» et devint empereur. Sans richesses, il n'eût pu faire les sairificcs (impériaux) à
»ses ancteeii mais il eut pour richesses tout ce qui est contenu dans les quatre
a»niCM.^De ià| pooff act aBcetics, un temple impérid qui lui permit de faire éclater
«•^Tiiéléiuiuiixenx qui. l'avoienf. précédé, et, pour sa postérité, la conservation
*i» ^Pw^yK^AU qui lui procura des faveurs et des richesses. Mais une piété vrai-
«nient solide ne peut pnrtir que du fond d'un cœur exempt de Tuea ct d'etpf*
nrances intéressées. Quelle est grande une teOe piété! »
Remarquons encore, avec le commentateur, que Confûcius n'entend pat dire
qoc la postérité de Chun ait conservé il dignité impériale, mais seulement un
atfc.cc une prindpaaté^ Pa»,fi fah UÛ wing tm-yè/Ulù chi chtoi uii thok
fl^ CAHlliV. ^d-7d,poëttcirjd-A. '
,(fC^ Le coninieataire explique hiàn par apparent, iMî^liM^ 4C)4^||^'fill^illV>
iontê. Hiàn-hiàn , claruni, regnum abundans, florens*
($2) Win'wâMa, pére do fbndaeur de la ttobiétiie dynastie. Yojm rHîitoire
{fi) WÊKipM, <ifà avoit pot>rpd>^ima J^ Ki4iêiktwimnà«ki^
Tài-wâng. Woît-rvâng, second îAsitWin-ivâng , et fbodateurde la dynastie TV/i/ôi/,
11 avoit pour petit nom JSy tà. et il étoit firèic cadet de zj^ * Si IH
Fi44SuA, ' , r ^ ^ 1*51!»^ ^ • 1**^.^^^* W i«
(54) Tai-wàng étoit J2fe de B^<%-A/^pMc ^^^i^, ^^%Mittv
de.CanbiI,dli«c. jiii^im, p, tmuàHjf, >, . '}L J' . ^ , f ^ '°
(55) ' Les commefniateurs remarquent ici que les descendans de Wêifwângcon-
servérenq la dignité suprême, ce qui n'est pas vrai pour la postérité de Chun, k
l'occasion de laquelle, pourtant, le texte se sert des mêmt tïïgntdom TmklSn
jMÔ Vojcz le cAupitre piécédcop « et M noie 48.
(56) Par cfieoù ming, le commentateur n'entend pas simplement, obunir l'empire^
mais chebu thiân ming 'wft thiSn-tstù, obtenir Tordre du ciel pour être empereur.
{<i^) Teheiu^koûng nommé Ti»i finÈre .cadet de Weù-wing, et ^avemeur de .
Fempire, apvéi 'sa
rHistoire générale déjà cHée, I. ^ #mIv.« M 1m Mteofac» «DMCnutkt
•j' (59) Ou plu tôt,, avoir, comme ses ancêtres l'avoient'WVWc
(60) KUo, grand sacrifice au ciel, qui se céîèhrc le '^mr da ioliticei^klttwi:
Che, grand sacrifice à ta rcrto, le jour du solstice d'été. > i !*''; ;- ;j<jVt
C'est ce pass.igt' iniporiûnt qu'invoquèrent les missiotinatres en (àveitr du Tilin
commejntaire qu'on puisse désirer surles cérémonies dont il s'agit. ' ijîii ■mi'li'V
« En pratiquant les cérémonies employées par tons les ancfens'^i^ fseigrieanf]
» et ITang [rois], dans lean 'laarifioes «u àd, eéwéiipafaa «ne lettré appellent
«Kiào n Che, et qu'ils 'dtont idrenées n AaprêBie 7¥/ «rantant que le phaion
ntablétte porte pour inscription ces mots , LE suprIme Ti , le sacrifice n'est
MasnirémeDt pas adressé au ciel matériel etKnsible que not yeux voRq{j,n^iM9
(
smahre du ciel, de ia terre et de toutes choses, que par crainte et par respect,
set en co M idélldon de aa rablimité , on n'ose quelquefois pas désigner par «on
li^ériiable nom, et qu'on appelle alors Ciel suprême. Ciel bienfaisant. Ciel sans
s» bornes,- de même qu'en pariant de l'empereur , pour ne pas dire l'empereur , on
» se sert quelquefois des expressions de Dessous des dearés , Cour suprême &c.
s> Quoique ces dénominations honorifiques différent , elles ne désignent pourtant
«qoNm mime objet.»
On peut regarder les idées exposées dans le passage que je viens de rapporter,
comme étant actuellement celles des Chinois les plus instruits relativement au Kiao
et au elle, puisque Ching-tsou crut devoir faire insérer dans la Gazette universelle de
Péking, la requête des missionnaires traduite du mandchou en chinois, et suivie
d'une approbation authentique, par laquelle fempereur dédaroh Ioi«mimeque tout
ce qui y etoit contenu était tris-bon et bien d'accord avec Li grande science; que la
doctrine en était vraie , et ne présentait matière à aucune correction (a). Je remar-
3uerai que les termes de la requête soin encore moins positifs sur la distinction
u Ckâng-tî et du Thidn , que ceux de la version Mandcnouc du Tchoùng-yoûiig :
la première porte toujours \>*î>. OJ '' ; " vi, , le suprême Tl ou seigneur ^ et la seconde
^-LA^ V>* t^ i> *\ vX>!LMor, le suprême empereur du ciel,
' (6i) Chàng-tî, le suprême seigneur. Il est assez difficile de fixer son opinion
d*ane manière certaine sur le sens attaché pir lei anciei» Qiiiioii à ce mol:
V>tt< j* \ , dit le dictionnaire Mandchou , / i ' "^^l ^^ VPl^^^ O^y ^a V)
^'"Î^A>i^ 0 /"^^ ' ^ '^^ '"'//rrf suprême et le gouverneur du ciel. Consultez,
sur le Chang-ti, le Chouking de Gaubii, le tome II Al émoires concernant les
Chinois, les Mémoires du P. Lecomte, et les nombreux ouvrages publiés à l'occa-
sion de U quettUe sur les cérémonies , mais sur-tout l'opusctue cité dans ia note
pnfeédcM», et' la disserution prélimiaaire du Confueius Sinarum philosophtu.
" Le Châng-ti, dit simplement le Kihigr^^tdâ, c'ctt k dcl; ITcspiit d« b
» terre ( Héou-thcù ) en fait partie.»
(62) Ti, sacritice qu'on fait au chef de ia dynastie et au bisaïeul, ou, suivant
le TcMng uéu thoûng, aux ancêtres à la tioiiièM jûlénilOB ct an danig. U se
£itt en été, à U cinquième lui^e.
k tome JCII éu
Tchâng, sacrifice ânx anc£tres , qui se célèbre à fhatamae. ' '
Voyei, sur tot^ ces sacrifices, la Vit de Cêlfieiut, daHB I
Mémoires concernant les Chinois , p. 204.,
(63) *Ai-komag, roi du rovaume de Lou, qui monu sur le trône, l'an 494
avant J. C. ; ion légac Hit ae dix-t^ an*.
' (6/^)' Fâng, tablettes iàhct de bèltî eiF, Hnes ftftrde baolboa.
(6j) < ^'~^ y'i'n, la pieté; en mandchou y-^i^*^. Ce mot a en chinois une
Ibfce qtie n*a pas chet ao» cdtii' de ^ài, mais qui revient plutôt an pieua dct
'M Bfmb rdâtkemnnmue s/tcàMoÂàiâÊr
Pekim, 1701, an voL à U dttMlse, «n ladn,
avec les ptàoas " ' "
1
( I50
Latins: cTeith clfii1té,'fl|iMar du prochain, la bienveillance univenelle. Il eu
riécesnire de t'en soavenbr pour sentir U force de> passages où il est parÛ é*
Cène vertu» k tmmdàe toutes Its awtret, pour me servir du Engage des Cnioob^
. (66) C« fingnpbe, conpoM de quatoixe caractères , se retrouve plus bai, a«
a.* i8,iiiiiQecIi9pnie. Poinr éviter cette fé|pétitioD, qaelqaa éiUieiun k inpprinteat
ici. J'ai cru devoir l'j conserver, paice qu'il est iiécaniiefmu ftader «• qui
aoh.
(67) Ce passage est trèr-rénîarqoable , en ce qu'il «t dn petit nombre de ceux
qui présttitcnt la religion comme base de la morale et de la politique, et aussi
parce que c'est là le sujet principal auquel aboutit tout ce qui se trouve dans le
reste du HvR-. Vom ce que disent 4^ Tehoûne-/p6Hg U$ fMMcaMda Dlctlon-
lUtire universel Chinois-Mandchou, rapporté plus haut, p.^
(68) J'avertis que, dans ce chapitre, je m'attache plus «rue jamais à la lettre,
dont le sens est clair et naturel ; et je m'éloigne en cela des commentateurs qui
tourmentent les expressions du tcite pour les expliquer à leur manière. Suivant
eux* par exempte, /i a'exprinleroit pas les avantages qu'on peut tirer de la vertu,
maif le plaisir qa'on foûte à sa iciMidw, ce qui eit «n peu rafiné* ■.
(69) Ces mots , iCh»àng-4tei ytuS^ Kkniitf-uiu a dit» nunqactt daw NdMoii
chou'ChiMriie.
(70) Pê fteùttg, suivant les commentateurs , ce sont les hommes qui exercent les
arts mécaniques et libéraux. Par arts lib«raux (ij, les Chinois entendent la
musique , l'art de conduire la dm» Piritliiiiéliqae , féciittre. Part ét tirs dt
l'arc, et les cérémonies.
(71) J*i tfttg, les eent-fisiUlktf ou plut&i Us cent noms étfimUU, est ane ex-
^fumm iMtée pour dérignci^lfe yeo^, biBadra. Lea MandcbonidiaeBtile rolme
Mt*^ wAi^jii^ , et aussi qàdqddbis ^^t^y^^ /' ^H ' i *'» « A» wW», Itt
nommes dont Ti^je et la sagesse n'ont pas Uanchi les dievcn,
Af'flHg, ki^Batre côté»i kf qvisre panîes» poor le nondc', ^oahçni
(7]) KqpKa cl>desMtt,le chafitre XVI« S. 3j adqatfi ce paMVe 'lUt iffosian.
(74) Sse ou cfif , proprement couleur, apparence rxr/riet/rr, jnétaphoriqaemcnt
volupté , pUùs'tT des sens, hideles à leur système, les Mandchous emploient ansst ,
dans -ce an» knr «not qui sigtiiie €miknr, ci anqod ils donocot Facc^cian
secondaire dn mot Chinois, -y'
lAaa^c
(75) Par une tournure peu commune en chinois, et rare sur-tout dans le style
des livres, le pronom kh'i se rapporte ici au mot rAfin^ parens, qui ne se trouve
me oaac canctères après. Qn -ne doit pas rcntendre-, comme paioli favoir iâit
întorcetta, par Us siens [suorumj : khi, dans ce sens, vOudroit hn suivi d'un
tulistantif, tf. Pauteuf auroit dit khi thsin-te/ù 'wâ, et dan* le membre suivant,
«cAaaaf AU iMn-acM fia.
^76) Tchhdo se c!it des \ isiiet que le* mods vassaux dévoient faire en personne
k 1 cmpcreux ; PbiHg, des visites qu'ils iid fâîioiciii fiurc par des envoyés. Tehhàf
pUi^, 6ire de» assemblées» teair'oonsv
(77)
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( '53 )^
(77) 4MqréMit^l«.Hxiti«Miit pM krce .qnWItii ftM^^ ^.qi('il* «.
d'ià^ti«i)Uaa ;.lc 4<!m\de h phrâse« en précisément ce qui eft iffUBrcntcnoA»
membre; et nà koûng 7^|^ >pr*ndredtMredeiMUim^àaM\ib»060v^
dant, pour un homme au fiiit des de la Chine de ce temps-là» la phrase
c*^ aussi «Jaiie que si tout y étoit exprimé; et voilà le plus souvent le genre de
bcofiisme du style des King: les choses on les actions y sont sou»«ntfnaaes, les
attributs et les modifications énergiquenicnt exprimés; mais )a clarté n'y perd
rien , parce que ce poyen n'est mis ep usage que quan.d il est impossible au lecteur
(78) 7VAA/jy, droiture natureUe, le vrai, ce qui est solide, non feint» fidèle,
lincére; la vâmé, métaphjrdipienieDt pariant. Les Mandchous rendent ce mot par
^k^itH>fÂ4A..*>Le vague gramnuhSnl de-ée mot, qui, dans les paragraphes! sufvans,
est pris tantôt comme adjectif, et tantôt comme substantif, joint à l'acception
tfés-abstraite et très-'relevée dans laanirlle le prennent les . Chinois , jette une assez
gnikide»elMciuhé dni iea plnaei ou 'II -aiCK i . . :.'..>
(79) *■ Ûam te premier menii&re, dit le commenUtenr, t^hh'ing exprimç ta'qva^
u ae ce qui est vrai, solide, sans aucune imperfection, et la loi céleste est cette
» raison , cette vérité que le ciel a imposée aux hommes. Dans le second , il
» exprime la sincérité avec laquelle l'iiommc peut employer ses forces pour chercher
9» la volonté' du ciel et la loi humaine; c'est la règle et If conduite qu'il convient
À de sdivic rigdurçnscinfcnt dans les affidrci Ininudnes. 1» ' - • ' "
.. . ... ;i . _
- :(8o) Ceci est encore un endroit difficile et ambigu. On poanoit reptendra
ainsi : « L'atteindre ( la perfection ) sans de grands efforts , y parvenir sans de
» longues réflexions, y arriver avec tranquillité; . . .cela n'appartient qu'au sage. »
(di) La version Mandchoue dit seulement, // .^ms restemblant au citï et à la
um, J pjft ^ V> « * * ^*%- ^ /-^ /' OK * Par «In, Ica ieommeQtaiettn 'entendait
ce qui fait trois : ||||| glng H 'wêi sân. « Dans cet état de
«perfection où l'homme épuise sa lutant, a||Mitent-ils , le ciel occupe la partie
n supérieure; la terre, l'inférieure; et le ■alniloii l'homme parfait occupe la panie
» moyenne,. et idt,.«vee k «iei «i-U tcnm> ie^uptnèvM terme de cette jone de
l> trinité. n ' ......
. Voye?, sur ce que 1«» CUapis entendent par I«B.tffl$s 73^«:Oii la trinîté physique*
composée du ciel, de la teiwct de llionne^ lea^AWi'iw ceDCCrilMtlei CllfalMt*
t. JI , p. 1^ et suivantes.
(82) Le mandchou dit , qui épuisent en une fois, vJ Jj<PJ^ " ' V ^iHr J.J ? ^ ;
le chinois porte testodlement > pefiàimt dS^bwi. Iniofccna rend ce* root*
^^1^ ^ ^ »t(triti»r ttstawmre nondum exstîiKttm tutthm imàtaib
particulam. Le sens est, dans le P. Noël, perdu plus que jamais dans la ;
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( '54 )
Jam iwrd» dit-tf , fui mdiAnàm HUm «r vme uienti» et vtMt vhtiÊà» f iifki Mbm.
non possidet , adeoque summam tonus mundi veritatem nendum assequutus est, quid
(finan dices), débet agen ut hanc obtineat! Hic débet omnes iUos animi motus,
fui ad unam particulartm virtutem eum impellunt, accuratissimi cxpUre, ita ut
muUum istiuê wtutit motum in se sentiat, qum non txpUttt, &c. Ett^ce là traduire I
M penCHMi , dut ce veibiage insignifiant , démêler le iCM des quatre tnonosy llabet
de la phrase Chinoise ! J'ai pris , dans la version Françoise, le milieu entre !e sens
littéral et celui de la version Mandchoue. Ce sens est d'ailleurs conforme à celui
du Ji hiàng.
Le KUmt-i pi tdà cnlifoe le nênie ptnbÉe m pcn diJK iiti n u wm . KlAMi',]
dfr-ll, eMVufi tehi mSà^flhgi ttki Min^tn i-Mâ Mm?. Tekt ehf Ooit IS h
Khiû , chi chàn touHn-tch) î phiàn /. Mot à mot : His subséquentes, id est, iis qui
pertigerunt vtree ptrftctionit primum ordintmj hoc indicat sapiwus inferiores. Ptr~
tingete, id ymmu m ëd ê/kom àgn^/iM, D^/Una, id vimidr mtiitf wmyriwiww
(8|) Il 7 a nue nnance «an* le mm de cet dieux mots, piia Ua^ dont le«
moraliftes se servent souvent pour désigner la correction, la convenion. PiAn
marque que les hommes se corrigent de leurs défiluu ou de leurs excès, et se
renouvellent eux*mêmes, pour me servir d'une autre expression Chinoise; Ami
iodiqiie^^ k uacc ou rappucocc de ces dé&uo «t epiièrem^ot détnucej.et
n'en voh phir aucun reste. ' \' "' ,
(84) Ici fcmhomHHine de Ttnt-$ti pour k modèle de perfection qnll viciit
de tiacer IniHuênie, leiiiMe remporter aa-deli des bornes, puisqu'il ne craint paa
de me^re au nombre des prérogatives qu'il accorde au sagr , l'art de prévoir
l'avenir. Il est douteux, malgré certaines actions attribuées à Confucîus, que ce
sage ait jamais partagé de pareilles erreurs, lut aut, dit le Lùn-iû , parloit rarement
dn iÀ^ du AîiM et dn Jin, c*e»t>à-dire, de Vntilité perMnndle» des aii£it d«
destin et de la menvefllancn vnhtnelle; sur qa^ TdUMg<ki dh ces belles Mfolés^
qui prouvent que les letttéi Cblaob sont bicn âolgaM de donner tons «ni les
rêveries de la divination : ' ' ' .
ce Les arrêts du ciel ne suivent point une maiche ordinaire et constante. La vie
u et la mort, et les événemens heureux ou raalhenictu , une vie longue ou une
» mort piïSmaturée , la pauvreté ou la richesse» SQfM des dioies dont la succession
y> est couverte d'une obscurité qu'il &it respect e r en silence, parce qu'il est im-
» possible de la lever. Les causes de ces éveneroens sont profondes et éloignées;
» c'est pourquoi l'homme doit seulement s'appliquer à épuiser ce qui concerne la
» loi humaine; et quant aux arrêts du ciel, il doit les recevoir l'un après l'autre,
» comme les moyens doiK le del se sert daiH la colère que lui insèrent ses ^vtes.
» C'est pourquoi Confucius en parloit rarement, dans le désir qu il avoit que les
» hommes trouvassent en eux-mcmcs des motils de conversion, w Tchdng'Chi, sur
UUn^, IX^tchang 1. ,
' ' " ,. i . • , , t I . .1.;.;.
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Au reste, il faut observer uue tous les moyens par lesquels 7V?(/<-W prétend
que le sage peut parvenir i prévoir l'avenir , sont delà classe des moyens naturels,
et qn'ib tienacnl uniquement à cette erreur commune à beaucoup Je philosophes
Chmoa, qui crofent qu'il existe une ooncomfance «nti* kf événcmens de b ine
humaine et la marche des phénomènes naturels. Toute idce de magie ou de
superstition en est exclue. Les lettrés poussetit sans doute tro^ loin l'idée qu'ils se
forment de la prudence de leurs sages ; mais ils ne sont point entichés , comme
k. nlupan des nations de l'AsiCi^ de la divination à )'aide de moyens suni«Mi«llt
Ecit, à h* CMne » endérencnt alwndomée am sectatcms dn 7k» «C de
■dM.
(85) Yào-mti, germes de malheurs, mauvais présages. On appelle plus particu-
iiércnent/âo, lés piodifcs qu'on observe dan» les arbres et Us plantes, ou les
Va
dïngniarftés quelle hasard produit .dans ;kt habidenciu, dMBMMli>^flce.; À
Hîfi, ceux qui se remarquent dant lei«riMiliuLa4cf'qi:ydr«példei«'flf vtn» les sau-
terelles ,^c. Xiàng-t pi-tchi • ■ ' "
(86) Le ch'i, en mandchou V>JUiX>H>^ , herbe dônt on m servqU chef les anciens
poar la divination. dans les cas douteux *.Suivai]« le D^t^nnaire ifàivtnel'Afa
choïKlitnoi» (ktatw des Iterbes!, p. J) , « le èlU'a Pèxl^tfir semblaMe an ^^^^i^
7f c*est-à-dire , à une sorte d'-armoise ; il naît en touffes; sa tige est extrêtïienicnt
» di-oite,et porte 4 son somtnet une flevr rouge qui ressemble au Vj ^'if^C ! ^ {^^Of"
» santhrtnum tndicutn ] , quand
Yoyer, sur la manière
cite.
fowr ccUe |{a*on noaunfr /vfi. IVoyes encore le C^ifAii^, \\tyx
(87^ «Cem^lfrAA^^j^ekilk ^ ^ ^Aïl^
1^ Wi, les choses, signifie le ciel, lajene et me» La nature des choses^ c'cÂ
if la p^^cctioru k vérité apni il s^agissoit tout i X^m'x>\Êa^^^ «rAi. J
(88) Le P. Noël et le P. Intorcctta s'attorcîcnt vir le ^en- fjir'iU drinncn! à cc
passade : Jï vtrbi gratta, dit le premier, ^arvi/Zam tantum cœli partetn ptr fxiguum
f o mnmk tnmxïmctntm spmes; ht^c ^uantutnvhyarva , aiam vel'sh vocatur cttlum^-
et In^orcetta : Jaih hoc crltim at lure lucis et 'jitgoris tantiUAjmthi La paraphrase
du P. Cibot rend la phrase dont il s'agit, par ces mots: Hftas'f si porte
vue sur un seul point de i'empnée , }c n\( yetd^ dam io» êléwtt'wu ta lunitcur,
Subjiùué par attve tripla'anMricc , et en mcme temps ,fritrain«f paj'Il beauté de
l'antiAése , j'aVd^^ moi^niftlie ^radHît.'s'Ce fff/ ^ue noin\iif»m n*nt ^uytne iliitulm
brillante, mais si mifJ eonsidérvns son immense Rendue Mfiis en y regardait
de pitis près , je ttfti obligé d'avOuer que rien rte fonde le sens adopté par les missiotb-
niircs. Le tixte porte , u hw-tchna-tch) lô ; mot-à-mot, cette grande quantité ae
lumihti car tô signifie teaticoup, 1'<>ppo>é de peu, et lîê peut nullement être rendé
Îar UVftiUà portio. Tout au plus pourroh-on doni^er à ce mot Pacception indéfinie
e quantité,- niats alors il feuiroit fjnll fût restreltt par' d ne expression additioiih
nelle , comme ^ans la phrase suivantL relâtivé' a la terre, où. il en dit: i thst
thoù-tth'i tô [ ai'.tani de terre qu'on en peut prendre en ui^e seule fois avec Is
doigts , oa une pincée de terre ]. A la vérité » suivant les cômmenuteurs, tchâo-
uMh Indiennes da dtl> }e»mtiuint iHi pék de^lmlihf fitM tMin'^
tchoûng siao tn'ifig'tchî tchhôu ). Mais cette assertion , dénuée de preuves , ne me
paroii pas fort concluante; car il ne suffit pas qu'un commentateur assure qUe te
mot dtt texte , qui signifie beaucoup, doit être entendit fUpi»^ poaitqtt'on doivè
défirer k soh autorité.- ta ieulie dîof* qui làvorbc «o»^ k'aeni de» tMMea^
— -^tV adopté par iMtnfsriônkli^, ■c'dt dMic-lâ syilié«rie>de«in««iliw»idé'tlt»«MA
u. Pour se convaincre nm.- le-; t-aducicurs Mandclunis ■^oni ttsth éiri» là
tanniry
fuivam. rour se convaincre q
même indécision que moi, on peut c<in<uher la phrase de leur version, p /jj2
{9Q) H6a-yo, l'une des cinq montagnes où les anciens o0rpient de^ sacrifice;
I Chân^-ti. Llle est dans le Ckhhsi, dans le territoire de Sl^'itt-fim, et forme le
Yô de I occident. Voye^, sur les cir-q Yô , les Aféinoires'càUttrttOht Itt'Cki^èùf
t. Il, p, 169 et 182, et Je Chou-king de Gatihîl, p. ^. t. » ' ^ ^r>^^^\t^'.'^
au
y
t.
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( '57 )
(90) Voudit , en «uiiiddioa / » t.^ '*t , «niinal lemblable à ane tortue » mais
beaucoup plus grand. Les Chinois l'appdleM lu ffjm ifej coqutllts. Ce doh être le
teuudo mydas ou le ttstudo coriacea ues nomenclateun £uh>prens.
(91) Tho , en mandchou ^* » * ^V i^ , animal marin , semhIaMc à un poisson,
mais qui a des pieds. 11 est trés-grand , et l'on tait des tambours avec sa peau.
CSnt peot-êtie le lacerta CToi^mk».
(92) XUo, en mandchou /i^ ' fiK , animal temblaUe au dragon, nah sam
cornes. Le Hàn tséu si î lui donne quatre pieds. Ce serOit aloris une espèce de
crocodile. La peti(e encyclopédie Japonaise, intitulée Hiun-tning-thiu-'urtt , dont
leponéde uo cxenpplatrc, lui donne une fiifine cout^^it fitbuleuie,
(03) Lcùng, dragon , roi des animaux à écailles, qui a de» cornes de cerf, les
«ralTcfl d'an £«euf, la tête d'un chameau, le cou d'un serpent , les pieds d'un tigre,
les terres -d'un vautour et les écaillei d'un noiawn. Le dragon joue un trét-grand
rôle dans la mythologie Chinoise. II est dincile de détemincT l'ori^ne des nUcs
relatives à cet animal lantasiiquc.
(94) Piii, tortue saqs lignes sur la carapace. Le Chinois dit sans KOUA ni
tatactires , parce que l'opinioa commune ve\^ que la prenucrc idcc des irigrammes
et de l'cchiure ail été indurée à fou'hk par les li|;acs q,u'il observa sur le dot
d'une (ortue. , .
fçj) Chi k'ing, an livre TcheSu soàng, poème 'Wfh-tkfin-tèKi mii^.
Le commentaire avertit que Thuin-tchl mtng, dans le passage cite du livre de*
vers, exurime U manière d'agir du Ciel, et non la providence ou la destinée,
comme oéns le pnrinicr chapine.
t, • « •, . j •• •. • , • •
(96) YAu-y^g abondance plus qoe solEsantc.
' (97) ZJ>î, les rites du premier ordre , qui tiennent à l'honnSteté , tels que ccnx«
du dei^il, des sacnfices,-&c. 'WHA, les rites du second ordre , ou de la polhcne,
qui enseignent la manière de monter., de deKendre , de saluer, dcc.
(98) On peut juger par les quatre preroien paragraphes de ce chapitre, do
sytième adopté par le P. Cibot , dans sa traduction du Tchvng-youg. Non-seule-
ment toutes les phrases y sont, comme à l'ordinaire, confondues, toutes les
taphores Chinoises remplacées par d'auties, toutes les expressions détournées ou
forcrc5, maiç les p.ir,if;rnpht-^ 3 et 4 V sont rendus de manière à former une pro-
j)hetie de la dernii re clarté. Je suis loin de condamner les moiiis qui ont pu séduire
e P. Cibot; j'ai d'ailleurs rapporté dans le cours de ces notes, et l'on verra bientôt
dans le corps du Tchoung-voàngf des passages très-extraordinaires sur la venue d'an
saint qciî doit pratiquer la vertu et la porter i sa perfcetkm. Mais fe- crois que
c'est donner trop à son imagination que de voir , dans le passage en question , autre
chose que le de.^ir d'un disciple de Clonfuciiis, qui voudroit que les leçons de son
maître fussent mises en pratique; que les cérémonies fussent observées comme il
eti ayoit donné l'exemple ; en un mot , que toute sa doctrine fût en hqnneiv dans
tout l'einpire. Au reste, en suivartt littéralement le texte, )e ne puis avofar aliéné
les-idées cle Tsiu-ssc; et si qtulcui'un y trouve de quoi confirmer le sens du P. Cibot^
il pourra ajouter ces paragr<i[)lu b à ctiui du chapitre XXIX. Voye^Ui notC I06.
(99} Cki-lùng, au livre Tà-^à , poëme Tching-min,
(•S8)
Le lujet de l'éloge dont il s'agit ici , et oui , suivant fasage Chinois, n*ttt pM
nommé dans le poëme cité, est Tchiung-ckân-fàu , l'un des ministres de Ji04fBl-
wâng des Tchéou. Voyez ['Histoire géiûraU de la Chine j t. Il, p. 42.
(100) Tôu pourroit signifier ici mesure; nuis ies commenuteurs lui donnent le
KOtdtchan, étendards, habillemens , coiffures, et autres objeu de ce genre qui sont
CD WDgc dans le ptlais impériaL On peut choisir entK ces deux i|gnific«tiom>
(101) Pour sentir l'importance de ce que dit ici Condicius, i! est nécessaire de
se rappeler l'état où la Chine étoit de son vivant. La dynastie impériale des Tcheou,
aikîwnei n'avoit phis qu'un territom «ink borné; le reste de l'empire étoit par-
tagé entre un grand nçjnbre de princes provinciaux , qui , d'abord, vassanx des
Tcheou, avotent commencé par secouer le joug , et qui , guidés par la mime am-
bition, se faisoient une guerre presque continuelle , pour se détruire les uns les
autres , et s'emparer de l'empire. Dans cet état de choses, Confucius, né sujet de
Tan de ces princes, vojroit avec douleur que chacun d'eu aliénât les cérémonies
impériales, sous prétexte de corriger les anciens usages, ou d'en nppderd'andcittf
et composoit des caractères à son gré ; il croyoit avec raison que tons ces chànge-
mens pouvoient devenir un obstacle de plus à la réunion sous un même prince,
aoi, seule, devoit faire cesser la confusion et l'anarchie qui désoioient la Chine.
Mah II y avoit quelque courage à pftrier comme il le fiisott, et k chercher i rap>
peler à leur devoir tous ces princes ambitieux qui ne reconnoissoicnt presque plus
aux Tcheou qu'une suprématie illusoire. On peut voir, dans la vie de Contucius,
quel fut pour le philosophe le fruit de set itfdanatioiit* ce de m» anachcmcnt
i la saine politique des anciens.
(102) . Choue, parler, raconter. Le mandchou porte vUf^^^y^, je parle , au
conjonctif. Les commentftcmt k rendent par tchh'tng toùng [laudando extoUtrt
(103) Khi, petit royaume dans ta province actuelle de Ho-nan , donné à un
ence de la famille du grand lu, jm Woù-wâng, quand celui-ci s'empara de
iipire. Cdioh le mil rate de la fimUIe des HiL
(104) Soimgt autre royaune sitn< dans la même province, et drand par fm-
pereur TVUUit^iiig à an fià« de Ckum-iii»t demkr cnpaeor de h «^roaMie
Chang.
(105) Ces trois choses de grande iinporunce, qai ne sont pas marquées dans
le texte, sont, suivant les commentaires, Tétablbsement des cérémonies, l'inven*
jlioo des insttwocM vplk y fervent, et la conccidoa des caiactcio. Ces trois choses
CB exigent troiiaotra,f«i sont, d'Mvir de II veita, d!av<rir de h dignité, cTcsti
â-dli«,tfiti« empcreor, et d'avoir égud aux temps et anx dicoosteaccs.
(106) Ce passage est trés^iognlier, et il importe de le bien entendre. Té^
Ûitmir'ân l'fiqplique de la manière suivante :
« H cM, cent générations, c'est on terme qui désigne le temps le nlus reculé
» des sûdes 1 ventr. StS, c^est attendiez i* Et dSins la dose ; «e Le saint homme des
>j cent générations est trcs-cloigné , et il est difficile de se former à son sujet une
» idée nette (uhi ^ouàn 'eûl nin liâoj. Dans l'attente où il est du saint homme
» des cent généiatloBS, le saga se pnqpoie à loi-n^me me doctrine 9^
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( '59)
» ment examinée ; et sll ]>arvient à ne commettre aucun péché contre cette doc-
M trine , qui est celle des saints, il ne peut plus avoir de dont«t sur lui-même. De
» cette, manière le cage t'accoutume a cet orois clioiti- gnvn qui font ia bate du
i^fonvememcnt» et parvient à prévoir toute la nraltttiide d« fis sortes iPa&ick »
#
F*
4
1B:
o
Le côminenniire original , qui est particulièrement destiné à faire sentir la suite
et l'enchaînement dei idées, et les rapports symétriques queles phrases ont les unes
avec les autres, fait observer ici les quatre choses qui, suivant le texte, concourent
à former ia vertu du sage: la première T ^^ ' ^^'i<'/l'emnen on la règle de conduite,
qu'on prend chez les ancien»; l'établlMeinenton la conformité avec le
cidci la tcne; jdU> on b témoignage qniietiiede$cspfiia, tt^]^ s$i.
Yexpectation qui fait que l'on compte sur la venue du laint bommeu Ainsi , en termet
£uropéens, les quatre mobiles de ITiomme vertueux sont: l'exemple des anciens,
Tamour de l'ordre , le témoignage des Ctres surhumains, eti'attente d'une rémuné-
ration.
Mais le texte ne fait pas entendre aux»i cUireit>«nt «^n* cm* diffhcna commen-
tiires , A f^ttente du saint a lien depuis cent générations , ou li cOe doit avoir lien
pendant cent générations. La version Mandchoue reste ici, comme dans tous leseï^
droits ambigus, susceptible de l'un et l'autre sens. Elle porte : /-^-^ - " !-v>'-»^
m> m I i ^ i f i ji i I i n > ^ ^^lOulÀ^^ ^' J S J^^ K ^-gi>iJJi^iM, o, mot à mot:
Centum generationum tanctum hominem expectando imperturbandus , Le P. Intorcetta
a choisi le premier sens , et le P. Noël s'est décidé pour le second. Denique» dit celui-
ci , ita se gerat, ut potsit sperare virum qui omni et virtute et scientii absolutissimut
postmuttii sifcula venturus est, simili prorsus modo, quo ipse agit acturum; sic non
trratit- Le P. intorcetu traduit , au contraire : /ma eUam pott ceatum tœcula <xmc^
im» jmwfo, firifi Utma futura tU, nihil ambigit. Q»MM à la verrion dn P. Ciboc,
une chose pourra paroître difficile à croire; c'est que, quoique le passage en ques^OB
doive certainement s'y trouver entre les pages 474 479> il m'* ^^é imponible
de le icconnoltre an milieu des déclamations ampoulées, des apostrophes et des
aaéta]4)0i«s nuUttpliées » et des idées cniiéreroent étrangères 4 rorigtnal, qui s'y
rencontrent.
En adoptant le sens des commentateurs, Je ne puis m'empêcher de faire remar-
quer une singularité que prétente l'autre traduction, et que le P. intorcetta na
pas acnde. K M cstcertunemem ici une C]ipwMion indéfinie pour arji Im^*^^
* «.^, — « "Ijh « r«p« * «« « c« * 6« *«
3^000 ans ; et i Tépoquc oà «holt Coafndits» il scroit bien extraofdioaire qn*H
( i<îo )
eût dit qne le saint étoit attendu depuis 3000 ans. J'abandonne au reste aux
réflexiooidtt lectrur ce passage, oui, à ne le prendie même que dans le sens ordi-
luire, prouve du moins que l'idée de 1» venue «Ton tiint éloit vépandae i U
Chine dès le sixième siècle avant Tèi» vulgaire*
(107) Chï-k)ng, livre 7VAfoi/-»tf/i^ , poème Tchin-loû,
Les notules marginales avertissent que J^ï|* ^*^'* se prononcer et t'entendie
comme toû , causer du dommage, ainsi qu'on le lit dans le Chi-lùng.
(108} AJân, les Bari>ares du Midi; Mi,lefy^»mm di\ Nor4»
Tout ce qui ett dit Ici du «aint par excelTence , peof aassi t'enlèndre du saint
lionii-ie qui doit v*nîr à la fïn des siècle* ; mais quoique rien ne s'oppose dans _lc
texte à cette interprétation, rien non plus n'^ fonde la manière dont le P. Cibot
l'a rendu : a Tout l'univers, dit ce mitcionnairè, retentira du bruh de son nom et
» sera rempli de sa gloire; la Chine en verra les rayons venir jusqu'à elle; ils
«pénétreront chez les nations les plus barbares, &c. « C'est faire une violence
étrange à son original, que d'y trouver de pareilles choses, et c'est par ce moyen
que rimagination déréglée du P. QI>ot a su cliaqger en prophéties cvideBief ,
les niétaphoret obscures et les l^rpcrocdcs vagnes du disciple de Cooncins.
(109.) Le grand àtsm di Ptmhen. Cette expression, suivant Ils comWntatéiint'
doit être prise an sens morale pour les cinq devoirs de rboaune, c'esti-diief la
momie.
(lie) Les vertus célestes sont la piété, la justice, l'urbanité et la prudence.
( 1 1 i ) Chi-king, au livre Kau^foùng, po«ific Chi-jin, Il s'agit d'une reine du petit
iio]nHinMde'ir& \ .
(lia) ClA4ing,\iynSîà»'jàt^*iimt TM^^
(1 13) Cil-^JV, Ihrie ri^^ poème A
(115) Yoûei, sorte de'hac^ en forme de cârdssàni. Voycs4a fifoiéedua le
Chou-king, pl. 11 , et décrite i la page 331. ' ■ ' . ■
(116) Ch\-hhmg,\\vn Tchtoù-soûng,^^mt Lïrî-wén.
(U7) CM-kîng, livre Tojfi, noëroe Hoâng4. C'est le Châi^ qui peilc dans
ce poëme, et qui loue la verta de Wên-wâng.
. (118) Chi-làng, livre Tà-ya, poëme Tching-mn,
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